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MessagePosté: Mar 24 Juin, 2008 0:24
de Pierre
Sedullos a écrit:L'arbre ? :lol:


Tu es bien le seul que je connaisse qui ne s'est jamais fait mordre par un arbre enragé :P

@+Fourbos

MessagePosté: Mar 24 Juin, 2008 0:44
de Sedullos
Bon si on continue, Muskull va nous montrer de quel bois il se chauffe :lol:

MessagePosté: Mar 24 Juin, 2008 8:21
de Muskull
La p'tite classe n'a pas été sage, elle n'aura plus d'image. :P

MessagePosté: Mar 24 Juin, 2008 11:03
de ejds
Muskull a écrit:Image

Loin d'être une gargouille, cette image figure dans une cartouche. Cartouche du même type que celles de Nostre Dame de Paris qu'a commenté Fulcanelli et Canseliet (entre autres alchimistes) mais aussi Jung dans "Psychologie et alchimie".

Noter la présence du jeune chêne qu'il va frapper. Le sculpteur avait-il vu ce pilier s'en étant inspiré ?

A priori, ainsi placé, le bas-relief semble raconter une autre histoire. Le personnage androgyne paraît plutôt protéger le jeune chêne de son bras gauche et de sa chlamyde. Regardant en l'air vers le ciel, il répond par un mouvement de colère et de défense. Il agite sa masse comme s'il allait probablement frapper un oiseau ou la lancer vers le soleil plutôt que sur l'arbrisseau derrière lui.

Muskull a écrit:Pour le cartouche, l'homme sauvage est identifiable mythologiquement a Sucellos et Dagda (cf. Patrice dans son livre :idea: :idea: :idea: :idea:).

A titre de comparaison, plutôt à Esus du pilier des Nautes élaguant ou se défoulant d'une manière impassible et brutale sur un petit arbre ou bosquet : :?

Image
Photo jfbradu

En matière d'interprétation, l'art est bien souvent le reflet flouté, piège de nos croyances et de nos désirs, un miroir aux alouettes. Chacun est libre d'y voir ou imaginer ce qu'il veut. Loin de la réalité, quelques petits grains de folie, de coquetterie et d'explications bien compliqués ou confus dans les détails, ne sont pas à exclure.

Parlons-nous du même bas-relief de Notre-Dame ? : :shock:

hdelboy.club.fr a écrit:EXPLICATION TRÈS CURIEUSE DES ÉNIGMES ET FIGURES HIÉROGLYPHIQUES, PHYSIQUES, QUI SONT AU GRAND PORTAIL DE L'ÉGLISE CATHÉDRALE ET MÉTROPOLITAINE DE NOTRE-DAME DE PARIS

Par LE SIEUR ESPRIT GOBINEAU DE MONTLUISANT


Image

FIGURE XVI
(la folie - origine et résultat de la pierre)


http://hdelboy.club.fr/gobineau.html#2%29-%20la%20folie

Au lieu qu'ici, comme nous venons de le dire, c'est la folie qui se trouve représentée : il s'agit de l'image du premier Mercure, celui dont Fulcanelli nous dit qu'il est le « fou de l'oeuvre ». On le représente souvent torsadé et contourné, un peu comme dans les Ripley's scrowls, cf. les Douze Portes. Nous en avons surtout parlé à la section sur Fontenay, quand on l'a comparé au pyrophore de Homberg ou de Gay-Lussac. Voilà quelques notes de Fulcanelli sur la planche XIX :

« Au second médaillon, l'Initiateur nous présente d'une main un miroir, tandis que de l'autre il élève la corne d'Amalthée ; à ses côtés, se voit l'Arbre de Vie. Le miroir symbolise le début de l'ouvrage, l'Arbre de Vie en marque la fin, et la corne d'abondance le résultat. » [Mystères, p. 124]

Bien lapidaire dans son explication, le maître de Paris se montrera plus généreux dans la description de ce miroir, en citant Moras de Respour ; voici un extrait que na pas donné Fulcanelli, pourtant bien plus explicite, sinon exotérique, que celui qu'il donne :

