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MessagePosté: Ven 22 Fév, 2008 16:19
de Marc'heg an Avel
Sedullos a écrit:Tintin. 13, Le Temple du soleil / Hergé.- Tournai : Casterman, cop 1949.- 61 p. : ill. en coul., couv. ill. en coul. ; 31 cm.

Le soleil est une planète et tout le monde peut se tromper :lol:


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Bonne lecture, puisque nous avons eu les mêmes ! :wink:

Et mea culpa en latin pour le titre. Comme disait un mien camarade de banlieue : j'm'en suis gouré.

Mais ce qui peut se lire au niveau d'une classe de CM2 doit pouvoir aussi se lire, à un degré autre, par des adultes.

Comme les Fables de La Fontaine. A chacun son degré de compréhension.

Et nous sommes des adultes.

Pour être astronome, à l'Antiquité, il fallait être adulte, après avoir fait des études près d'un maître.

Les adultes de l'époque, astronomes de métier, n'auraient-ils donc pas su faire la différence entre les dieux et les astres ?

On n'est pas obligés de penser 'Taliban' ni de tirer au canon sur les colosses de Bamyan pour prétendre savoir parler des dieux.

JCE :wink:

MessagePosté: Ven 22 Fév, 2008 16:32
de DT
Salut à tous,
Salut JCE, :D
Pourquoi veux-tu à tout prix éradiquer le religieux de sociétés qui étaient profondément ritualistes, pour le moins que l'on puisse connaître ?
Pour les lettrés, il y avait les planètes, soit.
Pour les non-lettrés, il y avait des forces, nécessaires à visualiser ou à connaître ?
A+

MessagePosté: Ven 22 Fév, 2008 23:07
de Marc'heg an Avel
Salut à toi, et aux autres.

N'étant pas Kronos, maître du temps, je ne suis ici que pour apporter des questions à mon niveau, à savoir au niveau humain.

En réponse à ta question, je réponds donc par une autre question : qui donc a l'habitude de décider ? Le gouvernant, ou le gouverné ? le sachant, ou l'ignorant ?

En substance, ici, le lettré, qui connaît les astres, ou l'illettré, qui préfère les puissances ?

Au-delà de la mathématique des astres, et dépassé les simples crédulités théistes et superstitions actuelles, cette question est également philosophique.

Celui qui pense est-il 'supérieur' à celui qui voit, sachant que celui qui pense bien souvent ne voit pas, alors que celui qui voit peut aussi être un penseur.

Sujet du BAC. Vous avez 2 heures.

JCE :wink:

MessagePosté: Sam 23 Fév, 2008 10:59
de Marc'heg an Avel
Pour vous aider :

Jean-Claude BOLOGNE : Les sept merveilles. Larousse. Le souffle des mots. 1994.

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Le soulignage est de mon fait.

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Je vous passe le texte en entier, afin que vous puissiez, à loisir, y trouver des contres-arguments.

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pages 182, 183, 184 :



CIVILISATION ANTIQUE Les astres mobiles visibles à l'œil nu, comprenant les deux « grands luminaires » et cinq planètes du système solaire, qui jouèrent un grand rôle dans les systèmes astrologiques et alchimiques de l'Antiquité aux temps modernes. « Les sept autres cercles, plus petits, pendus entre le jour et la nuit, représentent les sept planètes » (Patrick Carré, les Petits Chaos de l'étudiant Liu, Albin Michel, 1993, p. 94).
Le huitième jour : la Résurrection du Christ (Cf. CEC § 2174). Titre d'un roman d'Antonine Maillet (1986).

Parmi les « luminaires » qui éclairent la nuit, on appelait « astres errants » ceux qui traversaient le ciel, à l'opposé des « étoiles fixes » qui en formaient une carte plus stable. C'est ce qu'exprimé le terme même de planète (du grec planètes, errant). À l'œil nu, seuls sept étaient visibles : le Soleil, la Lune et cinq planètes du système solaire. Plusieurs classements ont été tentés, dont le plus courant, venu de l'école pythagoricienne et adopté par les astronomes en général, est celui du tableau ci-dessus. Les astres y sont classés selon leur temps de révolution, de 29, 44 ans (Saturne) à 27 jours (Lune). La tradition littéraire, à la suite de Platon, classe plutôt le Soleil en fin de liste.

