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MessagePosté: Jeu 22 Fév, 2007 21:11
de kado
Salud Deoc'h :)

Je ne comprends pas de quel verbe il s'agit en fin de phrase. J'en appelle à vous. Merci d'avance.

"Tenn da dog, ha sav da vragoù. Atao e vez o tivera."

Je traduirais : "Enlève ton chapeau et relève ton pantalon. Il est toujours à (?)"

Diverañ = couler, s'écouler. Plus adapté à l'eau donc.
Diverrañ = (s) abreger, (se) raccourcir
Diveriañ = débrocher (Enlever les fils de couture qui retiennent les pages d'un livre broché).

Je ne vois pas. Le contexte suppose que le bragoù tombe tout le temps.

Mais je souhaiterais un avis mois hésitant que le mien.

Merci.

Kado

MessagePosté: Jeu 22 Fév, 2007 23:12
de Marc'heg an Avel
Une page sur la restauration de la chapelle de Kerigonan, en PLOUNERIN :

http://marikavel.org/bretagne/plounerin/plounerin-kerigonan.htm

Extrait du Trégor Hebdomadaire. 30.12.2004

JCE :)

Lecture des Pieces de Théâtre de Maria Prat

MessagePosté: Dim 25 Fév, 2007 21:38
de kado
Salut deoc'h

Je découvre les particularités du Breton du Trégor :)

En lisant Maria Prat, j'ai relevé :

- les futurs : Petra a gemerfet ? / ...emberr e paefomp /

- l'absence de la mutation D/Z : - Ne deuio ket / Ni na mem ket a digarez a-liez da hwesañ fleur

- des mots que je n'avais pas rencontrés : treoù (traoù), hadvern (adverenn), diskwel (diskouez), bremañ-zouden (bremaik), kelorn (sailh), Welloc'h (Gwelloc'h), regali (offrir)

- emploi de "penaos" en tant que conjonction "que"

Les pièces de Maria Prat sont pleines de vie et de tournures originales que je suis en train de découvrir.

Mais j'ai du mal à avoir une compréhension claire des passages qui suivent (en gras) :

Merci de m'aider.

1 ) Pa laran em-eus interest o lakaad fleur war an taolioù hag ivez o 'n em grekañ "à la dernière mode".

2 ) Setu amañ eur sukenn a ostizez a-vad ; war digarez ma 'h eo bet e Pariz ha ma oar lakaad penaoz ? "du noir aux lèvres et du rouge aux yeux".

3 ) Hanvet eo goud n'oh bet biskoaz en Pariz.

4 ) A ! dampred a vo lost ma hastalodenn, n'eo ket brao dond da evañ aperitifoù amañ.

5 ) ...ne vo ket ken a fank nag a deil ouzim ivez, trindanvond !

En tout cas les pièces de Maria Prat sont un plaisir à lire, on sent battre le coeur de la langue :)

Kado

MessagePosté: Lun 26 Fév, 2007 0:33
de Rónán
- emploi de "penaos" en tant que conjonction "que"


Ca, c'est pas typique du Trégor, ca existe en beaucoup d'endroits, et au moins en vannetais.

MessagePosté: Lun 26 Fév, 2007 18:54
de kado
Rónán a écrit:
- emploi de "penaos" en tant que conjonction "que"

Ca, c'est pas typique du Trégor, ca existe en beaucoup d'endroits, et au moins en vannetais.


Merci, tu me l'apprends :) Eh on àr Henchoù ar brezhoneg bamdeiz, ha bamdeiz e vez gwellet traoù heb par genin :)

MessagePosté: Lun 26 Fév, 2007 23:31
de Marc'heg an Avel
" 4 ) A ! dampred a vo lost ma hastalodenn, n'eo ket brao dond da evañ aperitifoù amañ".

je pense qu'on peut traduire par :

"damnée soit (sera) la queue de ma casserolle, ça n'est pas drôle de venir prendre l'apéritif ici".

-----------

Je suppose que l'invitation était restée sèche ! Ca fait partie de l'humour trégorrois. C'est d'une spiritualité dont même les Belges sont incapables.

Parce qu'une casserolle, c'est déjà 'con'. Alors, j'vous dis pas à propos de la queue d'une casserolle ! Difficile de trouver plus con !

JCE :)

MessagePosté: Lun 26 Fév, 2007 23:37
de Marc'heg an Avel
"3 ) Hanvet eo goud n'oh bet biskoaz en Pariz".

qu'on peut traduire : il est facile de voir que tu n'es jamais allé à Paris.

Sous entendu : plus plouc que toi, c'est pas facile à trouver ! con comme tu es, dans une grande ville, tu te ferais remarquer !

JCE :)

MessagePosté: Lun 26 Fév, 2007 23:46
de Marc'heg an Avel
2 ) Setu amañ eur sukenn a ostizez a-vad ; war digarez ma 'h eo bet e Pariz ha ma oar lakaad penaoz ? "du noir aux lèvres et du rouge aux yeux".

"En voici une hotesse bien sucrée ; sous prétexte qu'elle est allée à Paris et qu'elle sait comment se mettre du noir aux lèvres et du rouge aux yeux"

- sucrée = mielleuse.