Cette cendre minérale a en soi tout ce qui est nécessaire aux Curieux, ceux qui l’ont connue, ont eu la matière, dont on la tire, en grande recommandation, et de crainte qu’on sut qui elle était, ils lui ont imposé plusieurs noms, comme de Lunaire, d’herbe Saturnienne, et autres. Quelques uns l’ont comparée à la Salamandre, à cause qu’elle vit dans le feu ; Ils ne l’ont jamais mieux dépeinte que parlant du Phœnix qui renaît de ses cendres: d’autres l’ont nommée Lucifer ou Porte lumière, Vénus engendrée de l’écume de la Mer, parce qu’on la tire en écumant. On l’a nomme Dragon, à cause qu’elle brûle comme Salpêtre ; Aigle, parce que l’on en tire l’Armoniac mercuriel, ils ont dit, que c’est le Roi, d’autant qu’il est le plus considéré entre eux ; et le Lion, à cause de sa grande force. Ils disent que c’est l’âme métallique, à cause qu’elle vivifie tous les Métaux, et qu’elle est corps, parce qu’elle corporifie les esprits. Mais communément entre les Philosophes, elle est entendue par Miroir de l’art, à cause que c’est principalement par elle, que l’on a appris la composition des Métaux dans les veines de la Terre [...]

Rares Expériences sur l'Esprit minéral, Paris, Langlois et Barbin, 1668.

e.

MessagePosté: Mar 24 Juin, 2008 15:45
de Muskull
ejds a écrit:A priori, ainsi placé, le bas-relief paraît raconter une autre histoire. Le personnage androgyne paraît plutôt protéger le jeune chêne de son bras gauche et de sa chlamyde. Regardant en l'air vers le ciel, il répond par un mouvement de colère et de défense. Il agite sa masse comme s'il allait probablement frapper un oiseau ou lancer sa masse vers le soleil plutôt que sur l'arbrisseau derrière lui.
e.

Je suis d'accord, c'est bien vu :wink:
Notons que les oiseaux moqueurs ne manquent pas en ces parages :P
A propos des si aimables et vertes divinités agraires, j'ai topé mon premier Picus ce matin.
Image

MessagePosté: Mar 24 Juin, 2008 16:26
de Jacques
Muskull a écrit:A propos des si aimables et vertes divinités agraires, j'ai topé mon premier Picus ce matin.

Picus viridis ?

MessagePosté: Mar 24 Juin, 2008 16:34
de Muskull
Ya Jakes ! :wink:
L'autre, le pic noir, qui lui est capable d'abattre des arbres (si, si ! :shock: ), coiffé de rouge lui aussi, je l'ai déjà vu mais jamais photographié.

MessagePosté: Mar 24 Juin, 2008 18:31
de Curmisagios
En regardant par le petit bout de la lorgnette, on peut se hasarder à beaucoup d'interprétations différentes de ce cartouche. Je laisse à Muskull ses interprétations philosophiques, étant vraiment totalement largué dans ce domaine. Elles ont pourtant je crois toute leur légitimité, et c'est même le contraire qui m'étonnerait.
Mais il nous manque une vue plus globale, car cette oeuvre qui se trouve dans la cathédrale fait peut-être partie d'un tout plus vaste, et la signification peut en être totalement différente en fonction des autres cartouches qui l'accompagnent. Le symbolisme de la cathédrale de Chartres a d'ailleurs déjà fait l'objet de nombreuses études et il serait necessaire d'en prendre connaissance pour se faire une opinion juste.
Je me demande également si l'architecture représentée au-dessus du personnage fait aussi partie de la scène ou s'il s'agit d'un simple décor.

