Page 1 sur 1

Histoire et histoires

MessagePosté: Ven 20 Mai, 2005 12:38
de Thierry
Après de nombreux mois passés perché sur l'Arbre et (tout de même) d'assez nombreuses lectures (modernes) sur les Gaulois, je m'aperçois de l'omiprésence des sources textuelles (peu nombreuses) dans l'appréhension de l'histoire des Gaulois - pardon de la protohistoire à l'âge du fer en Europe Occidentale.

Depuis les propagandistes, les nationalistes, les romantiques, les celtomanes....et même avec les nets progrès de l'archéologie, on ne sort pas des références aux principales sources textuelles (Cesar bien sûr, Polybe, Strabon, Lucain, Tite-Live, Tacite....j'en passe et des meilleurs certainement....)

Bien sûr ces sources textuelles proches temporellement (quand ce n'est pas en prise directe) du sujet "celte" ou "gaulois" sont intéressantes, pour ne pas dire très importantes.

Mais je reste étonné que les historiens antiques restent le seul "horizon", souvent le seul critère d'interprétation des découvertes archéologiques...et non seulement des amateurs que nous sommes, mais aussi très souvent des historiens professionnels (rares) à s'être appropriés le sujet.

Il suffit de lire le dernier Goudineau pour s'en convaincre - en dehors de Posidonios d'Apamée - qui n'a laissé directement aucun écrit mais qui serait "l'inspirateur" de Cesar sur les descriptions et qui est repris par des historiens qui lui sont postérieurs - point de salut....

Est ce que c'est parce que ces civilisations n'ont laissé que très peu de traces écrites que de fait, la moindre mention chez un auteur devient un objet d'étude fantastique quasi vénéré....?

Bon, je force un peu le trait, comme d'habitude :wink: ? et je sais qu'aujourd'hui on nous donne des mises en garde et les "modernes" sont les premiers à lancer souvent l'avertissement consistant à dire, attention ces écrits émanent d'esprits étrangers voir même ennemis de la civilisation qu'ils sont censés dépeindre.....

N'empêche, n'empêche que parmi les critères de connaissance mis en avant comme étant les plus fiables, permettant de valider telle ou telle interprétation on trouve souvent la citation antique...


Récemment j'applaudissais, un peu sans nuance, Taliesin qui sur un autre fil et un autre forum rappeler que les historiens anciens étaient souvent là pour faire le panégyrique de tel ou tel souverain....

Il m'a immédiatement corrigé en me disant que ce n'était pas nécessairement vrai pour les historiens romains, tout en m'indiquant qu'il fallait tenir compte de leur vision ethnocentriste.....

Pour les anciens je répondrai, que pour la plupart d'entre eux, la déformation dépasse l'ethnocentrisme qui est une notion qui, à mon avis perturbe n'importe quel observateur, encore aujourd'hui....Il y a,notamment, chez CESAR, une déformation totale de la réalité, même si paradoxalement je pense qu'il est fiable sur tout ce qui est très matériel....

César ne fait pas le panégyrique d'un prince, il est le principal acteur et ses plus gros mensonges résident dans ses silences....

Quant à des auteurs comme TACITE ou SUETONE, même si ce ne sont pas des sources directes, ils sont à mon avis des exemples révélateurs de ce qu'est un historien à Rome, sous l'empire....Ils ne servent pas un prince, non, mais une époque et si notre vision des Julio Claudiens est aujourd'hui encore si noire c'est sans doute grace à ces serviteurs de leurs successeurs.

Les anciens sont souvent captivants et bien sûr, utiles mais on ne peut s'en servir en histoire qu'avec un sacré travail d'interprétation....

En histoire des Celtes, ce travail manque trop et à côté les études menées sur des données matérielles sont trop peu nombreuses....

L'histoire des Gaulois est une matière qui intéresse peu ou pas l'université et elle est souvent une matière qui passionne des amateurs, des "érudits" locaux; il n'est guère étonnant dans ce contexte de voir fleurir des études ayant pour bases quasi uniques, les auteurs anciens, la toponymie et les interprétations linguistiques qui peuvent s'y attacher avec à peu près autant d'avis que d'interlocuteurs......

Souvent la découverte archéologique est saluée, elle tient souvent du pur hasard (au percement d'une autoroute ?), on peut parfois y coller du César mais ça ne déchaîne pas les passions....

Il y a peu ou pas, pour ainsi dire, d'études thématiques à base archéologique....

Je salue néanmoins( je le fais souvent ) l'excellent "paysans gaulois" paru chez ERRANCE, il y a deux ou trois ans où les auteurs ont tenté de recouper par thèmes les résultats des nombreuses découvertes sur sites d'exploitation agricoles, l'ouvrage de Dominique Garcia - La Celtique Méditerranéenne, qui passe de temps et en temps sur ce site, qui fait un travail de synthèse considérable sur une assez longue période des découvertes principales du Sud de la France....je dois évoquer également la tentative de Stephan FICHTL sur les peuples gaulois (quoique je sois moins convaincu) qui a eu le mérite aussi d'une approche thématique sur les caractèristiques administratives du territoire gaulois.....

Il y a bien sûr d'autres ouvrages, des colloques dont Patrice ou Adacanaunos, notamment pourraient nous parler mais, grosso modo, ce types d'approches de l'histoire ancienne restent assez isolés et globalement, l'approche effectuée reste textuelle, sans recul alors que les découvertes et les thèmes de recherches ne manquent pas.

