Re: Bâtiment "ailé"
Posté: Sam 15 Juin, 2013 17:26
Superbe citation, Gérard. C’est où ?
Ici on trouvera, avec un peu de courage, une explication de l’allusion de Jupiter à « Pearson », incompréhensible dans le contexte, et une méthode capable de prouver l’existence de figures à l’échelle du territoire, si elles existent.
Jupiter essaye de démolir une thèse concernant l’alignement de statues de Jupiter à l’anguipède en Auvergne, thèse présentée oralement par Etnos à l’Académie de Clermont-Ferrand le 3/04/2013. Il le fait après avoir pris l’avis de différents spécialistes, qui seraient, selon lui, farouchement opposés à cette thèse, chacun pour de bonnes raisons, mais, je le crains, sans connaissance détaillée sur la proposition d’ensemble et ses arguments. En vérité, il n’y a jamais eu de discussion posée complète sur cette thèse ni sur l’ensemble des arguments exposés oralement à l’Académie de Clermont, malgré les efforts répétés de l’auteur. Le but de Jupiter est de jeter la pagaye en lançant la polémique la plus délirante possible, de telle façon que la communication orale ne paraisse pas par écrit dans la revue de l’Académie. Quant à Etnos, il a seulement envie de discuter sérieusement avec les gens sérieux. Il reste respectueux et admiratif des travaux des spécialistes et essaye de s’appuyer dessus. Il admet les arguments, qu’il ne sait pas tout et qu’il peut se tromper.
Dans ce blog, nous cherchions sur les cartes si on ne pouvait pas trouver des « figures » analogues à certains plans de bâtiments, comme le bâtiment ailé de W. Boden. Cet exercice pourrait être considéré comme ésotérique par ceux qui ont suffisamment de travail avec les artéfacts habituels. Telle n’est pas mon état d’esprit (ésotérique), tout comme Dromeuf (cf. ses précautions préalables dans « Corent et l’astronomie »). Merci d’ailleurs à Dromeuf qui a bien voulu admettre qu’on recherche la possibilité de telles « figures », en écrivant :
« Je ne connais pas assez le problème de l'organisation du territoire selon la géométrie mais un bon moyen pour sortir ces alignements et rapports harmonieux (si ils existaient ?) serait de faire un code informatique… ».
A ma connaissance, on sait peu de choses sérieuses sur ce sujet, sinon que plusieurs géographes comme A. Bonnemaison, sémiologues comme A. Frutiger, ethnographes et spécialistes de religions antiques comme M. Eliade, tous patentés, affirment que de nombreuses sociétés, pas forcément antiques, considèrent leur territoire comme enserré dans un « réseau » de points « géosymboliques ». L’archéologie a développé elle-même une branche d’archéogéographie.
S’il est difficile d’inventer un « code » a priori pour n’importe quelle organisation géométrique éventuelle d’un réseau territorial, il y a un moyen assez facile de calculer la probabilité d’un alignement de points. L’alignement est préalablement repéré sur une carte, comme fait Gérard, mais reste sans lendemains tant que la preuve d’une intention n’est pas fournie. Je propose un calcul capable de prouver l’existence éventuelle de lignes intentionnelles à l’échelle du territoire. Ceci éviterait de se fourvoyer, aiderait éventuellement à trouver les bons marqueurs, et à expliciter les intentions en cas de réussite.
L’idéal est d’avoir une seule nature de points, mais la méthode peut s’étendre à plusieurs natures de points, sans les multiplier, disons 2 ou 3 (non montré ici). Evidemment, il faut une hypothèse qui justifierait que ces points se trouvent alignés par le fait de l’homme. S’il est vrai qu’on peut toujours formuler des hypothèses et toujours trouver des « alignements de sites », il n’est presque jamais possible de prouver rigoureusement qu’ils sont intentionnels. Seules exceptions connues en archéologie : les quadrillages dans les cadastrations et les plans de villes, les glyphes andins... (lignes ou segments déjà tracées au départ), les alignements de mégalithes (lignes fictives). La seule hypothèse admise a priori par la méthode est que concevoir des lignes fictives entre des points réels (naturels ou artéfactuels) est une constante du cerveau d’Homo sapiens (cf les constellations, la géométrie antique…).
