http://forum.arbre-celtique.com

Forum consacré à l'étude de la civilisation celtique

Vers le contenu


Recherche avancée

  • Menu
  •  Index du forum Index
     FAQ FAQ
     M’enregistrer M’enregistrer
     Se connecter Connexion
  • Liens
  •   L'Arbre Celtique
      L'encyclopédie
      Forum
      Charte du forum
      Le livre d'or
      Le Bénévole
      Le Troll
  • Annonces

  • Gaule
    Orient
    Express
  • Publicités
  • Recherche Google
  •  Google

  • Index du forum ‹ L'Arbre Celtique ‹ Manifestations / Documentaires / Films / Sites / Parutions
  • Modifier la taille de la police
  • Imprimer le sujet
  • FAQ
  • M’enregistrer
  • Se connecter

Les sciences arabes, de Cordoue à Samarcande

Amis de l'Arbre celtique, déposez ici vos nouvelles (annonces de manifestations, expositions permanentes ou temporaires, documentaires, films à la télévision, au cinéma, mises à jour de sites, parutions...).

Modérateurs: Pierre, Guillaume, Patrice

Répondre
2 messages • Page 1 sur 1

Les sciences arabes, de Cordoue à Samarcande

Messagede Muskull » Jeu 03 Nov, 2005 18:41

Du VIIIe au XIVe siècle, l'islam règne sur un territoire qui s'étend de la péninsule Ibérique aux marges occidentales de l'Inde. Pendant plus de six cents ans, la constitution et la consolidation de cet empire vont de pair avec une intense activité scientifique que l'historiographie occidentale tardera à reconnaître.

L'exposition "L'âge d'or des sciences arabes", que présente l'Institut du monde arabe (IMA), réhabilite et met en scène ce corpus scientifique souvent méconnu du grand public, mais sans lequel la science européenne n'aurait pu prendre son essor. Parmi les pièces exposées, un grand nombre d'instruments, de cartes, de gravures et surtout de manuscrits d'astronomie, de mathématiques ­ dont certains remontent au XIe siècle ­ témoignent de cette splendeur passée.

Une richesse qui tient, pour une part, à la nature et à l'histoire des territoires conquis de 622 à 750 par les armées islamiques. "Les Arabes prennent alors le contrôle de régions au passé très riche et, contrairement à une idée répandue, ils ne détruisent pas les communautés locales dont le savoir s'est transmis oralement, de maître à élèves, depuis plusieur s siècles , explique Ahmed Djebbar, mathématicien et historien des sciences, commissaire scientifique de l'exposition. C'est notamment le cas de la Mésopotamie, dont les savoirs ancestraux ont sans doute joué un rôle capital dans le développement des sciences arabes."

C'est, par exemple, entre le Tigre et l'Euphrate qu'a été identifiée la première division "euclidienne", inscrite en caractères cunéiformes (que ne lisaient pas les Arabes) sur une tablette remontant à plus de mille ans avant la naissance d'Euclide (IVe siècle avant J.-C.). Et ce avant même l'émergence de Mycènes.

Peu de place est laissée au dogmatisme religieux ou à la préférence ethnique. Le premier institut scientifique, le Bayt Al Hikma (la "maison de la sagesse") est fondé à la fin du VIIIe siècle. Quant aux "savants arabes", ils sont tout autant juifs, chrétiens ou païens que musulmans. Et autant perses qu'arabes, stricto sensu. L'un des plus illustres, Hunayn Ibn Ishaq (env. 809-877), de confession chrétienne, est d'ailleurs né dans la ville mésopotamienne d'Hira. De langue maternelle syriaque ­ un idiome proche de l'araméen ­, il traduira en arabe plus d'une centaine de traités de Galien et d'Hippocrate.

LE POUVOIR DE LA LANGUE

Arabe, l'essor scientifique que connaît le croissant fertile entre le VIIIe et le XIVe siècle, l'est donc avant tout par la langue. Les conquérants musulmans s'approprient les connaissances de ceux qu'ils ont vaincus ou qu'ils dominent et en font la synthèse.

Le processus d'appropriation passe, d'abord, par la volonté des souverains ­ surtout des califes Abbassides ­ de traduire en arabe tous les ouvrages savants répertoriés, que ceux-ci aient été rédigés en grec, en syriaque ou en sanskrit. L'arabe devient ainsi la langue par laquelle les savoirs se diffusent. "Cette phase de traduction va durer environ un siècle et demi" , explique M. Djebbar. La phase de synthèse vient ensuite : une créativité intellectuelle inédite dans l'histoire des sciences peut émerger, fruit de la prospérité du nouvel empire autant que de son cosmopolitisme.