La dénomination des planètes, dans la cosmologie babylonienne, a tout naturellement été tirée du panthéon, et les traducteurs grecs et latins ont fidèlement calqué le modèle oriental. Mais, derrière cette attribution symbolique des planètes à un dieu, peut-être y avait-il déjà une nomenclature physique. Jupiter est la plus grande des planètes, partout réservée au dieu principal. Mercure « accompagne » le Soleil et la Lune comme Nabou (Hermès, Mercure), le scribe divin. Mars est une planète rouge qui convient parfaitement aux dieux guerriers, Nergal, Harès, Mars. Saturne a une course lente comme le vieux dieu du Temps... Quant aux symboles ésotériques qui désignent les astres, il s'agit d'une déformation de leurs lettres initiales dans leur nomenclature grecque. On reconnaît encore le Z de Zeus dans le signe de Jupiter, le <Phi> de Phosphores dans celui de Vénus, le K de Kronos dans celui de Saturne. Le Soleil et la Lune ont des pictogrammes évoquant leur forme.

Ce sont sans doute les pythagoriciens qui ont introduit cette identification en Grèce : leur théorie de l'harmonie céleste est basée sur les cinq astres mobiles et les deux luminaires. Mais, petit à petit, d'autres patronages ont été retenus et, à la période alexandrine, une grande confusion régnait dans la dénomination des planètes. Au III siècle avant notre ère, les astronomes d'Alexandrie ont alors introduit une deuxième nomenclature, fondée sur l'aspect des astres. De leur effort ne nous est resté que le nom de Vénus, Phôsphoros en grec, Lucifer en latin.

Les noms des jours dérivent des noms des planètes, l'ordre étant celui d'un heptagramme inscrit dans un cercle sur le pourtour duquel sont figurées les planètes, selon le schéma de la page 183.

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Notons que certaines tentatives ont été faites pour christianiser les références païennes de l'astrologie. À Byzance, on consacra ainsi le dimanche au Christ, « Soleil de Justice » ; le lundi aux anges, qui, comme la Lune, reflètent la lumière divine; le mardi à saint Jean, qui, en stigmatisant les pécheurs, s'identifie au dieu guerrier; le mercredi à la Croix, qui a porté le Verbe comme Mercure est le porte-parole des dieux; le jeudi aux apôtres, pères de l'Église comme Jupiter de l'Olympe; le vendredi à la Vierge, image de la beauté spirituelle comme Vénus de la beauté physique; le samedi à Dieu le père, puisque Saturne était le père des dieux...

Théophile d'Édesse tenta de justifier les noms païens par le récit de la Création dans la Genèse : chaque dieu symbolisait l'acte divin correspondant au jour qui lui fut attribué. Ainsi Hermès (Mercure), dieu de la Parole et de la Sagesse, représente le quatrième jour (mercredi), où furent créés les luminaires... Quant à la liturgie latine, elle utilise depuis Tertullien, le système juif de numérotation des jours pour éviter de nommer les dieux païens : feria frima désigne le dimanche, feria secundo, le lundi... Le système n'a laissé de trace dans le vocabulaire qu'en grec moderne, où les jours sont toujours désignés par leur numéro d'ordre.

Quant au symbolisme des planètes, il est lié à la vieille conception de l'Univers selon laquelle chaque élément du monde d'en haut a son correspondant ici-bas. Les parallélismes sont innombrables. Outre les métaux, les herbes, les jours de la semaine, dont le tableau de la page 182 reprend les correspondances classiques, les planètes correspondaient aux sept directions de l'espace (les six traditionnelles et le centre), aux sept dons du Saint-Esprit, aux sept vertus théologales et cardinales, aux sept notes de la gamme... La kabbale a étendu ces correspondances ; c'est à elle que sont empruntées celles aux sept archanges dans le même tableau.