MessagePosté: Mar 24 Juin, 2008 21:14
de DT
Salut à tous,
Salut Curmisagios,
Il faut peut-être envisager aussi le problème des restaurations, bien ou mal faites !
A+ :wink:

MessagePosté: Mer 25 Juin, 2008 7:24
de Muskull
Bonjour,
Pour Curmi un collage de l'ensemble de la frise.
Sens de lecture de gauche à droite et de haut en bas...
(le cavalier qui chute est donc en bas)
Il faut cliquer sur la vignette pour l'agrandir :wink:
Contexte hagiographique ou autre, je ne sais. :?

MessagePosté: Mer 25 Juin, 2008 8:33
de ejds
Il y a bien un oiseau en haut à droite. :roll:

Et, il n'a pas l'air moqueur ni belliqueux.

e.

MessagePosté: Mer 25 Juin, 2008 8:43
de sule
Bonjour :) ,

ne m'en veuillez pas trop si je pose des questions stupides ! Que tiennent les personnages assis dans leur main gauche ? Des boucliers, simplement des armoiries ? Qui sont ces personnages assis ?

MessagePosté: Mer 25 Juin, 2008 8:51
de Muskull
ejds a écrit:Il y a bien un oiseau en haut à droite. :roll:

Et, il n'a pas l'air moqueur ni belliqueux.

e.

Bonjour ejds,
En fait l'écu avec l'oiseau (très clairement un corbeau signe de regénération) est sous l'homme sauvage. Son regard va vers l'écu supérieur. Il est abîmé mais figure un serpent et du coup le sens de lecture que tu proposes devient logique...

MessagePosté: Mer 25 Juin, 2008 8:58
de Muskull
sule a écrit:Bonjour :) ,
Que tiennent les personnages assis dans leur main gauche ? Des boucliers, simplement des armoiries ? Qui sont ces personnages assis ?

Bonjour Sule,
Vraisemblablement des allégories comme la justice par exemple, leur "principe" actif est figuré sur l'écu.

MessagePosté: Mer 25 Juin, 2008 10:01
de ejds
Au fait, Muskull ! Merci et bravo pour les belles images qui valent mieux qu'un long discours ! Te voilà tout excusé. Et tu es donc dispensé de redoubler ton année scolaire dans l'Arbre (à vers) pour cause de copiage de citation sur Patrice. :D

Image

Pour comparer, interpréter et légender l'oiseau de la cathédrale de Chartres (corbeau, colombe... ), et celui de Paris : :?

hdelboy.club.fr a écrit:
http://hdelboy.club.fr/gobineau.html

Le Mystère des Cathédrales commente savamment la série de vingt quatre médaillons situés sur les soubassements du même portail central, à droite et à gauche de l'entrée monumentale. On se doit d'admirer ces considérations érudites tout en remarqant que ces médaillons représentent les Vertus à la rangée supérieure et les Vices à la rangée inférieure. On reconnaît entre autres, la Force : un chevalier armé de pied en cap présentant un lion sur son écu, et la Lâcheté : un homme d'arme jetant son épée et fuyant devant un lièvre. L'Humilité est une femme dont l'écu est timbré d'une colombe [Fulcanelli y voit un corbeau] et l'Orgueil, un homme qui tombe de cheval. Ces dernières interprétations se justifient en feuilletant le carnet de notes d'un maître d'oeuvre du XIIIe siècle, Villard de Honnecourt [ici, Girardin se réfère à une note qui n'apparaît pas sur la page ; aussi allons-nous donner quelques renseignements sur ce maître-imagier].[/i] Parmi les nombreux croquis jetés pêle-mêle, on retrouve le cavalier mis à bas de sa monture avec la légende : Orgueil, cy comme im trébuche, et la femme à la colombe désignée par le mot : Humilité [...][/i] [op. cit.]

Sur Villard de Honnecourt, nous ne saurions mieux conseiller au lecteur qu'un lien vers la bnf qui consacre à l'imagier un dossier complète à l'adresse suivante :

http://classes.bnf.fr/villard/pres/index.htm

Image

-------------------------FIGURE XXXIII
-------- (l'humilité - le Corbeau - Putréfaction)

e.