Très tôt, les mathématiciens arabes font la jonction entre les traditions grecque et indienne. De la première, ils tirent les bases de la géométrie. De la seconde, ils empruntent le système de numération à dix chiffres incluant le zéro, toujours en vigueur aujourd'hui ­ les fameux chiffres arabes sont donc, en réalité, d'origine indienne. L'arithmétique progresse.

Le mathématicien Al-Khwarizmi fonde l'algèbre avec L'Abrégé du calcul par la restauration et la comparaison , publié autour de 820. Avec les progrès des techniques de calcul, ce sont l'astronomie, la mécanique et l'optique qui progressent considérablement. A la fin du XIe siècle, à Tolède, Ibn Khalaf modernise les instruments astronomiques hérités des Grecs et invente l'astrolabe universel.

Dans la première moitié du même siècle, le mathématicien et physicien Ibn Al Haytham publie son Traité d'optique qui, comme l'explique M. Djebbar, "servira de référence en Europe jusqu'au XVIIe siècle" . En témoigne, par exemple, une traduction latine du XIVe, exposée à l'IMA. Il faudra ainsi attendre l'arrivée de géants comme Newton ou Descartes pour que l'Europe parvienne enfin à poser ses propres pierres sur l'édifice construit par les savants arabes.

Prolifique, le XIe siècle est aussi celui du mathématicien et poète perse Omar Khayyam, du médecin Ibn Sina (Avicenne), à qui succédera en notoriété, au siècle suivant, le grand médecin de Cordoue Ibn Rushd (Averroès).

Pourtant, malgré la liberté avec laquelle les scientifiques travaillent et créent, des tensions théologiques sont sensibles dès le VIIIe siècle. Les débats portent, notamment, sur la prohibition ou l'autorisation par le droit religieux de se livrer à des représentations figuratives du monde.

La prohibition des représentations de la Création ­ toute relative lorsqu'on songe aux décorations de la mosquée des Omeyyades, à Damas (Syrie) ­ va réorienter le travail artistique vers les décorations planes et volumiques, à la réalisation desquelles de savants calculs sont nécessaires.
"L'âge d'or des sciences arabes", jusqu'au 19 mars 2006. IMA, 1, rue des Fossés-Saint-Bernard, 75005 Paris. Tél. : 01-40-51-38-38. A lire : L'Age d'or des sciences arabes , d'Ahmed Djebbar (Le Pommier, coll. "Le Collège de la cité", 192 p., 8,50 €) et L'Epopée de la science arabe , de Danielle Jacquard (Gallimard, coll. "Découvertes", 128 p., 11,80 €).

Stéphane Foucart

http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0 ... 203,0.html
Muskull / Thomas Colin
Comme l'eau modèle la terre, la pensée modèle le possible.
http://muskull.arbre-celtique.com/
http://thomascolin.fr
Avatar de l’utilisateur
Muskull
Membre très actif
 
Messages: 6848
Inscription: Sam 30 Nov, 2002 18:16
Localisation: Dans l'île...
  • Site Internet
Haut

Messagede ejds » Mer 22 Fév, 2006 23:40

Le savoir, une science universelle.

Pour reprendre ici ce que j’avais mis par là une fois : :shock::?

http://forum.arbre-celtique.com/viewtop ... 3353#33353

"L'âge d'or des sciences arabes",
du 26 octobre au 19 mars 2006, à l'Institut du Monde arabe (Paris).

Comment les savants des pays d'Islam ont, entre le VIIIe et le XVe siècle, étudié, assimilé, puis prolongé les disciplines des civilisations grecque, mésopotamienne et indienne, au point de créer un âge d'or des sciences, souvent qualifié de "miracle arabe" :

http://www.imarabe.org/temp/expo/sciences-arabes.html


Un compte rendu de l'expo : :shock::shock:

A Paris, engouement pour une exposition sur "l'âge d'or" des sciences arabes
2006-02-22 08:49:52 PARIS (AFP)

http://actu.voila.fr/Article/mmd--franc ... z6xjl.html

Une exposition à Paris sur "l'âge d'or des sciences arabes" suscite l'engouement du public, en présentant le passé, largement méconnu en Occident, d'une civilisation autrefois rayonnante, loin des images actuelles de violence et d'intégrisme religieux.