La théorie des planètes a également engendré celle des sphères célestes, concentriques, sur lesquelles les astres sont censés tourner autour de la Terre. Celles-ci sont généralement huit : sept pour les sept planètes, dont les mouvements indépendants exigent des supports différents, et la huitième pour les étoiles fixes, qui semblent tourner d'un même mouvement sur la voûte céleste. Les théologiens y ajoutèrent deux autres sphères, la dernière, PEmpyrée, correspondant au séjour des bienheureux et de Dieu. Les dix sphères pouvaient ainsi correspondre aux dix cieux. Être dans les sphères élevées, c'est donc voyager dans une dimension inaccessible au commun des mortels : « Les âmes délicates, dont la force s'exerce dans une sphère élevée, manquent de cet esprit d'intrigue, fertile en ressources, en combinaisons. » (Balzac, la Messe d'un athée, Seuil, Intégrale, t. II, p. 348).

Le mouvement des huit sphères était censé respecter les rapports harmoniques des huit tons, produisant une musique inouïe, la fameuse « harmonie céleste » ou « musique des sphères ». Seuls les bienheureux et les mystiques l'entendent : « Petit à petit, ils atteignent aux degrés supérieurs, à des états où ce ne sont plus seulement les abstractions les plus rapprochées qui les émeuvent, mais la respiration infinie des sphères. » (Italo Calvino, le Chevalier inexistant, Seuil, 1962, p. 161). « Le soleil résonne sur le monde antique dans le chœur harmonieux des sphères » (Goethe, Faust, Prologue).

Références : F. Cumont, « Les noms de planètes et l'astrolâtrie chez les Grecs », dans l'Antiquité classique, t. IV, 1935, pp. 5-43 ; Catalogus codicum astrologomm Graecorum, t. IV, p. 99 et t. V, I p. 235. CHE.

MessagePosté: Lun 25 Fév, 2008 10:10
de Marc'heg an Avel
Salut, et bonne nouvelle semaine à tous.
J'ai consacré une partie de ce dernier dimanche à des "lectures spirituelles".


Louis SEGOND : La Sainte Bible, qui comprend l'Ancien et le Nouveau testament, traduits sur les textes originaux hébreu et grec.

L. SEGOND. Docteur en théologie.

* Edition 1930.

La Genèse.

1. 14 : "Dieu dit : qu'il y ait des luminaires dans l'étendue du ciel, pour séparer le jour d'avec la nuit; que ce soient des signes pour marquer les époques, les jours et les années; et qu'ils servent de luminaires dans l'étendue du ciel, pour éclairer la terre. Et cela fut ainsi".

1.16 : "Dieu fit les deux grands luminaires, le plus grand luminaire pour présider au jour, et le plud petit liminaire pour présider à la nuit; il fit aussi les étoiles. Dieu les plaça dans l'étendue du ciel, pour éclairer la terre, pour présider au jour et à la nuit, et pour séparer la lmière d'avec les ténèbres. Ainsi, il y eut un soir, et il y eut un matin : ce fut le quatrième jour".

* Edition 1979.
(intégrer la préface page VII).

**********************************

Saint AUGUSTIN : Les Confessions. Traduction, préface et notes par J. Trabucco. Garnier-Flammarion. 1964.

- id. : présentation et notes par Guy Rachet. France Loisirs. Bibliothèque de la Sagesse. France Loisirs. 1995, d'après l'édition de A. Derrez. 1835.

Ces deux traductions ne diffèrent que sur quelques mots.

- 3-6 : Augustin séduit par la doctrine manichéenne : " Les mets qu'ils offraient à mon âme affamée de vous, c'étaient, au lieu de vous, la lune, le soleil, des chefs-d'oeuvre, mais vos oeuvres et non pas vous, ni même les premières de vos oeuvres. Car vos créatures spirituelles sont encore supérieures à ces corps lumineux qui brillent dans le ciel. Mais moi, ce n'était pas de vos créatures les meilleures, c'était de vous seule, ô Vérité en qui il n'y a ni changement ni ombre de changement, que j'avais faim et soif, et on ne me servait que de brillants phantasmes. J'eusse mieux fait d'aimer ce soleil, vrai du moins pour les yeux, que ces erreurs qui, par les yeux, trompent l'intelligence".

- 11-23 : Le temps n'est pas le mouvement : "J'ai entendu dire à un docte que le temps c'est proprement le mouvement du soleil, de la lune, et des astres ..."
" Il y a des astres, des flambeaux célestes, qui servent de signes et marquent les saisons, les jours, les années..."

