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Plans de réalité

MessagePosté: Sam 16 Avr, 2005 9:10
de ejds
Devant les nombreuses causes de coma, on ne peut effectivement écarter que celles qui sont d’origines accidentelles ou médicales pour se concentrer sur celles qui sont provoquées à dessein par les soigneurs pour ramener les âmes errantes.

Décidemment encore, on ne peut observer que dans la plupart des sociétés traditionnelles antiques tout se faisait par trois, sept ou neuf : :shock: :shock:

http://biblionline.site.voila.fr/reserv ... anisme.doc

Chamanisme ou Shamanisme
Le Chamane est la personne qui, dans les sociétés traditionnelles, est habituellement en rapport avec les êtres surnaturels par le moyen de songes, de visions ou d'extases de pratiques médiumniques (possession par les esprits). Elle se consacre généralement à la guérison des maladies et exerce souvent des fonctions sacerdotales.

Dans les religions de ce type, la vision du monde conçoit en général différents plans de réalité. Par exemple, elle pourra dissocier le plan phénoménal (la réalité concrète que nous percevons tous) de la réalité non phénoménal (le monde des esprits). Ce monde non phénoménal est souvent perçu comme étant une échelle à barreaux ou encore parfois un arbre, avec ses branches et ses racines. Le Chaman est celui qui aurait la capacité de monter et descendre le long de ces différents niveaux de réalités, de rencontrer des entités des mondes supérieurs et inférieurs (des esprits, par exemple) et de ramener de son voyage conseils, soins et pouvoirs magiques.

Pour effectuer un soin, par exemple, le chamane entre d'abord dans un état de conscience modifié par le biais de transes et d'extases provoqués par exemple, par des techniques de visualisation, des respirations spéciales, la musique, la danse ou l'utilisation de plantes psychoactives. Cet état est censé lui permettre d'accéder au monde non phénoménal, souvent aidé par un ou plusieurs esprits alliés (animaux, plantes, objets ou même ancêtres). Il doit alors faire face à la maladie de son patient, visualisée par exemple, sous la forme d'un monstre ou d'un mauvais esprit. Il utilisera alors un ensemble de techniques choisies en fonction de la situation et de la culture du chaman, qui peuvent aller de l'aspiration du mauvais esprit au don d'énergie... A la fin du processus, le patient est souvent censé avoir récupéré un morceau de son âme qui lui aurait été volé ou avoir fait sortir hors de son corps un mauvais esprit.

[…] Effectivement, le futur chamane passe par un coma de trois à neuf jours ou personne ne doit ni le nourrir ni l'abreuver ni surtout lui rendre visite. Il transpire des gouttes de sang, phénomène réel observé mais toujours inexpliqué par notre médecine moderne.


e. :shock:

MessagePosté: Sam 16 Avr, 2005 9:24
de lopi
Etats de conscience modifiée, coma, sommeil... : les définitions sont "peut-être" claires aujourd'hui, elles ne l'étaient pas ya pas si longtemps que ça...
Coma-sommeil initiatique ou thérapeutique, "allégorie" de mort, seulement dans des sociétés où l'au-delà existe!