Voici maintenant une méthode « dure » issue des Mathématiques, pour déterminer si un alignement de n points de même nature est véritablement un artefact (pour les formules compliquées, adresser les plaintes à la Faculté) :
1. Analyse statistique (p).
Enregistrer les coordonnées XY des n points alignés sur la carte. Calculer la probabilité p d’avoir à rejeter l’hypothèse d’alignement des n points par le test de Pearson (le voilà !), dans la régression linéaire XY (1). Si p<0.05, l’alignement est peu significatif ; p<0.01 : significatif ; p<0.001 : très significatif. Toutefois, cela ne fait que donner la qualité de l’alignement sans préjuger s’il résulte ou pas d’une intention. Objection : les points sont-ils bien en place? Cette erreur éventuelle est incorporée dans la méthode (exemple erreur de 500 m sur les coordonnées XY pour une ligne de 45 km).
2. Analyse probabiliste (P).
Recenser tous les points de même nature dans la région considérée, soit N points. Calculer le nombre de combinaisons de n points pris parmi N, soit C(nN) = N! / n! (N-n)! La probabilité de l’alignement des n points parmi N est P = p * C(nN), une formule qui intègre la qualité de l’alignement p. Objection : est-on sur d’avoir recensé tous les points ? Non, mais cette erreur est incorporée dans la méthode. Que la Faculté se manifeste si j’ai tout faux.
P représente donc le nombre probable d’alignements.
- Si P > 0.95, il existe, simplement par le hasard, un ou plusieurs alignements de n points (dont probablement celui qu’on voulait tester), et ceci est tout à fait normal. Rien à dire. C’est le cas lorsque N est grand par rapport à n et quand la qualité de l’alignement n’est pas exagérée (0.01< p <0.05).
- Si 0.05 < P < 0.95, il est difficile de se prononcer sur l’intention d’alignement. Tout le monde a le droit de se taire.
- Si P < 0.05, il est probable que l’alignement n’est pas dû au hasard (plus de 95 chances sur 100 qu’il soit intentionnel). Supposons que c’est le cas. Alors, il s’agit d’un objet archéologique, quelle que soit l’opinion latente dans cette communauté. C’est comme tenir une amphore. Les arguments contre seraient inopérants. Pour avancer, il vaut mieux chercher des explications à un fait établi plutôt que de s’en tenir aux raisons de rester aveugle, puisqu’elles sont mises en défaut.
Pour obtenir une figure géométrique, le minimum est d’avoir deux alignements interconnectés (hypothèse sérieuse vue ailleurs: axes territoriaux). Dans ce cas, il y a un point commun qui fait sens (hypothèse sérieuse : centre du territoire, ajoutons bout d’un territoire). Si les 2 alignements ont les probabilités P1 et P2, la figure a la probabilité Pf = P1.P2. Exemple : si P1 = 0.04 et P2 = 0.05 (peu significatif), la figure est plus nettement intentionnelle (Pf = 0.002, significatif), parce que deux alignements dans le même contexte sont plus improbables qu’un seul.
L’existence supplémentaire de régularités (« harmonie ») dans une figure-artefact confirmerait l’intention. Mais plus besoin. Les particularités de la figure préciseraient surtout les moyens géométriques mis en œuvre, et plus généralement la culture des auteurs qui feraient preuve ici de leurs savoirs. Pour recenser ces régularités, il suffit de transposer à une autre échelle le genre d’observations avérées dans certains plans de bâtiments et de sanctuaires antiques, et déjà détaillés dans ce blog.