- 13-30 : Erreur manichéenne : " ... J'ai compris qu'il est des hommes à qui déplaisent vos oeuvres. Ils prétendent que c'est contraint par la nécessité, que vous avez fait nombre d'entre elles, comme la struture des cieux, l'ordre des astres; que vous ne les avez pas créés de votre propre substance, mais qu'ils existaient déjà ailleurs, à l'état de choses créées; que vous vous êtes borné à les rassembler, à les réunir, à les ordonner; ... "

- 13-32 : Abrégé de la Création : " ... Nous voyons les flambeaux du ciel briller au-dessus de nous, la soleil suffire au jour, la lune et les étoiles consoler la nuit, et tous ces astres marquer et exprimer les moments du temps".

**********************************


On peut 'penser' que, étant nouveau converti, cela aurait arraché la langue et le coeur à Augustin d'avoir à prononcer les noms païens des planètes, que probablement il n'ignorait pas. Mais çà, çà reste du niveau des discussions théologiques, et reste donc à démontrer.

Augustin ayant utilisé la terminologie de la Genèse concernant les astres, il reste donc à ceux qui la contestent d'apporter la preuve que les textes originels, hébreux ou araméens, ne parlaient pas des astres seulement en tant qu'objets célestes. Quelqu'un, sur le forum, aurait-il connaissance des textes originels d'avant les traductions ?

JCE :wink:

MessagePosté: Lun 25 Fév, 2008 10:57
de Muskull
Marc'heg an Avel a écrit:Pour vous aider :

Salut Jean-Claude,
Pour nous aider à quoi ? :D
Aide-toi toi-même et le ciel t'aidera. :wink:
J'ai consacré une partie de ce dernier dimanche à des "lectures spirituelles".

Tout arrive dès que l'on commence à croire les prêtres. :lol:
Pour la Bible, la traduction d'après l'original hébreu de Jean Chouraqui est intégralement en ligne.
http://nachouraqui.tripod.com/

Mais c'est bien de toi d'aller chercher des arguments chez les fervents d'un dieu unique pour qui les "errantes" ne sauraient évidemment être des hypostases divines. :P

MessagePosté: Lun 25 Fév, 2008 11:13
de Marc'heg an Avel
Muskull a écrit:Mais c'est bien de toi d'aller chercher des arguments chez les fervents d'un dieu unique pour qui les "errantes" ne sauraient évidemment être des hypostases divines. :P


Salut Muskull,

C'est en prévoyant une réponse de ce type que j'ai aussi écrit :

"On peut 'penser' que, étant nouveau converti, cela aurait arraché la langue et le coeur à Augustin d'avoir à prononcer les noms païens des planètes, que probablement il n'ignorait pas. Mais çà, çà reste du niveau des discussions théologiques, et reste donc à démontrer".

... parce que c'est précisément ce que m'a rétorqué la personne à qui j'ai lu le propos dès hier, quand je le préparais. :wink:

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Mais, plutôt que de m'attaquer moi, ne feriez vous pas mieux d'attaquer ceux qui ont publié sur ce sujet auparavant, en disant où ils se sont trompés ?

JCE :wink:

MessagePosté: Lun 25 Fév, 2008 11:15
de Marc'heg an Avel
Muskull a écrit:Tout arrive dès que l'on commence à croire les prêtres.


... de toutes les religions ! n'est-ce pas ?

JCE :wink:

MessagePosté: Lun 25 Fév, 2008 11:25
de Marc'heg an Avel
VITRUVE : De l'architecture. Traduction intégrale de Claude Perrault, 1673, revue et corrigée sur les textes latins et présentée par André Dalmas. Collection des Hespérides. Editions Errance. / Balland. 1986.

(Vitruve, décédé vers 26 avant J.-C.)

- p. 20 : Dans l'architecture, comme en toute autre science, on remarque deux choses; celle qui est signifiée, et celle qui signifie : la chose signifiée est la chose énoncée dont on parle, et celle qui signifie est la démonstration que l'on en donne par le raisonnement, soutenu de la science. C'est pourquoi il est nécessaire que l'architecte connaisse l'une et l'autre parfaitement. Ainsi il faut qu'il soit ingénieux et laborieux tout ensemble; car le génie sans le travail, ni le travail sans le génie, ne rendirent jamais aucun ouvrier parfait. Il doit donc savoir écrire et dessiner, être instruit dans la géométrie et n'être pas ignorant de l'optique, avoir appris l'arithmétique et savoir beaucoup de l'histoire, avoir bien étudié la philosophie, avoir connaissance de la musique et quelque notion de la médecine, de la jurisprudence et de l'astrologie.

