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l'écriture

MessagePosté: Sam 03 Mar, 2012 1:13
de Claudie
Il se fait tard :oops: mais en lisant la partie Art celtique (découverte) une idée m'est venue à l'esprit': et si une partie de ce que l'on nomme art celtique n'était pas en réalité leur écriture..celle que l'on cherche en vain ?
En effet, à ce stade d'évolution les peuples avaient une écriture ne serait-ce que pour le commerce..et il me semble peu vraisemblable que les druides l'aient interdite
Des recherches ont-elle été faite dans ce sens ?
Je vous souhaite une bonne fin de nuit :s51:
cordialement

Re: l'écriture

MessagePosté: Sam 03 Mar, 2012 1:38
de Sedullos
Salut,

César dit que les druides interdisent la transmission de leur enseignement par l'écriture, il ne s'agit pas de l'écriture elle-même, celle-ci, en caractères grecs, est utilisée pour les contes publics et privés. BG. VI, 14.

Il dit aussi que ses hommes ont trouvé dans le camp des Helvètes vaincus, des tablettes de recensement en caractères grecs : BG. I, 29.

Une tablette d'écriture a été trouvée à Stradonice chez les Boïens (?), datée peut-être du IIe et Ier.

Re: l'écriture

MessagePosté: Sam 03 Mar, 2012 2:40
de Séléné.C
L'enseignement du zen, sans interdire l'écrit, accorde une grande importance à la transmission directe et au rapport de maître à élève. Dans l'école Rinzai, l'enseignement par questions et réponses tient une grande place. C'est une façon de faire qui permet d'évaluer l'élève à chaque instant et d'enseigner pas à pas.
En lisant le "dialogue des deux sages" (trad Guyonvarch) et encore plus sur un extrait d'un autre texte que Guyonvarch a employé en exemple dans son commentaire, j'ai eu l'impression d'un enseignement du même type.
Ceci juste pour dire = non, ça n'est pas forcément de l'obscurantisme que de ne pas vouloir écrire. Un livre n'a pas de conscience, il se laisse lire de la même façon par celui qui le comprend et par celui qui ne le comprend pas.
Quand au commerce, Sedullos a répondu.

Ensuite, bien sûr, il y a une forme d'écriture dans l'art. Les symboles ne sont pas seulement des motifs décoratifs.
Mais on n'écrira pas des phrases avec.

Sinon, en dehors de l'alphabet grec, il y a l'ogham
http://encyclopedie.arbre-celtique.com/ ... m-7752.htm
http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89criture_oghamique
A partir du III° siècle, d'après wikipédia

Re: l'écriture

MessagePosté: Sam 03 Mar, 2012 18:02
de Claudie
Bonjour
Merci de vos réponses..du coup j'ai été me renseigner sur l'écriture oghamique
.En fait , je suis sortie du sujet en pensant au néolithique..par exemple, les dessins gravés sur les pierre des mégalithes dans le Site de la vallée de la Boyne en Irlande pouvaient raconter une histoire et que les Celtes avaient reprit cette pratique dans leur décoration.
Le terme écriture est impropre j'en suis bien consciente maintenant
Bonne fin de journée

Re: l'écriture

MessagePosté: Sam 03 Mar, 2012 18:08
de Sedullos
Salut,
L'écriture en caractères latins a été aussi utilisée en Gaule surtout après la conquête ; l'alphabet lépontique d'Italie du Nord est inspiré de l'écriture étrusque. Quant aux Ogam, ils sont une transposition irlandaise de l'alphabet latin.

Re: l'écriture

MessagePosté: Sam 03 Mar, 2012 20:03
de Diviacus
Sedullos a écrit:César dit que les druides interdisent la transmission de leur enseignement par l'écriture, il ne s'agit pas de l'écriture elle-même, celle-ci, en caractères grecs, est utilisée pour les contes publics et privés. BG. VI, 14.
Il dit aussi que ses hommes ont trouvé dans le camp des Helvètes vaincus, des tablettes de recensement en caractères grecs : BG. I, 29.
Une tablette d'écriture a été trouvée à Stradonice chez les Boïens (?), datée peut-être du IIe et Ier.

Celà fait peu d'éléments.
On peut dire pour le moins que l'écriture ne faisait pas partie de la culture celte (même s'ils ont appris à écrire au contact des civilisations grecques et latines) et que les Celtes n'ont pas cherché à garder des témoignages écrits en ne choisissant pas des supports d'écriture pérennes.

