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Re: Les Celtes en Bulgarie

MessagePosté: Mar 27 Nov, 2012 19:13
de Sedullos
Pierre a écrit:Salut Sed,

Sedullos a écrit:Dans le contexte de la guerre des Gaules et de la période augustéenne, les boucles à ardillon sont clairement des marqueurs de l'influence sinon de la présence militaire romaine tout comme les clous sous les semelles. Après, à l'époque gallo-romaine, tout cela se diffuse dans la société civile.


Oui, mais là on est du temps d'Attale Ier et en Asie-Mineure :wink:

@+Pierre

Je sais bien mais avec Kosios qui nous casse le socle maintenant, je ne sais que dire de plus :P

Re: Les Celtes en Bulgarie

MessagePosté: Mer 28 Nov, 2012 0:47
de Pierre
Sedullos a écrit:Je sais bien mais avec Kosios qui nous casse le socle maintenant, je ne sais que dire de plus :P


Ecris plus fort, je suis dur de l'optique :lol:

J'espère que Kosios n'est pas chirurgien... Car s'il doit amputer les 'extrémités', c'est un coup à finir cul de jatte :P

A moins que ce soit un centriste intégriste qui qualifie le centre gauche et le centre droit d'extrém...ité :P :P :P

@+Fourbos

MessagePosté: Mer 28 Nov, 2012 12:37
de ejds
Image
Photo : Rome, Noël Guy, Éditeur Fernand Nathan, 1946, 160 pages, p. 46.

La statue (— dont curieusement, certains auteurs voient un gladiateur—) a été retrouvée à Rome en 1622. Epée et fourreau sont au côté droit. Le modèle de circonvolution en S de la garde et le pommeau à tête de lion sont probablement à rapprocher des épées des ennemis héréditaires des Grecs, dont les Perses :

Image
Photo : wikipedia
Greek hoplite and Persian warrior depicted fighting,
on an ancient kylix, 5th century BC


Le socle ayant subi quelques restaurations, quelques informations sur cette sculpture qui est à rattacher au donarium qu’Attale Ier Sôter avait fait rédiger à Pergame en l’an 227 av. J.-C. :

Marina Mattei, "Les Celtes", Éditions Bompiani, 1991, 795 pages, pp. 70-1, a écrit:
Le Galate du Capitole

[...] Un niveau descriptif et symbolique si élevé s’allie à la capacité de l’artiste qui a sculpté une image visible de tout côté, mais faisant avant tout ressortir de manière frappante les physionomies celtiques et les armes de conception gauloise en une vision placée sous un angle qui longe une directrice optique allant de droite à gauche.

L’étude et la restauration récentes ont montré comment la sculpture a été construite dans l’espace avec une précision géométrique. On est arrivé à cette déduction grâce à la composition et décomposition de toutes les parties qui forment l’ensemble, avec la possibilité d’éliminer, uniquement de manière graphique, certains éléments ajoutés au cours des siècles.

[...] Il est loisible de croire qu’à l’origine le socle était inséré dans une base conçue à cet effet, dont ressortait la partie convexe du bouclier, centre véritable, pour y placer l’image. La présentation convexe d’origine s’est donc trouvée modifiée par ce complément de socle.

C’est au même auteur de cet ajout que l’on doit les armes et la ceinture, dont on ignore l’existence réelle dans la partie aujourd’hui manquante. Outre le bouclier, peut-être y avait-il l’épée ; toutefois nous ne pouvons lui trouver un emplacement précis, alors que l’on doit exclure que l’épée actuelle en soit la reproduction véritable.

[...] Nombreuses sont les discussions à propos de l’attribution chronologique de la sculpture. Considérée comme une copie romaine, elle a été située à l’époque de Trajan, à celle d’Hadrien ou encore à celle de César.

En fait, on a supposé que cette sculpture de marbre dérivait probablement d’un bronze originel d’après l’interprétation d’un texte de Pline l’Ancien sur les sculpteurs d’œuvres en bronze. De même que l’attribution à Epigonon de l’œuvre d’origine reste un motif de dissertation.

Aujourd’hui, nous n’avons encore aucune preuve relative au fait que les œuvres originelles aient été nécessairement en bronze. Après la restauration, on a pu analyser le marbre, qui s’est avéré provenir de carrières de l’Asie Mineure, ce qui contribue à confirmer la provenance de la sculpture de cette zone géographique.

Enfin, la correspondance surprenante avec la propagande mise en œuvre dans le donarium des Attalides ainsi que l’obéissance à une rigueur formelle précise, qui devait en déterminer l’insertion dans l’espace, permettent d’avancer l’hypothèse qu’il s’agit non pas d’une copie, mais bien d’un des originaux de Pergame.

Le Galate du Capitole fut acheté par les princes Ludovisi en 1737, après de longues négociations et à un prix très élevé ; il fut transporté en France par Napoléon Bonaparte. Aujourd’hui, il est exposé au musée du Capitole.