- p. 23 : "L'astrologie lui servira aussi pour la confection des cadrans solaires par la connaissance quelle lui donne de l'orient, de l'occident, du midi et du septentrion, des équinoxes, des solstices et du cours des astres".

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Commentaire JCE :

"... car le génie sans le travail, ni le travail sans le génie, ne rendirent jamais aucun ouvrier parfait"

La Pensée et l'Action ne sont pas forcément dissociables !

JCE :wink:

MessagePosté: Lun 25 Fév, 2008 15:22
de Marc'heg an Avel
André BLANC : L'Homme emprisonne le Temps. Les Calendriers. Les Belles Lettres. 1986.

p. 14-15

Le mot français semaine vient du latin ecclésiastique septimana, lui-même découlant de septimunus, relatif au nombre sept ; ce mot a détrôné dans le langage courant le substantif latin hebdomada, du grec hebdomas qui se retrouve en français dans hebdomadaire. Cette division du temps, un cycle de sept jours sans relation avec les mois, est un compromis entre la semaine astrale d'origine babylonienne et la leçon de la Bible, dont on retrouve l'origine au premier chapitre de la Genèse. En effet, la semaine correspond presque à la durée d'une phase lunaire qui est de sept jours 3/8è, elle se reproduit indéfiniment sans tenir compte des années. En Europe elle se généralisa sous l'in-
fluence judéo-chrétienne. Au temps de Justin elle commençait le dimanche, le jour du soleil, (dies solis, un sens qui a été conservé dans les langues anglaises et germaniques alors que les langues latines : italien, français et espagnol utilisèrent dès l'origine l'expression : jour du Seigneur, dominica, dimanche.

Plusieurs conventions furent établies pour compter la durée du jour astronomique, liée à la rotation de la terre, soit : entre deux levers du soleil pour les Babyloniens, entre deux couchers pour les Athéniens ; les Ombriens comptèrent de midi à midi et les Egyptiens, comme les pontifes romains, de minuit à minuit, usage qui s'est perpétué jusqu'à aujourd'hui. Par contre, d'autres peuples, comme les Juifs et les Musulmans, font commencer le jour au coucher du soleil.

Pour revenir à la semaine de sept jours il faut savoir qu'en hébreu le nombre sept symbolise l'alliance avec Dieu. Le septième jour de la semaine sera sanctifié, ce sera le sabbat pour les Juifs et le dimanche pour les chrétiens. Si la semaine, imposée par un facteur religieux, a été adoptée par de nombreux peuples, d'autres groupements de jours furent et sont encore utilisés, comme les décades chez les Chinois, les Egyptiens, les Grecs etc.. les vingtaines en Amérique centrale précolombienne où on utilisa à l'origine la treizaine qui correspondait à une division du cycle de la planète Vénus de 584 jours. Malgré la force de l'habitude, qui joua toujours le rôle de frein dans les substitutions de calendriers, on rencontre, pour les époques plus récentes, toujours au Mexique, une année solaire de 365 jours répartie en dix-huit périodes de 20 jours, plus 5 jours complémentaires.

En fait, toutes les tentatives abordées primitivement par l'homme pour créer un embryon de calendrier reposaient sur un postulat de temps cyclique, logique pour le présent. Cependant, il était évident qu'il devenait linéaire dès qu'il s'agissait d'envisager le passé ou l'avenir. La démarche intellectuelle pour aboutir à un résultat concret consista, après maintes tentatives dont les traces sont encore parfaitement visibles aujourd'hui, à trouver un point de départ conventionnel pris dans le temps écoulé. C'est la naissance de l'ère, un mot issu du latin aera dont la signification première correspondait à : chiffre ou nombre.

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Pour info.

JCE :wink:

MessagePosté: Lun 25 Fév, 2008 18:16
de Marc'heg an Avel
Commentaires sur l'ouvrage de VITRUVE.

