Boñjour toud'n dud !
J'ai quelques estimations chiffrées sur la population à l'ouest de l'Armorique et en Gaule à différentes époques :
il y a 4 000 ans (- 2 000 av JC) il y a avait quelques milliers de personnes sur le territoire qui deviendra la Bretagne plus tard
aux 5ème et 6ème siècles : au mieux 200 à 300 000 personnes. 2 000 à 4 000 personnes dans les villes (Rennes, Vannes, Alet, Brest, Quimper), et environ 6 000 à 7 000 à Nantes
A la fin du moyen-âge, environ 700 000 à un million d'habitants en Bretagne, dont peut-être 12 000 à 14 000 à Nantes
En Gaule, sous le règne romain : peut-être jusqu'à 6 millions de personnes, chiffre qui diminue de moitié à l'époque des grandes invasions, pour remonter à 5 millions autour du 9ème siècle
Je ne sais pas trop ce qu'on peut tirer de ces chiffres, d'autant plus qu'il manque celui de la population en Bretagne à l'âge de fer
je suis en train de jeter un coup d'oeil sur "Histoire de la Bretagne", un vieux bouquin (années 60) où Giot et Colbert de Beaulieu ont rédigé la partie consacrée à l'âge de fer. Quelques notes en vrac :
"des noms des cinq cités gauloises de la péninsule extrême, l'un serait pré-celtique (Osismi); deux d'affinités incertaines, sans doute indo-européns, sinon celtiques (Namnetes et Veneti), deux sont bien gaulois (Redones, Coriosolites). Les noms de lieux montrent un mélange de termes pré-celtiques et celtiques, où ces derniers dominent [...]
A comparer l'onomastique de la Bretagne à celle du reste de la Gaule, on est frappé par l'indigence en hydronymes gaulois caractéristiques, comme en toponymes d'habitats ou de forteresses. On peut en conclure qu'au cours de l'Age de Fer, et surtout vers sa fin, on a vu l'arrivée en Armorique occidentale de groupes de populations celtophones qui ont baptisé bien des sites, mais sans être en nombre suffisant pour supplanter, ni encore moins exterminer les habitants antérieurs"
Anthropologie : "on a surtout l'impression d'avoir affaire aux descendants des vieux habitants de l'Armorique et des rives atlantiques, truffés de faibles immigrations."
Archéologie : "en dehors du monnayage et de l'éxubérance de la céramique régionale, les témoins matériels qui restent ne sont pas d'une richesse extrême, et tendraient à faire croire qu'une bonne partie des populations se contentaient de modes de vie très simples, où les reflets des brillantes cultures celtiques de régions continentales étaient très atténués."
"l'occupation du sol permet de constater une densité de peuplement très remarquable dans la partie occidentale de l'Armorique, correspondant à la Basse-Bretagne moderne. Malgré le manque relatif d'infrmations sur le haut pays, nous savons qu'il fut cependant tout aussi peuplé (densité des documents numismatiques)
Sur la période précédent l'âge de fer, en résumé, l'ouest de l'Armorique participe activement à l'épanouissement de la civilisation atlantique. Vers 700, alors que les premières civilisations du fer apparaissent à l'est, l'industrie de l'ouest armoricain est basé sur la production massive de haches à douille en bronze normal puis plombeux, puis des haches à douille en plomb pur (comme échange monétaire)
Cette industrie a périclité à l'avènement du fer, qui amena la ruine économique d'une région qui basait sa prospérité sur l'exploitation de ses ressources naturelles, et sur son intégration dans un système commercial atlantique, que les bouleversements ethniques et techniques de l'Age du Fer venaient profondément modifier sinon détruire.
Marrant, les Celtes ont ruiné les ancêtres des Bretons
Un peu plus tard, sur l'époque gallo-romaine :
mis à part les villes, quelques zones de forte densité en sites gallo-romains : plateau du Léon entre Brest et Saint-Pol de Léon, presqu'île de Crozon, baie de Douarnenez, région de Quimper-Pont-L'abbé, littoral Plestin-Lannion, littoral du Morbihan de Port-Louis (Lorient) à la Vilaine, région de Guérande et vallée de la Loire.
En gros, tout le littoral, et au centre, région de Paimpont, Quintin, Rostrenen.