V. Jankélévitch La Mort Champs Flammarion pp 342-344

L'unilatéralité et la semelfactivité de l'irrévocable entretiennent en nous la curiosité passionnée : curiosité inlassablement rallumée, continuellement déçue ! Après tout - le sens unique, si unique soit-il, est du moins un sens ; et notre esprit est naturellement sollicité dans le sens de ce sens, c'est-à-dire dans le sens de la mutation, comme il est, en cours d'intervalle, attiré dans le sens de la futurition. Le sens unique nous conduit vers l'au-delà : tous les espoirs sont donc permis ; mais il n'y a pas de retour, et la relation est irréciproque : toutes les angoisses sont donc justifiées. Angoisses constamment guéries par l'espoir, espérances continuellement assombries par l'angoisse ! Le régime de l'irrévocabilité mortelle pourrait se définir de la manière suivante : l'un des deux sens seulement (l'autre étant interdit) ; non point : ni !'un ni l'autre ; et pas davantage : l'un et l'autre. Si l'en-deçà et l'au-delà formaient deux mondes éternellement parallèles, éternellement séparés, éternellement incommunicables, et si la communication
unilatérale appelée mort (car une soupape est tout de même vne sorte d'issue) n'existait pas de celui-ci à celui-là, ' idée ne nous serait jamais venue de chercher à savoir ce qui se passe de l'autre côté : sur cette rive habiteraient des vivants immortels qui ne franchiront jamais le fleuve funèbre, sur l'autre rive un peuple de morts qui n'ont mais été vivants ; d'un côté des vivants qui ne mourront jamais, et en face un royaume des morts dont les habitants sont morts depuis toujours sans être jamais morts, les uns et les autres s'ignorant mutuellement. Chacun chez soi !
Tout à l'opposé la philosophie des palingenèses, pour conjurer le spectre de l'irrévocable, imagine un échange et, en quelque sorte, des allées et venues perpétuelles entre la vie et la mort : les âmes passent et repassent ce seuil fatidique qui n'a plus rien de fatidique, et circulent librement d'un monde à l'autre. On entre dans le pays des morts comme dans un moulin, et on en sort de même. Dans le langage des Orphiques, le Phédon nous parle d'une antapodose ou compensation dont le but est d'équilibrer la mort par la renaissance : la marche à la mort faisant demi-tour, l'entropie générale qui menace l'existence se trouve neutralisée. Sans cette révolution cyclique, comme dit Platon, ou, comme nous préférerions dire, sans ce mouvement de navette, la mort aurait tôt fait de détruire toute vie ici-bas, et, la vienne se renouvelant plus, le marasme régnerait bien vite sur notre planète ; une « genèse » qui marcherait tout droit dans le même sens et jamais ne rebrousserait chemin, une genèse sans palingenèse serait, en somme, une espèce de relation sans corrélation, une relation boiteuse et dépaillée. Car de même que le Bien, selon le Théétète, appelle nécessairement le Mal comme son contraire, ainsi la vie et la mort, selon le Phédon, sont nécessairement en corrélation bilatérale. C'est peut-être à cette oscillation non pendulaire que songeait Héraclite quand il écrivait : notre vie naît de leur mort, leur vie naît de notre mort ; et ainsi nous sommes à la fois mortels et immortels.
La mort du mortel immortel n'est donc jamais qu'une mort-en-attendant ; l'Adieu n'est jamais qu'un événement fréquentatif, et le prélude d'une petite retraite toute temporaire. - A cet intermède entre naissance et renaissance le « continuationnisme » leibnizien donne un contenu : les monades étant indestructibles, la mort est plutôt « enveloppement » qu'anéantissement ; plutôt diminution que nihilisation, plutôt réduction à l'infinitésimal ou au format microscopique que retour au néant ; la disparition s'estompe dans les dégradés, et la substance est rendue non point inexistante, mais invisible. L'éclipse mortelle est donc une simple mise en veilleuse. Ou si l'on préfère un autre langage : Leibniz remplit le vide du non-être avec le plein du moindre-être ; une existence latente survit à la mort apparente. L'absence mortelle est donc une présence subtile, raréfiée, pneumatique. Le philosophe de la plénitude n'est-il pas guidé en toute circonstance par la phobie des discontinuités et des sauts, par l'horreur des hiatus où la continuation ontique risquerait de sombrer ? La discontinuité est l'apparence superficielle sous laquelle une analyse plus fine découvre la profonde continuité de tout ce qui est ; la perpétuation, la persévération, la préservation de l'être sont ainsi sauvegardées. II faut donc penser que le mort n'était pas tellement mort, mais qu'il paraissait tel sans l'être réellement, et qu'il était simplement entré en léthargie, comme la Belle au bois dormant. « Nul ne sait si l'heure du réveil sonnera bientôt... ». Et pourtant elle se réveillera un jour, la Princesse endormie dans son sommeil séculaire ! il revivra un jour, ce mort-vivant en état d'hibernation ! Mais renaissance et résurrection font deux. - Les réincarnations successives, pour certains théoriciens de la palingenèse, ne forment qu'une seule continuation, tantôt patente, tantôt déguisée et comme inscrite en pointillé dans tout l'interrègne de deux vies ; la mort fond et s'efface à l'intérieur de la grande vie universelle et immortelle qui englobe les petites vies individuelles.