A. DALMAS.

p. 13 : "Il est admis que Vitruve (Vitruvius, Marcus V. Pollio) vécut au première siècle. L'année de sa mort serait l'an 26 avant J.-C.. Vitruve avait servi en Gaule et en Espagne, sous le commandement de César. A la fin de sa carrière d'ingénieur militaire, Vitruve obtient une pension. Il écrivit alors le traité, qu'il dédia à Auguste".

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Commentaire JCE :

Dans son traité, il dit que l'architecte doit aussi, entre autre, connaitre l'astrologie ... qui doit lui permettre d'établir des cadrans solaires ... pour connaître le cours des astres.

Lorsqu'il a écrit son ouvrage, Vitruve, en tant que Romain, appliquait un calendrier qui n'était pas hebdomadaire et dans lequel les jours étaient distingués, non pas par de noms, mais par des chiffres.

Or, c'est en 46 avant J.-C., soit 20 ans avant le décès de Vitruve, que César avait demandé aux astronomes d'Alexandrie de recalculer le calendrier. Vitruve connaissait donc ce calendrier, élaboré à Alexandrie.

Ce calendrier d'Alexandrie, calculé par les mathématiciens et astronomes, était hérité de Babylone, et les jours portaient des noms de divinités autres que ceux du panthéon égyptien.

En fait, Alexandrie, la plus grande ville du monde de l'époque, possédait une bibliothèque extrêmement importante, et ses savants savaient travailler sur le calendrier babylonien, dont les noms donnés aux astres.

On constate donc que tous ces pays du bassin méditerranéen, englobant le monde greco-romain, égyptien, juif, Afrique du Nord, celtique méridional, et ibérique, ( = puisque romains !) connaissaient ce calendrier d'origine babylonienne.

On constate, en corollaire, qu'on pouvait néanmoins, comme les Romains, connaître ce calendrier, ce système de comptage, cette dénomination des jours, sans pour autant les appliquer.

En fait, on doit objectivement considérer que nommer les jours par des noms de planètes auxquelles on a donné auparavant des noms de divinités, constitue avant tout une codification, un chiffrage, à usage international de l'époque, de façon à ce que les astronomes des différentes nations, aussi bien que les voyageurs de toutes sortes puissent avoir une codification commune en dehors de leurs sytèmes nationaux.

En tout état de cause, c'est la mathématique appliqée à la marche de la planète qui est recherchée, et non la ou les fonctions du dieu dont on l'a affublée du nom.

Alors, prétendre aujourd'hui que les noms des jours de la semaine sont issus de ceux des dieux du calendrier latin, ou romain, constitue une monumentale inepsie, puisque ce calendrier, précisément, n'était pas hebdomadaire et que les dieux n'y étaient pas représentés.

JCE :wink:

MessagePosté: Mar 26 Fév, 2008 9:56
de Marc'heg an Avel
André BLANC : L'Homme emprisonne le Temps. Les calendriers. Les Belles Lettres. 1986.



CHAPITRE I

TEMPS CYCLIQUE MYTHIQUE. TEMPS LINÉAIRE HISTORIQUE

Les calendriers (1), cette grille pour emprisonner le temps, découlent d'une idée très complexe qui appartient à l'histoire des peuples et des religions. Les tentatives de mesures géométriques du temps, concrètes pour le présent, deviennent très relatives dès qu'on envisage le passé ou l'avenir. Aussi, les divers découpages du temps réclamèrent-ils aux hommes un gros effort intellectuel, effort qui s'échelonnera sur des millénaires. Néanmoins on sait aujourd'hui que les premiers essais plongent leurs racines dans la plus lointaine humanité, une démarche qui, au cours de ses développements successifs, amènera une accumulation considérable de traditions plus ou moins suspectes et souvent contradictoires.

La première difficulté rencontrée par l'homme dans le partage mathématique du temps reste, au départ, liée à des phénomènes très personnels et on sait que les individus ont souvent une mémoire défaillante. Parallèlement aux premières tentatives, aux embryons de calendriers, les hommes les plus primitifs eurent rapidement conscience de la notion de rythme. C'était une notion également très personnelle, physiologique même, dont les exemples sont nombreux : la respiration, les battements du coeur, la marche, la parole; dans l'environnement : l'alternance du jour et de la nuit; sur une plus large échelle : le retour périodique du chaud et du froid, de la sécheresse et de la pluie correspondant à la renaissance de la floraison et aux migrations du gibier. Ces rythmes naturels représentent la vie que les individus tenteront de reproduire dans leur propre milieu avec la danse, les incantations, le battement des mains et l'usage des percussions, ancêtres de nos instruments de musique.

On retrouve en France sur divers sites préhistoriques des fragments d'os ou de pierre marqués d'incisions régulièrement espacées et ceci dès le «moustérien» (environ 50.000 ans). Ces traces graphiques rythmées sont peut-être les premiers embryons d'un système de mesures (2), mesures difficiles à comprendre car il ne s'agit que de points de repère, mais pourquoi pas un repérage du temps ?

A l'origine, la notion du temps écoulé pouvait paraître cyclique avec les alternances naturelles, mais rapidement les thèmes cosmogoniques et les mythes liés à la «Création» amèneront l'introduction d'un canevas linéaire, une notion qui peut correspondre sur le plan humain à l'écoulement de la vie, de la naissance à la mort. Ces démarches intellectuelles finiront par aboutir à l'ossature de la chronologie historique établie sur une trame qui intégrera les deux principes : cyclique et linéaire, avec des axes et un point d'origine choisi arbitrairement. En fait, quand la civilisation aura donné ces notions abstruses, les premiers calendriers verront le jour, mais, avant d'être utilisés par les différents peuples, il faudra que ces conventions soient renforcées et englobées dans des systèmes mythiques.


(1) Le mot calendrier couramment utilisé vient du substantif latin calendarium qui désignait une table où les Romains mentionnaient les échéances des intérêts pour les sommes prêtées ou empruntées. L'usage voulait qu'ils soient acquittés au premier jour du mois, en fait aux calendes. Le sens premier s'est rapidement élargi pour comprendre, avec le tableau des jours et des mois, les saisons, les diverses fêtes civiles et religieuses correspondant à une année. La dernière acception était, à l'époque, rendue en latin par le mot fasti.

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Commentaire JCE : On a le droit de savoir à la fois des mythes et des choses matérielles.

Italiques et soulignements par moi-même.

JCE :wink:

MessagePosté: Mar 26 Fév, 2008 14:23
de Marc'heg an Avel
Question de philosophie :

Pour quelle(s) raison(s) celui qui voit les choses externes ( = les Sciences, les choses 'vulgaires') ne pourrait-il pas voir aussi les choses internes (l'âme, la philosophie, les mythes, les religions), sous le simple prétexte que ceux qui ne voient de les choses internes ont ( = auraient) décrété que ceux qui voient les choses externes ne sont (ne seraient) pas capables de voir aussi les choses internes.

Que penser de Vitruve et de Léonard de Vinci ?

On vous rajoute deux ( = 2) heures.

JCE :wink:

MessagePosté: Mar 26 Fév, 2008 15:23
de Marc'heg an Avel
Réponse récente d'un émule de Latran, des représentants des religions, défenseur de la Hauteur d'esprit, de la Morale, du Civisme, et donc du Monde 'intelligent' :

"Casse toi, pauvre con" !

JCE :wink:

MessagePosté: Mer 27 Fév, 2008 9:38
de Muskull
Marc'heg an Avel a écrit:Question de philosophie :

Pour quelle(s) raison(s) celui qui voit les choses externes ( = les Sciences, les choses 'vulgaires') ne pourrait-il pas voir aussi les choses internes (l'âme, la philosophie, les mythes, les religions), sous le simple prétexte que ceux qui ne voient de les choses internes ont ( = auraient) décrété que ceux qui voient les choses externes ne sont (ne seraient) pas capables de voir aussi les choses internes.

Bonjour Jean-Claude,
En philo l'opposition n'est pas entre extérieur / intérieur mais entre apparence caché, visible / invisible, effet / cause, etc...
Le raisonnement déductif va vers l'effet, le raisonnement inductif va vers la cause. Le raisonnement déductif est beaucoup plus "commun" et il est en quelque sorte "l'esclave" de la culture et de l'éducation qui conduisent à une pensée conditionnée voire à de simples "réactions" devant l'évènement.
Pour une pensée "moderne" il est très difficile, du fait entre autres de l'athéisme ambiant, de se mettre à la place d'un individu pour lequel le profane n'existe tout simplement pas.