(1) Dans tous les logiciels de stat., comme Statgraphics.
Ici on trouvera, avec un peu de courage, une explication de l’allusion de Jupiter à « Pearson », incompréhensible dans le contexte, et une méthode capable de prouver l’existence de figures à l’échelle du territoire, si elles existent.
Jupiter essaye de démolir une thèse concernant l’alignement de statues de Jupiter à l’anguipède en Auvergne, thèse présentée oralement par Etnos à l’Académie de Clermont-Ferrand le 3/04/2013. Il le fait après avoir pris l’avis de différents spécialistes, qui seraient, selon lui, farouchement opposés à cette thèse, chacun pour de bonnes raisons, mais, je le crains, sans connaissance détaillée sur la proposition d’ensemble et ses arguments. En vérité, il n’y a jamais eu de discussion posée complète sur cette thèse ni sur l’ensemble des arguments exposés oralement à l’Académie de Clermont, malgré les efforts répétés de l’auteur. Le but de Jupiter est de jeter la pagaye en lançant la polémique la plus délirante possible, de telle façon que la communication orale ne paraisse pas par écrit dans la revue de l’Académie. Quant à Etnos, il a seulement envie de discuter sérieusement avec les gens sérieux. Il reste respectueux et admiratif des travaux des spécialistes et essaye de s’appuyer dessus. Il admet les arguments, qu’il ne sait pas tout et qu’il peut se tromper.
Dans ce blog, nous cherchions sur les cartes si on ne pouvait pas trouver des « figures » analogues à certains plans de bâtiments, comme le bâtiment ailé de W. Boden. Cet exercice pourrait être considéré comme ésotérique par ceux qui ont suffisamment de travail avec les artéfacts habituels. Telle n’est pas mon état d’esprit (ésotérique), tout comme Dromeuf (cf. ses précautions préalables dans « Corent et l’astronomie »). Merci d’ailleurs à Dromeuf qui a bien voulu admettre qu’on recherche la possibilité de telles « figures », en écrivant :
« Je ne connais pas assez le problème de l'organisation du territoire selon la géométrie mais un bon moyen pour sortir ces alignements et rapports harmonieux (si ils existaient ?) serait de faire un code informatique… ».
A ma connaissance, on sait peu de choses sérieuses sur ce sujet, sinon que plusieurs géographes comme A. Bonnemaison, sémiologues comme A. Frutiger, ethnographes et spécialistes de religions antiques comme M. Eliade, tous patentés, affirment que de nombreuses sociétés, pas forcément antiques, considèrent leur territoire comme enserré dans un « réseau » de points « géosymboliques ». L’archéologie a développé elle-même une branche d’archéogéographie.
S’il est difficile d’inventer un « code » a priori pour n’importe quelle organisation géométrique éventuelle d’un réseau territorial, il y a un moyen assez facile de calculer la probabilité d’un alignement de points. L’alignement est préalablement repéré sur une carte, comme fait Gérard, mais reste sans lendemains tant que la preuve d’une intention n’est pas fournie. Je propose un calcul capable de prouver l’existence éventuelle de lignes intentionnelles à l’échelle du territoire. Ceci éviterait de se fourvoyer, aiderait éventuellement à trouver les bons marqueurs, et à expliciter les intentions en cas de réussite.
L’idéal est d’avoir une seule nature de points, mais la méthode peut s’étendre à plusieurs natures de points, sans les multiplier, disons 2 ou 3 (non montré ici). Evidemment, il faut une hypothèse qui justifierait que ces points se trouvent alignés par le fait de l’homme. S’il est vrai qu’on peut toujours formuler des hypothèses et toujours trouver des « alignements de sites », il n’est presque jamais possible de prouver rigoureusement qu’ils sont intentionnels. Seules exceptions connues en archéologie : les quadrillages dans les cadastrations et les plans de villes, les glyphes andins... (lignes ou segments déjà tracées au départ), les alignements de mégalithes (lignes fictives). La seule hypothèse admise a priori par la méthode est que concevoir des lignes fictives entre des points réels (naturels ou artéfactuels) est une constante du cerveau d’Homo sapiens (cf les constellations, la géométrie antique…).
Voici maintenant une méthode « dure » issue des Mathématiques, pour déterminer si un alignement de n points de même nature est véritablement un artefact (pour les formules compliquées, adresser les plaintes à la Faculté) :
1. Analyse statistique (p).
Enregistrer les coordonnées XY des n points alignés sur la carte. Calculer la probabilité p d’avoir à rejeter l’hypothèse d’alignement des n points par le test de Pearson (le voilà !), dans la régression linéaire XY (1). Si p<0.05, l’alignement est peu significatif ; p<0.01 : significatif ; p<0.001 : très significatif. Toutefois, cela ne fait que donner la qualité de l’alignement sans préjuger s’il résulte ou pas d’une intention. Objection : les points sont-ils bien en place? Cette erreur éventuelle est incorporée dans la méthode (exemple erreur de 500 m sur les coordonnées XY pour une ligne de 45 km).
2. Analyse probabiliste (P).
Recenser tous les points de même nature dans la région considérée, soit N points. Calculer le nombre de combinaisons de n points pris parmi N, soit C(nN) = N! / n! (N-n)! La probabilité de l’alignement des n points parmi N est P = p * C(nN), une formule qui intègre la qualité de l’alignement p. Objection : est-on sur d’avoir recensé tous les points ? Non, mais cette erreur est incorporée dans la méthode. Que la Faculté se manifeste si j’ai tout faux.
P représente donc le nombre probable d’alignements.
- Si P > 0.95, il existe, simplement par le hasard, un ou plusieurs alignements de n points (dont probablement celui qu’on voulait tester), et ceci est tout à fait normal. Rien à dire. C’est le cas lorsque N est grand par rapport à n et quand la qualité de l’alignement n’est pas exagérée (0.01< p <0.05).
- Si 0.05 < P < 0.95, il est difficile de se prononcer sur l’intention d’alignement. Tout le monde a le droit de se taire.
- Si P < 0.05, il est probable que l’alignement n’est pas dû au hasard (plus de 95 chances sur 100 qu’il soit intentionnel). Supposons que c’est le cas. Alors, il s’agit d’un objet archéologique, quelle que soit l’opinion latente dans cette communauté. C’est comme tenir une amphore. Les arguments contre seraient inopérants. Pour avancer, il vaut mieux chercher des explications à un fait établi plutôt que de s’en tenir aux raisons de rester aveugle, puisqu’elles sont mises en défaut.
Pour obtenir une figure géométrique, le minimum est d’avoir deux alignements interconnectés (hypothèse sérieuse vue ailleurs: axes territoriaux). Dans ce cas, il y a un point commun qui fait sens (hypothèse sérieuse : centre du territoire, ajoutons bout d’un territoire). Si les 2 alignements ont les probabilités P1 et P2, la figure a la probabilité Pf = P1.P2. Exemple : si P1 = 0.04 et P2 = 0.05 (peu significatif), la figure est plus nettement intentionnelle (Pf = 0.002, significatif), parce que deux alignements dans le même contexte sont plus improbables qu’un seul.
L’existence supplémentaire de régularités (« harmonie ») dans une figure-artefact confirmerait l’intention. Mais plus besoin. Les particularités de la figure préciseraient surtout les moyens géométriques mis en œuvre, et plus généralement la culture des auteurs qui feraient preuve ici de leurs savoirs. Pour recenser ces régularités, il suffit de transposer à une autre échelle le genre d’observations avérées dans certains plans de bâtiments et de sanctuaires antiques, et déjà détaillés dans ce blog.
(1) Dans tous les logiciels de stat., comme Statgraphics.