Page 1 sur 1

les sucettes d'Anicium

MessagePosté: Lun 25 Sep, 2006 21:20
de Matrix
Bj
je voudrais avoir votre avis sur mon interpretation étymologique
de la capitale des Vellaves (je sais pas si c'était leur capitale en fait) =
Anicium = Le Puy = Ville protégée (?)

A mettre en correspondance avec
Anag-/Aneg- = Protéger

Ecossais Anacail (Défendre). Irlandais Anacol (Protection)
Sanskrit Anugrah (Aider/Favoriser/Protéger)


(?)Grec Alexein (Défendre/Protéger) et Anax (Chef/Prince)

cf Anextio/Anextlo = Le Protecteur


ou alors tout simplement une altération de An(de)-icia < Anicia
= La grande ?
cf Anicetis (Dunstable dans le Bedforshire-GB) = le grand bois
de An(de)-Cetis

il y a aussi des noms propres attestés en Icio-
* Icia
* Icius
* Icio-magos = Usson (Loire) = Le marché d'Icius ?
* Iciacus = Issy = le domaine d'Icius ?

merci

bonnet d'anicium

MessagePosté: Mar 26 Sep, 2006 7:48
de Matrix
...A moins tout simplement
du Latin :
http://perso.orange.fr/prima.elementa/Dico-a08.html
Anicatus, i, m. : Anicatus (affranchi d'Atticus).
anicetum, i, n. : anis (plante).
Anicetus, i, m. : Anicétus (affranchi de Néron).
Anicianus, a, um : d'Anicius.
- nota Aniciana, Cic. Brut. 83, 287 : vin d'Anicius (dont l'étiquette indiquait le consulat d'Anicius).
anicilla (anucella, anicla), ae, f. : une petite vieille.

MessagePosté: Mar 26 Sep, 2006 11:31
de Alexandre
αλεξω provient d'une racine *h2lek-/h2elk- qu'il me semble bien avoir déjà détaillé dans un autre sujet du forum. Une altération en **anek me paraît étrange.

αναξ, dont on connaît la variante dialectale wanaks, est un traitement de la racine *h1wen- qui se rapporte au désir :
le désir lui-même, au sens fort : allemand wonne = désir sexuel
ou au sens faible : vieil haut allemand wunisku, d'où moderne wünschen = désirer,
et tout ce que l'on peut désirer :
un toit : allemand wohnen = habiter
la victoire : avestique vanatah
avec de très nombreuses formes dérivées.
Le w- initial de l'indo-européen aurait été conservé en celtique.

Je n'ai pas mon dictionnaire de sanskrit sous la main, mais je peux assurer que anugrah n'est pas un verbe : il faudrait le revoir.

MessagePosté: Mar 26 Sep, 2006 13:01
de Matrix
Héritage du Sanskrit
Dico Français Sankrit
Gérard Huet
Déc 2004



anuga [anugam] a. m. n. qui suit, qui
obeit `a, qui se conforme `a — m. serviteur, accompagnateur.

anugata [pp. de anugam] a. m. n. suivi,
pratique | qui suit, qui cherche, qui imite ; pratiquant
; obeissant.

anugati [anugata] f. fait de suivre ;
imitation ; accompagnement.

anugam [anu1-gam] v. [1] pr. (anugacchati)
pp. (anugata) suivre | chercher, aller vers
| imiter, pratiquer, obeir.

anugrah [anu1-grah] v. [9] pr. (anugr.
hn. ¯ati) pr. r. (anugr.hn.¯ıt´e) pp. (anugr.h¯ıta) favoriser,
proteger, aider.

anugraha [anugrah] m. (marque de)
faveur, bonne disposition, aide, encouragement
| phil. grace.

MessagePosté: Mar 26 Sep, 2006 13:47
de Alexandre
L'auteur a dû inverser les définitions de anugrah et anugati

MessagePosté: Mer 11 Oct, 2006 10:34
de Alexandre
J'ai vérifié à la lumière de mon dictionnaire de sanskrit :
anugati est bien un verbe préfixé à partir de l'importante racine *gwem-/gwew-/gweh2- = se tenir debout, d'où aller, très largement illustrée - grec βαινω, latin venio, vieil anglais cuman, etc.
anugrah n'a probablement aucun lien avec anugati.

Pour ce qui est d'Anicium, on remarque qu'à partir du Xe siècle, ce nom se voit substituer celui de Podium, qui donnera le Puy. Puy en vieux français désigne une montagne, ou tout au moins une hauteur, d'où l'idée d'en rapprocher le gaulois postulé icos mentionné par Delamarre, affecté d'un préfixe (le même que pour anu-gati) dont le sens premier est "en montant" (comme dans le grec ανα).
Anicium serait donc "le piémont". Le Puy serait la traduction du nom gaulois en langue romane.

MessagePosté: Mer 11 Oct, 2006 10:58
de Jacques
Alexandre a écrit:Pour ce qui est d'Anicium, on remarque qu'à partir du Xe siècle, ce nom se voit substituer celui de Podium, qui donnera le Puy. Puy en vieux français désigne une montagne, ou tout au moins une hauteur, d'où l'idée d'en rapprocher le gaulois postulé icos mentionné par Delamarre, affecté d'un préfixe (le même que pour anu-gati) dont le sens premier est "en montant" (comme dans le grec ανα).
Anicium serait donc "le piémont". Le Puy serait la traduction du nom gaulois en langue romane.
Hypothèse séduisante de laquelle on pourrait déduire la connaissance (et donc l'usage) de la langue gauloise au Xème siècle dans cette région. X. Delamarre parle de « pic » et rapproche même le mot de l'oiseau homonyme par l'intermédiaire du latin pica. Il faudrait aussi vérifier que tous les Issy, Issey, Issac etc. sont situés sur une hauteur.

MessagePosté: Ven 26 Oct, 2007 12:45
de Jacques
Issy-l'Évêque (Saône-et-Loire) : (d'un *icciacus selon Delamarre)
altitude : mini 273 m, maxi 506 m.
L'environnement proche est aussi caractérisé par des noms de hauteurs : Le Haut du Crot, Montchanin, Uxeau.
Issy et environs
Issy-l'Évêque à l'époque proto-historique, selon le site Internet communal :
Les premières traces de sédentarisation remontent au VII éme siècle avant J.C., 1er Age du fer. Le Mont Dardon était alors occupé par les Celtes. Nous retrouvons des traces importantes d’occupation gallo-romaine (notamment la villa gallo-romaine du bois du Buis sur plusieurs hectares à 2 km du bourg). Au IXe siècle, nous trouvons les premiers embryons du bourg avec le château fort, ancienne place forte rattachée à l’Evêché d’Autun au Xe siècle (d’où probablement le nom d’Issy L’Evêque), situé autour et à l’emplacement de l’Eglise actuelle.
Une photo du mont Dardon (506 m)