Re: Les Celtes en Bulgarie

MessagePosté: Mer 28 Nov, 2012 13:05
de Sedullos
Salut,
ejds a écrit:La statue (— dont curieusement, certains auteurs voient un gladiateur—) a été retrouvée à Rome en 1622. Epée et fourreau sont au côté droit. Le modèle de circonvolution en S de la garde et le pommeau à tête de lion sont probablement à rapprocher des épées des ennemis héréditaires des Grecs, dont les Perses :


Sur ton image wikipedia, l'hoplite grec et le fantassin scythe ou perse brandissent tous les deux une machaira , (sabre), alors que l'hoplite porte à gauche un fourreau d'épée droite.

Re: Les Celtes en Bulgarie

MessagePosté: Ven 30 Nov, 2012 23:51
de Kosios
Pierre a écrit:J'espère que Kosios n'est pas chirurgien... Car s'il doit amputer les 'extrémités', c'est un coup à finir cul de jatte :P

A moins que ce soit un centriste intégriste qui qualifie le centre gauche et le centre droit d'extrém...ité :P :P :P


Ni l'un ni l'autre, heureusement!

MessagePosté: Sam 01 Déc, 2012 12:13
de ejds
ImageImage

Il s'agit d’une ébauche à gauche du Galate se suicidant avec sa femme et du "Gallo" ou "Gladiatore morente" que l'on peut rencontrer aussi dans l'Arte e Storia nel Mondo Antico, H. Luckenbach et C. Adami, Instituto Italiano d'Arti Graffiche Editore, 1907, 176 pages, p. 70 :

Image

Et auquel on pourrait ajouter les différentes statues originelles ou copies de Pergame des différents musées (Louvre, Aix-en-Provence, Capitole, Vatican, Naples, Venise, Berlin... ).

Re: Les Celtes en Bulgarie

MessagePosté: Sam 01 Déc, 2012 16:12
de Bolgios

Re: Les Celtes en Bulgarie

MessagePosté: Dim 02 Déc, 2012 19:07
de Pierre
Τιρίζης=Land of Esus


Oki,

Dans le même genre on a : Tir-Anna, Tir-Llyr, Tyr-Anausorus, et dans les Dom Tom : Tir-ailleurs...

Pourrait-on avoir au moins un embryon de preuve ?

@+Pierre

Re: Les Celtes en Bulgarie

MessagePosté: Dim 02 Déc, 2012 21:12
de Alexandre
Il est évidemment fait allusion aux locutions irlandaises de type tir na mbân ou tir na nÓg, en postulant que Τιρίζης serait la transcription de quelque chose comme *tir Esi. Il est sans doute audacieux de la formuler avec autant d'assurance, mais l'hypothèse n'est pas forcément aussi absurde que tu sembles la présenter, surtout en tenant compte de l'inévitable caractère approximatif de telles transcriptions avec l'alphabet grec.

Re: Les Celtes en Bulgarie

MessagePosté: Dim 02 Déc, 2012 21:22
de Pierre
Bonsoir Alexandre,

Je n'ai pas dit que c'est absurde... C'est tout simplement : pas étayé...

Pourquoi *tir semble absent de la toponymie celtique, sauf cette particularité ?
(dans le dernier Delamarre, lesTir(gnagnagna) sont au nombre de zéro ?)
Et compte tenu du secteur, prouver qu'il n'y aucune trace de thrace ou de dace dans ce nom, ne serait pas un luxe...

@+Pierre

Re: Les Celtes en Bulgarie

MessagePosté: Dim 02 Déc, 2012 22:45
de Kosios
Le gaelique tìr remonte à un protoceltique *tiros, qui donnerait en celtique continental *tiros ou *teros ou quelque chose de pareil (comme sìd< *sidos/*sedos, cfr. gaulois Mello-sedum, Viro-sidum) mais pas tir.

On ne peut pas rapprocher le gaelique au celtique continental par assonance sans considerer ce genre de changements phonetiques.

Re: Les Celtes en Bulgarie

MessagePosté: Dim 02 Déc, 2012 23:05
de Bolgios
Proto-Celtic = *tīros- 'land, earth' [Noun]; GOlD: OIr. tír [0 n]; W: OW tir, MW tir [m]; BRET: MBret. tir [m]; Co: OCo. tir gl. tellus, Co. tyr.

REF: LEIA T-74f., GPC IV: 3503, EIEC 100, 170, GOI 39, Falileyev 148, Campanile 1974: 100, Deshayes 2003: 725, de Bernardo Stempel 1999:144ff. - Matasovic R. Etymological Dictionary of Proto-Celtic. Leiden/ Boston 2009. P. 379/380)

Re: Les Celtes en Bulgarie

MessagePosté: Dim 02 Déc, 2012 23:31
de Pierre
Bonsoir Bolgios,

Bolgios a écrit:Proto-Celtic = *tīros- 'land, earth' [Noun]; GOlD: OIr. tír [0 n]; W: OW tir, MW tir [m]; BRET: MBret. tir [m]; Co: OCo. tir gl. tellus, Co. tyr.

