Salut
J’ai lu le topic prédédemment cité.
A mon tour d’être provocateur
.
Chacun ses opinions, mais en ce qui concerne une propension
innée des Celtes à un symbolisme profond, véritable langage immédiatement perceptible et significatif, je conserve des doutes (bien que ce soit la tendance actuelle (V. Kruta qui doit beaucoup à M. Szabò), comme la mise en question des anciennes autorités et leur approche classique (Ch. Goudineau), alors que cela fait longtemps que la mesure a été prise ; mais quand on a rien de consistant.
Je développe :
- un symbolisme, langage significatif. Pourquoi pas, mais il n'y a aucune source contemporaine et écrite, qui permet d'en connaître les clefs.
- un art qui se définit par l'évolution des formes ; tout à fait d'accord : c'est un art du mouvement, de fluidité et de transformation. Et là réside ce qu'en d'autres temps on appelait "le génie d'une civilisation".
Pour préciser mon point de vue, je prends l'exemple des logos tout à fait actuels. Sont-ils les expressions d'un profond symbolisme culturel, ou des jeux de formes assez stéréotypées avec simplement des obligations idéologiques et structurelles, peut-être aussi des réductions sémantiques : le rond est bien ; l'angle est agressif ; couleurs violentes ; douceur des pastels, etc. ?
La créativité dans ce cas consiste dans une utilisation de formes préexistantes, afin de les agencer différemment et de proposer une autre lecture. Ici je reviens sur la fluidité et l'art de la transformation chez les Celtes. Ce fut leur qualité de réemployer des formes et de leur donner une lecture propre, dont on recherche toujours le mécanisme. Je ne vois rien de malsain à constater tout d’abord le motif d’origine, de mesurer son évolution, car c’est dans ce processus d’évolution qu’il y a peut-être les clefs. Ce n’est donc pas les sociétés classiques qui ont fourni la qualité artistique de la civilisation celtique, et jamais les archéologues, historiens, historiens de l’art ne l’ont prétendu.
La démarche historique impose de se dégager de tout a priori, et surtout de ne pas surinterpréter les hypothèses, et les premiers défrichements de la recherche. Réduire la production des civilisations celtiques à un caractère
inné et mettre toutes formes d’échange et de relecture (qui eurent lieu) et surtout leur étude actuelle sous l’angle moderne d’un mépris, une ignorance volontaire ou de préjugés académiques, me paraît de l’ordre des procès d’intention.
A+