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Da Yann-Glaod / à JC

MessagePosté: Mer 04 Juin, 2003 2:35
de Rónán
Salud !

Comment dit-on "merci" dans ton coin du Trégor ? Je me demande ca suite à une réflexion, et une observation: aucune personne que je connais et qui connait un breton natif ne dit trugarez !
ils disent bennozh Doue, doue ho paeo, etc. Y a un coin où qd on leur demande ce que signifie trugarez, ils répondent que ca signifie au revoir! (remarque au Québec on dit bien bonjour pour dire au revoir:D)
Qu'en est-il à Plouaret?

Doue ho paeo ! :D


Rónán

MessagePosté: Mer 04 Juin, 2003 8:35
de Marc'heg an Avel
Salut Rónán,


Il est vrai qu'en Trégor du bassin du Jaudy, dont je suis natif (La Roche-Derrien), le mot trugarez n'était pas utilisé pour dire merci.

Quand j'ai commencé à étudier le breton écrit, ce mot me semblait etre une 'importation' du monde littéraire, et apparemment, pour moi, de Cornouaille ( = pays étranger ! :D )

Ma grand-mère disait : mersi bras d'oc'h = grand merci à vous, pour un Merci civil.

Le formule bennozh-doué, contenant une invocation à Dieu, était plutot un Merci pour une action charitable.

En quelque sorte : Dieu tiendra compte de votre bonté; Dieu vous le rendra.

Je crois me souvenir que c'était la formule de remerciement des mendiants de La Roche-Derrien. Voir chez Narcisse Quellien.

De toute façon, en ce thème comme en d'autres, les Bretons bretonnants n'utilisaient pas de mots condensés tout préparés : ils préféraient de loin s'exprimer en phrases incluant des formules d'amitié.

J-C Even :)

Re: Da Yann-Glaod / à JC

MessagePosté: Dim 25 Sep, 2016 9:07
de Leon
Penaaoz e tro ar rod ganeoh tudou? Evidon-me ne dro ket fall.......


Le mot "Trugarez" assimilé à "merci "est avec "Monsieur" -"Madame" - " Bonjour" un de ceux qui entreraient plutôt dans un contexte de civilisation plutôt que dans un contexte grammatical.
Le société autrefois était faite d'échanges dans les travaux en commun du genre "Un prêté pour un rendu" sans aucune cérémonie. "Le cheval d'orgueil" de P.J Hélias nous en donne
des exemples saisissants. Le mot français "merci" a été pris pour "combler un vide. V.Seité, dans ses cours de breton nous donne une explication assez bouleversante. Il décrit un gisant
situé dans l'église de Sibiril qui porte à on côté gauche une courte épée servant à donner le coup de grâce au chevalier vaincu dans un combat à mort. C'est à dire quand le vaincu est à merci.
Cette épée a pour nom "Trugarez". Y aurait-il eu confusion? C'est pour le moins troublant. Le mot trugarez n'est employé que par les néo-bretonnants et sur certains forums on peut même le voir
réduit à "Trug".Bennozh doué" a un sens religieux du genre "Dieu vous le rendra". On doit se méfier des phrases contenant le nom de Dieu qui sont souvent mal traduites. Par exemple
"Va zad, Doué d'e bardonno" n'est pas entendue comme "Mon prère que Dieu lui pardonne" qui est une pure translittération. Il est l'équivalent de "Feu mon père".
Quant aux autres mots "douteux" , ils étaient autrefois pris dans leur contexte véritable:
Aotrou n' s'appliquait qu'à Dieu ou à une personne de rang social ou religieux très élevé. Même chose pour Itron. Donner de l'aotrou ou de l'itron à une femme du peuple créait un grand étonnement.

Le mot "bonjour traduit comme 'Demat" reléverait pparait-i d'un vieil écrit breton..... Je ne l' ai jamais entendu dans la bouche d'un bretonnant natif.
Le mot "devez" qui signifie journée" se voit transformé en "DeRvez" quand le journée été celle d'un dur labeur. "Eun dervez arad" (La pire des corvées)

Les asaluts en breton se trouvent dans les bons dictionaires. Le dictionnaire de Favereau et celui de Le Mercier en donnent de bons exemples.......

Kenavo ar henta gweled
Pa vo friko e vi pedet!