Il y a une chose qui m'interroge dans tout celà :
Si le breton appris à l'école est une espèce de breton "générique" et "rénové" par rapport aux différentes prononciations et écritures des locuteurs anciens des différentes régions ; n'est-ce pas ce "breton générique" qui va devenir "Le breton" avec le temps ?
Y a des risques, si on n'enseigne plus que ce breton-là. Ce qui est la majorité des cas. De ttes facons, assez vite les apprenants se rendront compte que leur profs st nuls, et que le breton qu'on leur enseigne n'a pas de rapport avec l'ancien. Même qd y aura plus d'anciens, parce qu'on a qd même bcp d'enregistrements. Il suffit d'en écouter, peu importe d'om vient le locuteur, pr se rendre compte que rien de ce qui est dit ne correspond avec ce qu'on enseigne.
D'après les dire de Jean Claude et de Ronan "ce" breton est fortement teinté d'idéologie
c'est même la seule chose dont il est teinté...
et aussi de "francisme"
de gallicismes? oh oui, y a que ca. Qq bretonismes stéréotypés de tps en temps pour faire style, mais le breton "unifié" est pensé en français.
en néologismes non "corrects" vis à vis de l'esprit de la langue elle même...
oui, pratiqt aucun néologisme actuel (ou pas actuel, même, ceux inventés par Vallée en 1931 ne st pas compréhensibles des bretonnants) n'est construit d'une facon correcte ou compréhensible. On calque souvent les mots gallois, par haine du francais. Mais les néologistes oublient que le breton, c'est pas du gallois. L'anglais n'emprunte pas à l'allemand ou à l'islandais par souci de purisme.
Mais comment faire pour éviter le nivellement avec la disparition progressive des locuteurs anciens ?
Faut former des professeurs compétents, il est grand temps car actuellement y en a pas bcp! Et faut forger des néologismes intelligents aussi. Oublier ce qui a été fait, et tt refaire. Refaire aussi des méthodes, manuels, grammaires, dicos. Car pratiqt rien de ce qui existe actuellement n'est fiable et ne reflète le génie de la langue bretonne.
Comment les autres langues celtiques survivent-elles ? Subissent-elles aussi ce genre de nivellement dans le monde anglo-saxon ?
Oui, mais dans une moindre mesure, parce que les autres langues celtiques ont encore beaucoup de locuteurs natifs y compris les jeunes. Parce que contrairement à la Bretagne, les locuteurs natifs y sont percus comme la référence absolue en matière de qualité de langue. En Bretagne c pas le cas, parce que les militants bretons st des bourgeois ou des citadins et ne veulent pas reconnaitre que des paysans n'ayant même pas leur bac puissent parler mieux qu'eux... C pourtant le cas...
Pr l'irlandais, les mecs qui font des néologismes sont souvent des locuteurs natifs, ils st très instruits sur l'irlandais comme sur le latin etc, et ne st pas anti-langue anglaise: ils acceptent les emprunts à l'anglais (parfois même le calque est un peu grossier alors qu'ils y aurait d'autres manières, mais bon).
Ceux qui font des néologismes officiels en breton ne sont JAMAIS des locuteurs natifs (d'ailleurs ils ne savent mm pas prononcer correctement, c dire le niveau), ils connaissent mal le breton en général (du pt de vue historique), évidemmt ne connaissent pas le latin ni d'autres langues, et refusent tout mot qui ressemble au francais, parce qu'ils détestent tout ce qui est français. Pour faire une jolie rime: en breton, la néologie est surtout une affaire d'idéologie... Si les néologistes étaient pas antifrancais, les mots seraient déjà différents. Et s'ils maitrisaient mieux leur sujet et avaient un peu d'esprit critique, ca serait parfait.
Plutôt que d'être très puriste comme Rónán (avec raison à mon sens), ne serait-il pas préférable de participer à l'élaboration d'un breton unifié (correct dans l'esprit) afin qu'il ne soit pas trop dénaturé ?
Je vois pas la contradiction avec moi, je désire précisément qu'on élabore des néologismes bretons qui respectent l'esprit de la langue.
Un exemple: en néologisme, linguistique se dit *yezhoniezh. *Yezh est un mot qui signifiait langage mais qui en breton moderne a soit disparu, soit a pris un sens très éloigné. Ils l'ont déterré et redonné le sens de langue car en gallois langue se dit iaith. La terminaison -oniezh est utilisé en néologisme pour les noms de sciences. Je me demande d'où elle sort, s'il existe un seul mot en breton populaire qui se termine ainsi. J'en suis pas sûr, je me demande si c pas un calque du gallois -oniaeth. Je répète que le breton n'est pas du gallois, ca se saurait... Un bretonnant, s'il devait traduire linguistique, dirait qch comme "studi ar langajoù". Ou alors, "leñguistik". Je vois pas en quoi ces mots posent problème: en anglais on dit linguistics, et personne va chercher des racines islandaises ou allemandes pour éviter à tout prix l'emprunt au francais. Ca aurait donné qch comme "speechwitenship" ou qch comme ca, pour calquer l'allemand sprachwissenschaft
.
A mon sens, la source pour de bons néologismes, c'est la langue des meilleurs locuteurs natifs (certains st capables d'inventer des mots), et puis l'emprunt au francais. Aucune raison d'emprunter au gallois, le gallois n'a pas de contact avec le breton (c comme si le francais empruntait au roumain
).
A plus
Ronan