MessagePosté: Dim 17 Avr, 2005 7:17
de Muskull
Sacré Vladimir ! :wink:

La mort, un "phénomène biologique" ?

"Le concept de mort s’est construit autour de la mort de l’homme. L’homme a étendu cette notion à l’animal supérieur, puis à tout être vivant. Pourtant, dès qu’on s’éloigne de l’homme et de ce qui dans l’expérience quotidienne lui ressemble le plus, la définition de la mort devient malaisée. Les molécules organiques qui forment nos tissus, dans une ronde incessante, quittent notre organisme et sont remplacées par d’autres. La vitesse de ce renouvellement, même dans des tissus, comme l’os, qui ont l’apparence la plus solide, a dépassé toutes les prévisions des physiologistes.

Somme toute, l’unité spatio-temporelle, disons historique, d’un être humain dans son développement s’apparente un peu à celle d’un régiment qui a gardé le même numéro et le même drapeau depuis deux siècles, alors que les noms des hommes qui figurent sur ses registres matricules ont changé plusieurs fois.

Ce qui définit la mort de n’importe quelle organisation biologique structurée, c’est la rupture de son unité. Mais un végétal qui se reproduit (ou plutôt s’étend) par boutures est un seul individu ; si on isole une de ses boutures et qu’on la détruit, peut-on dire qu’un individu est mort ? Une cellule isolée que je détruis en la coagulant par la chaleur meurt sans doute. Dira-t-on qu’elle meurt lorsqu’elle se divise en deux cellules par reproduction asexuée ou se fusionne avec une autre cellule lors de la reproduction sexuée ? On ne peut définir la mort que par ce qui vit, et pourtant Bichat a proposé naguère de définir la vie par référence à la mort. Le cercle vicieux n’étonnera que ceux qui n’ont pas réfléchi avec Claude Bernard sur le fait que des concepts fondamentaux, comme ceux de la vie et de la mort, ne sont susceptibles que de descriptions. Leur définition scientifique ne pourrait être que la théorie achevée du phénomène."
Henri Péquignot, professeur honoraire de la faculté de médecine de Paris

Eveil, sommeil, mort, les trois états de conscience les plus communément connus. Si la science moderne fait de la mort une "rupture de l'unité biologique", elle peine quant aux définitions scientifiques de ces états.
Depuis des milliers d'années, l'homme "hâtif" est mu par ses deux moteurs primordiaux, Eros et Thanatos ; il a cherché dans l'état "intermédiaire" du rêve sens et explications de ces "mystères" qui résistent encore à l'analyse logique. Tant et si bien que l'on se débarasse du problème par un exercice de style saisissant en rejettant dans les limbes de "l'infra conscience" (psychanalyse, religion, mysticisme) toutes les manifestations émanentes.

"Les morts, en vérité, sont heureux. Ils se sont
débarrassés de leur encombrante carapace: leur
corps. Les morts ne pleurent pas, ce sont les
survivants qui pleurent les morts. Est-ce que les
hommes ont peur de dormir ? Bien au contraire, le
sommeil est recherché et, à son réveil, chacun dit
qu'il a bien dormi. On prépare soigneusement son
lit pour bien dormir. Or le sommeil est une mort
temporaire; la mort est un sommeil prolongé.
Puisque l'homme meurt ainsi tandis qu'il vit, il n'a
pas besoin de pleurer le décès d'autrui. Notre
existence est évidente, avec ou sans corps
physique, dans l'état de veille, le rêve ou le
sommeil sans rêve. Alors pourquoi vouloir rester
enchaîné dans le corps. Que l'homme trouve son
Atman, son Soi immortel. Alors il pourra mourir,
devenir immortel et heureux."
Ramana Maharshi
http://www.canv.ch/spiritualite/maitres ... harshi.htm

Dormition

MessagePosté: Sam 07 Mai, 2005 22:23
de ejds
Dormition ou abolition du temps
lopi a écrit:Comme on l'entrevoit chez e, dans l'antiquité coma et anesthésie étaient très liés. On a vu dans un autre fil qqs éléments sur l'anesthésie chez les Celtes. Un coma-anesthésie parfois thérapeuthique à lui tout seul ! (idée reprise depuis l'antiquité : cf les comas insuliniques..)
On n'est pas si éloigné des comas sacrés des animistes...!? atteindre Dieu dans un coma mystique et non pas par la force de la raison (Platon s'insurgeait contre cela!!)...

