La 2ème phrase de l'article de Wikipedia : "Ils sont une fraction du peuple des Aulerques et plus précisément une faction des Aulerques Cénomans transalpins" ne renvoie à aucune référence.
V. Kruta, dans son article "Cénomans" de
Les Celtes, écrit que "Peuple celtique immigré en Italie vers le début du IVème siècle av. J.-C., selon la tradition légendaire à partir du noyau homonyme installé en Gaule", et "L'intrusion cénomane, dont l'origine occidentale n'a pour argument que l'homonymie avec une fraction des Aulerques de l'ouest de la Gaule… ».
O.Buchsenschutz écrit dans
L’âge d’or de l’aristocratie celtique : « En situant l’origine des peuples de la migration (Bituriges, Arvernes, Sénons, Eduens, Ambarres, Carnutes, Aulerques) dans l’aire d’influence du royaume d’Ambigat, l’exégèse livienne transpose dans un passe mythique lointain la situation de la Gaule du Centre-Est à la veille de la conquête romaine. A la recherche de nouvelles terres, les migrants laissent derrière eux un pays surpeuplé, mais étonnamment riche. Le royaume d’Ambigat est perçu de façon rétrospective comme l’eldorado sur lequel César venait de faire main basse. Les archéologues français donnent, quant à eux, le primat aux realia et préfèrent situer l’origine d’une partie importante des peuples de la migration, mais sans argument convaincant, dans la région située entre l’Aisne et la Marne, au prétexte qu’elle a livré le nombre de tombes celtiques le plus élevé d’Europe et que l’on décèle là un certain déclin au moment même où l’on place l’arrivée des Celtes en Italie. »
Daliele Vitali ne se prononce pas, ni dans la leçon inaugurale du Collège de France, ni dans le résumé de ses cours 2006-2007 (il qualifie la vague d’immigrations de Tite Live de « mythique »).
Fabien Régnier, dans
Les peuples fondateurs à l’origine de la Gaule , évoque les Cénomans cisalpins seulement comme des homonymes, et évoque l’hypothèse de H. d’Arbois de Jubainville selon laquelle les Cénomans auraient pu venir de Germanie.
Stéphane Bourdain, dans
Les peuples de l’Italie préromaine, ne commente pas l’homonymie des Cénomans, mais discute plus sur la date des éventuelles invasions celtiques ( entre VIème et IVème siècles).
Virginie Defente dans
Les Celtes en Italie du Nord ne commente pas non plus le nom des Cénomans. Elle rappelle que « le débat sur la véracité du passage de Tite-Live n’est pas récent ». Dans son commentaire de cette dernière phrase, elle rappelle que A .Giangiulio, à l’occasion du colloque Insubri e Cenomani tra Sesia e Adige de 1998, présente ce récit plutôt comme celui d’un mythe fondateur.
Bref, l’homonymie des Cénomans d’Italie et des Aulerques Cénomans ne semble pas être un sujet qui passionne les historiens actuels…