REF: LEIA T-74f., GPC IV: 3503, EIEC 100, 170, GOI 39, Falileyev 148, Campanile 1974: 100, Deshayes 2003: 725, de Bernardo Stempel 1999:144ff. - Matasovic R. Etymological Dictionary of Proto-Celtic. Leiden/ Boston 2009. P. 379/380)


Et comme vient de le rappeler Kosios, le vieil-irlandais, le vieux-gallois, le vieux-cornique et le vieux-breton, sont médiévaux.

Reste plus qu'à expliquer comment Strabon a t-il pu fournir un toponyme en tenant compte de formes médiévales ?

Thrace:1 ---- Esus:0

@+Pierre

Re: Les Celtes en Bulgarie

MessagePosté: Lun 03 Déc, 2012 12:38
de Alexandre
On t'objectera que tu ne proposes pas de forme thrace pour justifier ton hypothèse, aussi légitime puisse-t-elle être.

Re: Les Celtes en Bulgarie

MessagePosté: Lun 03 Déc, 2012 12:56
de ejds
Décidément Bolgios aime bien sauter du coq à l’âne au lieu de prendre le temps de créer de nouveaux fils ou faire remonter d'anciens fils pour mieux bûcher et répliquer aux quelques remarques ou questionnements/réponses précédents. :?

On connaît les fleuves, sources, montagnes, forêts, villes… divinisés, et l’inquiétante triade dont l’Hésus aux sauvages autels cité par Lucain, (Pharsale, I,) dont le nom forme le premier terme d’hommes gaulois Esu-gernus, Esu-nertus… Mais qu’Esus ait laissé son nom à un pays ?! Pourquoi pas ! Mais…

Georges Dottin, "La Religion des Celtes", Librairie Bloud & Cie, 1908, 68 pages, p. 21-2, a écrit:
[...] Sur l'autel de Trêves est figuré un bûcheron abattant un arbre. Sur les branches de cet arbre sont perchées trois grues et on aperçoit dans le feuillage une tête de taureau. C'est évidemment une reproduction abrégée du mythe représenté sur deux faces de l'autel de Paris. M. S. Reinach a comparé les deux autels et démontré que Tarvos Trigaranus et Esus appartenait à la même scène (4).

L’interprétation de cette scène représente de grandes difficultés. M. d’Arbois de Jubainville (5) a eu l’ingénieuse idée d’en chercher la survivance dans deux épisodes de la principale épopée du cycle d’Ulster, l’Enlèvement des vaches de Cualngé. Dans l’un de ces épisodes, Cùchulainn, le champion d’Ulster, abat des arbres pour retarder la marche de l’armée ennemie. Dans un autre épisode, la fée Morrigu, sous la forme d’un oiseau, conseille la fuite au taureau Donn. Il y aurait là la mise en action d’une ancienne tradition celtique dont l’écho serait venu jusqu’en Irlande. Le nom d’homme gaulois Donnotaurus qui semble bien signifier « taureau Donn » serait encore une preuve de la communauté des légendes entre les Gaulois et les Irlandais. Mais la légende irlandaise ne saurait nous renseigner sur la signification primitive du mythe du bûcheron et du taureau aux trois grues.

(4) Revue celtique, t. XVIII, p. 258-266. Cf. t. XXVIII, p. 41-42 (fig.)
(5) Revue celtique, t. XIX, p. 245-250
.

Ferdinand Lot, "La Gaule", Éditions Marabout, 1967, 448 pages, p. 67-8, a écrit:
La religion

[...] La linguistique ne nous fournit qu'une faible lumière pour l'explication de ces noms. [...] Pour Esus ou Hésus, on ne sait rien : on le rapproche du sanskrit asus « souffle, vie », pure hypothèse !

Les monuments figurés de l’époque romaine posent de difficiles problèmes. Dans l’un des deux blocs de pilier trouvés dans le sous-sol de Notre-Dame de Paris en 1711 et conservés au Musée de Cluny, une face représente un bûcheron abattant un arbre avec la désignation Esus ; l’arbre est sacré, c’est le saule. Une autre face représente un taureau sur lequel sont posées trois grues avec cette interprétation gauloise d'une interprétation transparente : Tarvos trigaranus (tarvos, « taureau », garan « grue ». Sur les deux autres faces sont figurés Jupiter (Jovis) et Vulcanus. Sur une face du second bloc est représenté un dieu dont la tête est ornée de deux bois avec l’inscription [C]ernunnos. Sur une autre face où un homme barbu menace un serpent de sa massue, on lit Smert[rios], nom d’un dieu celte. Sur les autres faces apparaissent Castor et Pollux avec leurs chevaux. Sur la stèle de Trêves reparaît le bûcheron abattant un arbre, mais le taureau est caché dans le feuillage et les grues sont perchées sur l’arbre.

Bienheureux qui donnera une interprétation de cette scène !