Car, en vérité, on met du rouge aux lèvres et du noir aux yeux. C'est donc tout le contraire de ce que prétend savoir la néo-snob qui est allée à Paris, mais qui ne sait pas pour autant dans quel sens il faut s'exprimer.

Là, ça n'est pas la parisienne à la campagne, mais la paysanne à Paris, et qui s'en croit plus maligne dès lors, mais qui fait tout à l'envers.

C'était là de la dérision de ceux qui étaient restés au pays vis à vis des pseudo nouveaux malins 'partis à la ville'.

JCE :)

MessagePosté: Mar 27 Fév, 2007 0:05
de Marc'heg an Avel
"1 ) Pa laran em-eus interest o lakaad fleur war an taolioù hag ivez o 'n em grekañ "à la dernière mode".

je pense qu'on peut traduire :

"quand je dis que j'aime mettre des fleurs sur les tables et aussi de m'attiffer selon la dernière mode".

En fait, elle décrit quelqu'un(e) qui suit la mode 'pour être à la mode', comme tous les gens biens qui, bien sur, suivent la mode; si on veut être 'considéré', alors il faut faire comme eux.

S'pa, mamm Boulig ! A la mode il faut être, quand même !

JCE :)

MessagePosté: Mar 27 Fév, 2007 0:19
de Marc'heg an Avel
PS : j'ai assisté aux funérailles de Maria PRAT. Elle est inhumée au cimetière de Brélévenez, en lannion.

Voici le message que j'avais passé, à ce moment là :

http://forum.arbre-celtique.com/viewtopic.php?p=39164#39164

Maria PRAT était un sacré personnage !

JCE :)

MessagePosté: Mar 27 Fév, 2007 10:53
de kado
Grand merci J.C ! Ces phrases sont à présent limpides pour moi, tes informations et tes commentaires me sont très precieux. Merci d'avoir pris le temps.

Kado.

P.S : Ces phrases sont extraites de la pièce "An Ostizez Vouchet", contenue dans le volume VI des pièces de Théâtre de Maria Prat aux édition "Ar Skol Vrezoneg/Emgleo Breiz".

MessagePosté: Mar 27 Fév, 2007 12:40
de Marc'heg an Avel
Pas de quoi !

Je reviens sur : "dampred a vo"

Cette formule peut paraître étrange pour des non initiés.

Mais elle fait partie de ces adaptations locales, issues très souvent de libertés prises, avec le temps, vis à vis des formes de base.

Ici = damned a vo ... = damnée sera ...

dampred s'entend du côté de Lannion (vallée du Léguer). l'adjonction du p et du r constitue la forme la plus extrême que je connaisse.

Du côté de La Roche-Derrien (vallée du jaudy), on entend une forme intermédaire : damped a vo.

Du plaisir pour les linguistes des micros et sous dialectes.

JCE :)

MessagePosté: Mar 27 Fév, 2007 14:37
de Alexandre
Du côté de La Roche-Derrien (vallée du jaudy), on entend une forme intermédaire : damped a vo.

Je subodore qu'il s'agit en réalité d'une forme évoluée :
- A partir de damned a vo, forme d'origine puisqu'empruntée, certains dialectes auront développé une mutation n > r, phénomène très fréquent par ailleurs ;
- La forme **damred a vo est propice au développement d'une épenthèse sur un modèle que j'ai déjà développé ailleurs dans le forum : dampred a vo
- Ensuite, dans une forme très évoluée, le r peut se lénifier pour donner damped a vo

MessagePosté: Mar 27 Fév, 2007 15:34
de Taliesin
Boñjour toud'n dud !

voici quelques formes anciennes attestées (dans le dico de Albert Deshayes, p. 171 :

daon, dam : emprunt au latin damnum, dommage

daoniñ : dampnaff (1499) ; daffny (1519)
daonassion : daffnassion (1519)
daoned : damnet (vers 1565-68) ; daonet (1689)
daonabl : daunapl (1732)

Favereau (dico vert) donne damnañ, damniñ comme une forme trégorroise avec l'interjection : dampet !

on a daoniñ dans les autres dialectes (ou plutôt dans certains autres dialectes, car Favereau n'indique rien de particulier pour ce mot)

MessagePosté: Mer 28 Fév, 2007 15:56
de kado
Salut deoc'h

excellents éclairages sur "dampred" :)

Toujours extrait de l'oeuvre de Maria Prat, un mot m'intrigue car je ne le retrouve pas dans mes bouquinssous la forme utilisée par Maria Prat. C'est dreinied. Je sollicite donc votre aide s'il vous-plaît.

Jakez
Da c’hortoz se, ma hini gozh a zo tapet brao da besk ebrel.
Mimi
(Vekset). Ma ! Pesk ebrel da vihanañ n’eus ket a dreinied ennañ, hag ar pesked all tout a zo.


Je suppose qu'il s'agit du mot "arête, épine". Mais comment s'explique cette graphie ainsi que la forme du suffixe ?

Mersi

Kado