Articulée en trois thèmes - le ciel et le monde, le monde du vivant, sciences et art - cette exposition à l'Institut du monde arabe (IMA), qui se poursuit jusqu'au 19 mars, a déjà attiré plus de 110.000 visiteurs, avec une moyenne de 1.200 personnes par jour.

"C'est un résultat exceptionnel pour un sujet difficile", estime Philippe Lemoine, directeur de Communication à l'IMA.

Cette exposition de l'IMA est en effet celle qui a attiré le plus de monde après celle consacrée l'an dernier au mythique sujet des Pharaons avec l'impressionnante statue de Toutankhamon (700.000 visiteurs).

En comparaison, "l'âge d'or des sciences arabes", qui évoque la période allant du VIII au XV siècle, n'offre au visiteur rien de bien spectaculaire: quelque 200 pièces, des cartes géographiques, des manuscrits, des astrolabes, des globes célestes ou des miniatures.

"C'est parce qu'il n'y a rien de spectaculaire que le résultat est exceptionnel", ajoute Philippe Lemoine. "Cette fois, les gens viennent pour essayer de comprendre ce monde qui occupe tous les jours les pages les plus difficiles de l'actualité. Ils veulent sortir des clichés".
Sage-femme à Paris, Alexandra, 44 ans confirme. "Quand on regarde ces merveilles, on ne peut pas rester sur les clichés de la violence et de l'intégrisme. Ca permet de recadrer les choses".

Comme une réponse aux intégristes justement, l'exposition est servie par des versets du Coran ou des hadith (citations du prophète) incitant au savoir. "Dieu placera sur des degrés élevés ceux d'entre vous qui croient et ceux qui auront reçu la science", promet le Coran. "Peu de science vaut mieux que beaucoup de dévotion", affirme un hadith.

"C'est bien de rappeler que tout cela a existé", note Gabriella, une enseignante italienne qui n'a jamais voyagé dans le monde arabe mais a été attirée par l'intitulé de l'exposition.

Commissaire scientifique, le professeur Ahmed Djebbar explique que cette exposition est la "première de ce type".

"Elle apporte des informations connues mais qui n'ont pas bien circulé et des corrections sur le rôle de la civilisation musulmane dans le domaine des sciences. Elle montre aussi que les liens entre la science dans les pays d'islam et l'Europe sont plus importants qu'on le pense", ajoute-t-il.

Aux visiteurs, le professeur explique que, durant l'âge d'or de la civilisation musulmane, "les sciences se pratiquaient sans aucune interférence de la religion". Parmi les savants, il y avait des juifs, des chrétiens et même des païens.

M. Djebbar rappelle qu'il y a eu "transgression continuelle" de l'interdit, dans une référence au débat sur la représentation humaine en Islam, déclenché par les caricatures de Mahomet. "Les constellations sont représentées par des visages humains. C'était objectivement une transgression", dit-il.

Venu faire découvrir cet "âge d'or" à ses élèves, une enseignante explique que c'est grâce aux arabes qu'ils apprennent la géométrie. "C'est à cause d'eux", rectifie l'un d'entre eux. Dans l'hilarité générale.

Farhan Iran, une association culturelle iranienne à Paris ne rit pas. Seule note discordante, elle a lancé une pétition pour contester l'intitulé de l'exposition, en considérant que nombre de savants n'étaient pas arabes, mais perses, indiens et berbères.

"On peut effectivement parler de sciences islamiques ou de sciences en pays d'islam", admet M. Djebbar, qui souligne que la diffusion des connaissances s'est quand même faite grâce à la langue arabe.

© AFP.

e.
Avatar de l’utilisateur
ejds
Membre actif
 
Messages: 1724
Inscription: Dim 06 Avr, 2003 13:52
Haut


Répondre
2 messages • Page 1 sur 1

Retourner vers Manifestations / Documentaires / Films / Sites / Parutions

Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant ce forum: Aucun utilisateur enregistré et 11 invités

  • Index du forum
  • L’équipe du forum • Supprimer les cookies du forum • Heures au format UTC + 1 heure [ Heure d’été ]
Powered by phpBB © 2000, 2002, 2005, 2007 phpBB Group
Traduction par: phpBB.biz


Accueil | Forum | Livre d'or | Infos Lègales | Contact 

IDDNSite protégé. Utilisation soumise à autorisationIDDN
Conception : Guillaume Roussel - Copyright © 1999/2009 - Tous droits rèservès - Dèpôts INPI / IDDN / CNIL(1006349) / SCAM(2006020105)