Re: l'écriture

MessagePosté: Sam 03 Mar, 2012 22:46
de Kambonemos
Bonjour,

En réalité, ce qui est rare se sont les textes gaulois de plus de six mots ; d'après Pierre-Yves Lambert, pour l'instant, ils se comptent sur les doigts d'une main, ce qui explique que leur déchiffrement soit ardu. A noter que le matériau des supports d'écriture peut sembler incongru : plomb, céramique, bronze... Jean-Louis Brunaux quant à lui, explique "que contrairement aux Romains, les Gaulois n'étaient absolument pas obsédés par l'idée de marquer l'histoire, de graver dans le marbre les annales détaillées de leurs exploits (.../...)Cela tient de leurs conceptions religieuses et philosophiques : croyant à la réincarnation de l'âme, ils pensaient que l'homme appartenait à un cycle continu de la vie, ce qui relativisait l'importance des destinées individuelles et collectives". Pour revenir à la question de Claudie, à savoir si les Celtes pouvaient utiliser d'autres "signes" que l'alphabet pour communiquer ou transmettre leur pensée, c'est très difficile d'y répondre. Il y a bien les fourreaux d'épées qui a certaines périodes, reprennent les mêmes codes d'ornementation (dragons et autres motifs) mais peut-on réellement assimiler des décorations à une "forme d'écriture" : rien n'est moins certain.
@+

Re: l'écriture

MessagePosté: Dim 04 Mar, 2012 11:25
de Diviacus
Kambonemos a écrit:Jean-Louis Brunaux quant à lui, explique "que contrairement aux Romains, les Gaulois n'étaient absolument pas obsédés par l'idée de marquer l'histoire, de graver dans le marbre les annales détaillées de leurs exploits (.../...)Cela tient de leurs conceptions religieuses et philosophiques : croyant à la réincarnation de l'âme, ils pensaient que l'homme appartenait à un cycle continu de la vie, ce qui relativisait l'importance des destinées individuelles et collectives".

Il y a au moins une autre raison :
L'apparition de l'écriture au Proche Orient est liée aux nécessités de la comptabilité (pour garder la trace d'accords commerciaux) et au facteur urbain (regroupement de population, centralisation économique, locaux d'archives). Ce dernier facteur ne commence à exister que tardivement chez les Celtes, avec l'apparition des oppida.
Ceci dit, les contacts entre les Celtes et des civilisations utilisant l'écriture existaient auparavant et la non adoption de l'écriture par les Celtes est certainement liée à leur culture profonde de l'oralité.

Re: l'écriture

MessagePosté: Dim 04 Mar, 2012 19:39
de Muskull
Bonjour,
Je ne crois pas que les "gaulois" croyaient en la réincarnation ou même métempsychose en ce monde mais ce n'est pas le sujet. Bruneaux fait le parallèle avec ce qu'il croit connaître de la tradition pythagoricienne car il pense que les druides étaient pythagoriciens car tout viens de la Grèce n'est-il pas ? :mrgreen:
Les peuples de l'oralité ont et avaient une mémoire magnifique, les diseurs (bardes ou griots par exemple) pouvaient dire des faits historiques datant de multiples générations avec des détails très fins de détails et de la généalogie des familles.
Bien sûr, le temps passant, les dits s'adaptaient à l'évolution culturelle et pouvaient même devenir légendaires en s'adaptant à un mythe en magnifiant les faits historiques pour magnifier une dynastie par exemple.
Encore aujourd'hui dans de multiples cultures beaucoup connaissent par coeur leurs textes sacrés parfois fort longs et complexes en écriture.
Les peuples de l'oral ont effectivement une histoire cyclique et les peuples de l'écrit une histoire linéaire, Edgar Morin explicite très bien ces "états de culture".

Pour en revenir au sujet de ce fil l'on peut effectivement voir dans les "symboles celtiques" (art ou monnaies), non pas une écriture mais une forme de pictogramme (association de plusieurs symboles) qui éveille de part sa constitution (ex: cheval,serpent, étoile) un enseignement particulier de la tradition orale, une évocation en quelque sorte d'un corpus précis comme maintenant nous avons en nos livres l'illustration de couverture et la table des matières.
Ainsi certains blasons ou étendards "pictogrammisaient" une histoire dynastique ou familiale que l'on pouvait revendiquer et qui était mémorisée et enjolivée par troubadours et trouvères.
Comme les drapeaux nationaux actuels racontent l'histoire et qu'il y a de multiples interprétations de la validité de cette "histoire". :wink: