Page 2 sur 3

MessagePosté: Dim 12 Nov, 2006 12:51
de Alexandre
*weyd- devrait conduire à un comopsé en vid- ou en vis-
Par ailleurs, je ne vois pas très bien ce que cela donnerait au niveau du sens.

MessagePosté: Dim 12 Nov, 2006 13:59
de Jacques
Autre question qui concerne la première lettre du nom. Selon Dauzat et Rostaing, il y a eu « attraction en bas latin de bison, bisontis (d'où les armes de la ville). Le V initial était-il prononcé W ou V ? (voir les sujets Beauvais et Sylvanectes) Le passage de V à B me semble plus évident.

MessagePosté: Dim 12 Nov, 2006 22:53
de Jacques
La ville nommée Visontium en Espagne http://portail.atilf.fr/cgi-bin/getobje ... ata/IMAGE/ peut-elle apporter un nouvel éclairage sur la signification du nom Visontio ?
Visontium (actuelle Vinuesa) était la capitale d'une tribu celtibère, les Palendones ou Pelendones http://www.celtiberia.net/verrespuesta.asp?idp=2175
Vinuesa se situe dans l'angle formé par le Douro et le Revinuesa.
Un autre site qui fait le rapprochement entre Vinuesa et Besançon, et qui évoque une origine liée au bison http://www.soria-goig.org/magica/magica_03.htm

MessagePosté: Dim 12 Nov, 2006 23:34
de Jacques
Selon le site de la ville de Besançon http://www.besancon.fr/index.php?p=455&art_id=1544 la ville primitive n'occupait pas toute la boucle, et s'étendait en partie sur la colline :
L’habitat gaulois primitif, situé dans la partie est de la boucle, est souvent lié à une activité artisanale (poteries, fonderies, forges). Une nécropole, près du secteur marécageux de Chamars, marque sans doute la limite de cet habitat. La cité occupe également une partie de la colline, probablement fortifiée par un mur de défense.
Description de la ville par César :
...sa position naturelle la défendait de manière à en faire un point très avantageux pour soutenir la guerre. La rivière du Doubs décrit un cercle à l'entour et l'environne presque entièrement ; (5) la partie que l'eau ne baigne pas, et qui n'a pas plus de six cents pieds, est protégée par une haute montagne dont la base touche de chaque côté aux rives du Doubs. (6) Une enceinte de murs fait de cette montagne une citadelle et la joint à la ville.
D'autre part, la forme employée par César est Vesontio
...ad occupandum Vesontionem, quod est oppidum maximum Sequanorum.
BG I, 38

MessagePosté: Lun 13 Nov, 2006 9:03
de Matrix
Je me permets également de rapprocher l'ancien nom de la ville de
Vesenobre = [...]-briga ?

ainis que plusieurs noms attestés :Uesucca/Uesuccia/Uesuccius/Uesuaius
tous formés par la racine Uesu- = Bon/Valable/Digne de

la racine Uis- peut correspondre à : Jus/Sève/Suc < Couler
cf Uisu-maros = Trèfle = Riche en sève
Macellus de Bordeaux (Med. Lib. 3.9) : « Trifolium herbam quae gallice dicitur uisumarus… »

mais Uis-/Ues- peut être aussi une altération de Uid-/Uida-/Uidi-
Vue < Connaissance/Savoir/Science
dans le nom attesté de Uisu-lanios = Empli de connaissances (?)
et Uesecuniae = qui connaît les loups ?

si l'on rapproche le nom de Rançon = Ro-so-ontio = la très bonne chaussée
à Uesontio = Ue-so-ontio (?) avec altération Ue=Uo (Uo= Sous/Sub < Petit ou bien deux ?)

cf le nom d'homme attesté Ue-smeri < Vesmeros ?

MessagePosté: Lun 13 Nov, 2006 9:34
de Matrix
Je me permets à nouveau de vous transmettre l'interprétation personnelle de notre ami que j'ai bien tenté d'inviter à notre forum

je fais un copier/coller de sa réponse au vue de nos recherches sur Uesontio
je n'ai pas bien compris le symbolisme qu'il décrit
mais il me semble qu'il opte pour une segmentation en Ue-/Ui-Sontio
Sontio- = Sento- = Chemin


Je suis, retraité, linguiste et historien de formation (certifié en
lettres, maîtrise d'histoire et diplôme universitaire de troisième
cycle) et suis auditeur à l'EPHE
Merci beaucoup de toute cette recherche, qui aboutira j'en suis sûr.
Compte-tenu de l'ampleur et du rayonnement de la magnifique
exposition sur Vesontio (bien que les Séquanes, en tant que tels, n'y
soient pas abordés ! Etrange), ma première explication sur
l'utilisation de la racine *dwis-, *wis_= uterque en latin,
(sémantique reprise pour le site d'Alésia), avec jeu de mots sur le
gaulois dubis "noir" (le Doubs prend sa source au Noirmont, au pied
du Mont d'Or, alors qu'en latin dubius "double" se rattache à *dwo),
reste d'actualité, car manifestement le "toponyme" Vesontio décrit
sous la plume de César la "nature du lieu", thème repris par le
"topos" de Julien l'Apostat, dans sa description du même site. Vous
trouverez la traduction de Julien dans www. besancon.fr.
C'est ainsi que l'empereur compare la "nature du topos" à un
promontoire "marin" inaccessible (même pour les oiseaux certainement
"aquatiques": voir plus loin le thème du "canard" de Séquana) sauf
par les plages (du site du Chamars, "Champs de Mars" au bord du
Doubs: on s'y baigne encore). Cela évoque naturellement un dieu des
eaux, et comme il est "grec" de formation, pourquoi pas le dieu
Pontos. Une immense mosaïque remarquable a été découverte il y a peu
de temps à Besançon : elle représente Neptune avec son char attelé de
4 chevaux, entouré par des animaux marins certes comme le cheval des
mers, le dauphin "porteur et sauveur", notamment dans les ports
"Hippone", mais aussi des oiseaux aquatiques comme le canard qui
croque un poisson et qui rappelle le symbole de Sequana (ce que
personne n'a remarqué à ce jour) et le loup dont la queue est devenue
"nageoire" associé au "bar", au lupus de Méditerranée. Cette mosaïque
a été trouvée dans une immense villa, très méditerranéenne, dont la
fonction n'a toujours pas été élucidée.
On peut se demander donc si effectivement Julien l'Apostat en
abordant le descriptif de Visontio n'aurait pas fait le rapprochement
notamment avec le dieu marin Pontos "flot porteur", pris dans le sens
de "passage" par bateau ou par "pontones" . Pour corroborer ceci peut-
être serait-il bon de rappeler le nom du fleuve d'Aquilée, se jetant
dans la lagune, qui permettait d'engager le "chemin de l'ambre roux",
l'Isonzo, ancien Aesontius soit Aes-ontius, soit Aes - sontius
(racine *sent-); naturellement Vesontio et Aesontio sont vraiment
très, très proches ! Cela nous ramène tout droit chez les Vénètes (le
"p" tombait-il en vénète, je ne pense pas), mais côté "îles,
presqu'îles, et "pontos", ils en connaissaient un rayon. Pour
comprendre le nom des Vénètes et leur mariage marin, il faut relire
la poésie de Victor Hugo tirée des Comtemplations "Crépuscule" qui
explique bien l'union amoureuse du "Flot marin apaisé" avec la Terre,
comme Pontos avec Gaia. Penser aussi au tempétueux et vorace "Golfe
du Lion", avec la lagune de Venerum - Vendres, près de Béziers : le
toponyme "Lion (marin naturellement, dévoreur de carcasses de veaux
et de vaches marines ou peut-être un "crabe" des lagunes) rappelle
étrangement celui de Saint Marc, fils du pêcheur Saint Pierre et
patron d'Aquilée avant de l'être à Venise. Vesontio selon Julien est
vraiment le symbole de l'union entre le "flot" qui l'encercle comme
un diabétès - compas" et le rocher - citadelle de la "Terre-Mère".

MessagePosté: Lun 13 Nov, 2006 12:10
de Alexandre
Très belle érudition, mais si *sêntu = le chemin existe bel et bien, sa variante apophonique **sôntu n'est attestée nulle part à ma connaissance, car ce nom ne semble pas être le produit d'une racine verbale connue.
Par ailleurs, on doit encore une fois avoir un préfixe we- et non pas wi-.

MessagePosté: Lun 13 Nov, 2006 21:43
de Matrix
encore une fois
réponse de Pierre Messmer qui tarde à s'enregistrer !!!!

je crois qu'il existe d'autres Visontium en Europe centrale; j'essaie de les retrouver pour comparer les sites : à remarquer aussi le site de Mogontiacum - Mayence entre Main et Rhin.
A propos d' "arbre celtique", je viens de découvrir à Chassagne-Saint-Denis (doubs), dans l'église Saint-Denis, des sculptures d'inspiration celtique: arbre de vie avec feuilles de gui et palmettes; à deux cents mètres d'un lieu-dit appelé Combe Malin (Mediolanum).
A bientôt!

MessagePosté: Lun 13 Nov, 2006 21:54
de Matrix
Un faisant un concentré de tout ce qui a été dit
avec la racine -Ontio < (P)ontio = Chaussée/Chemin < Voie (?)
On aurait

Elu-ontio = Divinité = aux multiples possibilités ?
Ro-s(o)-ontio = Rançon = très bonne voie
Ues-ontio = Voie valable (?)
Is-ontio = Rivière = Salzach (Autriche) = ?

et maintenant
Mog-ontio < Mogontiacum = Ville de Mainz mais peut être altération pour Mogont-acum (?)

MessagePosté: Lun 13 Nov, 2006 22:12
de Alexandre
Elu-ontio = Divinité = aux multiples possibilités ?

Si tu relis ton Delamarre p.162, tu verras qu'il n'est pas question de "possibilités" mais de voies, au sens strictement religieux du terme : Tout le comme pontifex latin est le "faiseur de chemins", c'est à dire celui qui établit la communication entre les dieux et les hommes, Eluontio est le dieu "aux nombreux chemins", celui à qui on peut facilement s'adresser.

MessagePosté: Lun 13 Nov, 2006 22:19
de Jacques
Matrix a écrit:encore une fois
réponse de Pierre Messmer qui tarde à s'enregistrer !!!!

je crois qu'il existe d'autres Visontium en Europe centrale
Oui, il y a un Visontium en Haute Pannonie (Autriche actuelle), mais je n'ai pas réussi à le localiser.

MessagePosté: Mar 14 Nov, 2006 0:26
de Matrix
Oui tu as raison
malgré mes verres à double foyer
j'ai fait une mauvaise lecture ou du moins interprétation de Elu-ontio

donc...tous les chemins mènent à Elu-ontio :lol:
Onte à moi :lol:

sur le visontium de pannonie je n'irais pas par 4 chemins
:84:
c'est tout ce que j'ai trouvé :
VISONTIUM, vel VISONTUM

oppid. olim, nunc pagus Pannoniae superioris in Hungaria, apud Capronizam promontor. Vihicro Lazio.

j'ai une carte de la pannonie inf et sup mais j'ai pas trouvé


http://www.uni-mannheim.de/mateo/camena ... _1540.html


ici j'ai trouvé un article
sur Visentium fl. et Visentius (?)
http://digilander.libero.it/toponomastica/etruria.html

j'ai trouvé aussi la ville des Vaccéens Ak-ontia (Akoutia)

MessagePosté: Mar 14 Nov, 2006 1:31
de Alexandre
D'après ce site http://digilander.libero.it/toponomastica/etruria.html, il existerait aussi au moins un Visentium.
Le premier élément proposé *weys- = s'écouler est connu en composition pour certains fleuves. Très logiquement, les composés nominaux sont toujours formés sur le degré 0 *wis- que l'on va retrouver dand les gaulois Visera (Vésère) et Visuvia (Vézouse) - indiqués par Delamarre, auxquels je serais tenté d'ajouter un Visuvia ligure avec la Vésubie. Malheureusement l'étymologie proposée est incomplète - aucune explication n'est donnée concernant le second élément -entium, et l'idée de chemin ou de passage donne un sens bancal.
En revanche, visentium s'expliquerait facilement à l'intérieur des langues celtiques comme *wi-sênty- = chemin (qui part) au loin
Le site, proche du lac de Bolsena au nord de Rome, me paraît un peu loin au sud pour avoir une onomastique celtique.

Et encore une fois, si Vesontio est à rapprocher de Visentium, alors il faut expliquer le vocalisme en e.

MessagePosté: Mar 14 Nov, 2006 14:14
de Matrix
BJ Alexandre

on tourne en rond avec Uesontio si le second terme (P)ontio- < Ontio- = Chemin/Voie/Chaussée semble bon
Quid de Ues- (?), je ne vois que Ues- = Couler (?)
Uesontio =
* Port situé sur la voie de navigation ? ou voie navigable ?

Uesontio = Port d'embarquement/de débarquement pour les marchandisent qui transitent sur le fleuve (?)
OU littéralement "les docks" si l'on accepte Ues-(Fleuve<couler) + (P)ontio- (chaussée)
(?)
montre moi la voie................;;;; :lol:

MessagePosté: Mar 14 Nov, 2006 15:22
de Alexandre
Mon Lamberterie a attiré mon attention sur la racine *h2ew-, fréquemment élargie en h2wes- (notamment mais non exclusivement en vieil irlandais), et qui signifie "séjourner", notamment "passer la nuit". Ce dernier sens est ainsi illustré dans la forme vieil irlandaise (refaite) foaid.
On connaît un usage de cette racine en toponymie, dans le carien Huda (connu également sous la forme Υδαι dans les textes Grecs), au sens de "la forteresse" - sens que l'on déduit du cognat exact arménien awt' = gîte.
Connaissant par ailleurs l'existence de degrés 0 celtiques en ê devenus î (isoglosse celtico-germanique), on pourrait alors penser que vis- désigne ici une forteresse (étape), et donc Visontio serait "le passage fortifié".

Mon hypothèse est un petit peu fragile à l'intérieur des langues celtiques, dans la mesure où elle ne s'appuie que sur une seule forme, par ailleurs irrégulière, mais elle me paraît tenir à l'intérieur de l'indo-européen, et elle est cohérente avec les caractéristiques du site.