Mais seule l'observation des comas induits par des traumatismes craniens pouvaient faire penser à la localisation de la conscience dans la tête, d'où le titre du chapitre III de Prénotions de Cos.

A+
Lopi

On ne peut être qu'interloqué de ces réveils inexplicables des années ou même des siècles après (Sept Saints d’Ephèse…), des blessures et de la dormition d’Arthur… et de cette notion d'abolition ou dilution du temps.

Emotions. Pour tenter d'illustrer ces faits, un événement récent : :shock: :?

Un pompier américain accidenté retrouve
parole et mémoire au bout de 10 ans

2005-05-04 NEW YORK (AFP)

http://actu.voila.fr/Article/mmd--franc ... l8sz5.html

Un pompier de l'Etat de New York grièvement blessé à la tête il y a près de dix ans, a soudainement retrouvé l'usage de la parole et la mémoire, se réveillant avec le sentiment d'être parti la veille, à la stupéfaction de ses proches et du corps médical.

Donald Herbert, 44 ans, était dans un état semi-végétatif depuis décembre 1995, privé notamment de la vue et de la parole, confiné dans un fauteuil roulant, après avoir vu s'effondrer sur lui le toit d'un bâtiment en feu, à Buffalo, et être alors resté plusieurs minutes sans oxygène.

Samedi il a soudain retrouvé les mots et la mémoire, communiquant avec une certaine clarté pendant 14 heures de suite avec ses proches, avant de s'endormir aux aurores dimanche. "Je veux parler à mon épouse", ont été parmi ses premières paroles au personnel de l'établissement médicalisé où il vit depuis sept ans.

"Quand Don a parlé, il avait l'impression d'être parti seulement trois mois, il a été très surpris d'apprendre que cela faisait neuf ans et demi", a expliqué son épouse, Linda, mercredi lors d'une conférence de presse.

"Mon fils Nicholas, qui avait juste 4 ans lors de l'accident, est heureux de voir son père l'appeler par son prénom, l'embrasser et lui parler. Au début, mon mari ne pensait pas qu'il s'agissait de Nicholas, il pensait que Nicholas avait toujours trois ans", a raconté cette mère de quatre enfants.

Le médecin du pompier, Jamil Ahmed, a indiqué avoir changé la combinaison de médicaments neurostimulants de son patient il y a trois mois, mais il s'est dit "très surpris" de son réveil soudain.

"J'ai été tellement surpris: non seulement il parlait, mais il parlait de manière sensée et reconnaissait les gens", a-t-il dit, alors que le cas suscite l'interrogation des experts médicaux et a attiré des flots de journalistes dans la petite banlieue de Buffalo.

Le docteur Ahmed a insisté sur l'acharnement de Linda Herbert à tenter de nouvelles combinaisons médicamenteuses, sa détermination à voir son mari se rétablir.

"Sa femme n'a jamais renoncé, même si cela faisait longtemps, même si beaucoup de gens lui disaient qu'il n'y avait pas d'espoir et qu'il ne paraissait pas y avoir d'évolution possible parce que cela faisait déjà trop longtemps", a-t-il dit.

Les suites étaient dans l'immédiat difficiles à prévoir, alors que depuis dimanche Donald Herbert semble montrer un peu moins de lucidité que lors de son réveil.

"Don a fait des progrès mais il reste beaucoup de chemin à faire," a dit son épouse.

"Ce samedi, quand Don a commencé à parler, il a eu plusieurs moments, fréquents, de lucidité, ce qui nous a donné beaucoup d'espoir en une récupération future. Bien que les périodes de lucidité suivantes n'aient pas été de la même qualité que celles de samedi, elles sont restées d'un degré supérieur à avant samedi", a-t-elle ajouté.

Le médecin est, de la même manière, resté prudent. "Nous espérons, et avec l'aide de Dieu, il progressera. Il se peut que son état fluctue, mais à la manière dont il s'est réveillé, nous espérons qu'il progressera", a-t-il dit.

© AFP.

e.