Je ne sais par exp ce que devient le travail sur la très importante nécropole de Bobigny et je pense au travail qui pourrait être effectué sur les restes humains en terme de différenciation par le sexe, l'âge, les objets et donc les statuts...


Je tiens beaucoup au travail d'analyse des découvertes qui existe mais qui reste souvent confidentiel et je déplore le manque de synthèses au plus haut niveau.

A ce sujet je dois indiquer que je suis déçu du dernier BRUNAUX, pourtant le grand médiateur de Ribemont, Fesques et Gournay.

Il nous décrit la société Gauloise sans aucun conditionnel en évoquant impertubablement, à chaque page, Posidonios d'Apamée et en oubliant de nous alerter sur le caractère très hypothétique de telle ou telle affirmation...

J'aurais préféré qu'il nous compte les os de Ribemont et nous parle de l'âge des combattants..... :wink:

MessagePosté: Sam 21 Mai, 2005 13:56
de Thierry
:oops: J'ai écrit "Il suffit de lire le dernier Goudineau...." et il faut lire le dernier "Brunaux".

Scusi 8)

MessagePosté: Sam 21 Mai, 2005 15:32
de Patrice
Salut,

Avant de poursuivre ce débat sur l'intérêt réel des textes antiques et sur le fait qu'on tourne autour depuis plusieurs siècle (du moins les deux siècles d'études celtiques), je souhaite rappeler à tous que la lecture d'un ouvrage reste indispensable:

Paul-Marie Duval, Les Sources de l'histoire de France des origines à la fin du XVe siècle, tome 1er, La Gaule jusqu'au milieu du Ve siècle, 1971, Paris, Picard, 2 vol, 865 p.

Cet ouvrage est encore disponible et vaut réellement le détour.

Paul-Marie Duval dresse l'inventaire critique de tous les textes qui ont parlé de la Gaule, des origines au Ve siècle après JC. Je dis bien, tous les textes.
Il ne les publie pas, mais donne les références exactes du texte d'origine et de la traduction française quand elle existe. Ensuite il donne un résumé de chaque texte, puis en fait un examen critique (sur le plan historique, le plan littéraire n'est pas abordé). Il présente aussi l'auteur et le remet dans son contexte.
Aucun texte n'est oublié, même si ce qu'il rapporte est infime.
Il donne aussi une liste des auteurs gaulois ou ayant vécu longtemps en Gaule (et il y en a un paquet: malheureusement, beaucoup sont perdus).
Enfin, il présente un large choix de sources postérieures à l'an 450, mais ayant trait à des événements antérieurs à cette date. On trouve parmi ces textes (fait exceptionnel dans ce genre d'étude! ) les textes insulaires.

On y trouve, entre autres, un détail qui intéressera un autre fil: on raconte que le roi Labraid Loinsech (vers le 3e siècle avant JC) se serait exilé sur le continent et en serait revenu avec 2200 guerriers dont des "Arméniens" qui sont sans doute plutôt des "Armoricains".

Bref, avant d'accorder le moindre crédit à un texte, il convient de jeter un oeil à ce qu'en dit ce livre, qui résume bien tous les débats antérieurs à 1971 (autrement dit la quasi totalité des débats).

A+

Patrice

Lycée

MessagePosté: Ven 15 Juil, 2005 12:22
de ejds
Pour comprendre le droit à l’erreur des traductions des textes anciens

Transmission des textes antiques.
1. Les premiers ouvrages de la littérature grecque, les poèmes homériques, furent d’abord composés et transmis oralement. Même lorsque l’alphabet phénicien fut adopté pour transcrire le grec, au VIIIe siècle av. J-C., la tradition orale survécut. […]

Les textes écrits ne commencèrent à se répandre que vers le Ve siècle av. J.C., époque à laquelle se diffusèrent les œuvres des philosophes et historiens primitifs, des poètes étudiés dans les écoles et peut-être des poètes tragiques. Au cours de la seconde moitié du Ve siècle av. J.C., les textes des sophistes semblent avoir été recherchés. C’est également l’époque où le commerce des livres vit le jour, rendant possible la constitution de bibliothèques par des particuliers. […]

La bibliothèque d’Aristote au Lycée fut le modèle qui servit, au IIIe siècle av. J-C., à la fondation de la bibliothèque d’Alexandrie. […]

Les manuscrits qui parvenaient à Alexandrie provenaient de copies effectuées avec plus ou moins de soins, si bien que beaucoup d’entre eux recelaient des erreurs et des modifications des textes originaux. […]

La restitution d’un texte selon l’original posait des problèmes de conventions : l’orthographe notamment différait selon l’alphabet utilisé dans la ville de l’auteur et les textes devaient souvent être transcrits en alphabet ionique, le plus répandu en Grèce, à partir du IIIe siècle av. J.-C.
Des erreurs manifestes de lecture dans des textes du moyen Âge sont dues à de mauvaises transcriptions au IIIe siècle av. J.-C. […]

Les manuscrits posaient également un problème d’interprétation. Les textes étaient rédigés en continu, sans séparations. Il en fût ainsi bien au-delà de l’époque hellénistique, puisque ce n’est qu’au Moyen âge que fut introduit une séparation nette entre les mots. Les accents, invention hellénistique, ne furent couramment utilisés qu’à partir du Moyen Age. La ponctuation était rudimentaire et très peu usitée; dans les pièces de théâtre par exemple, les changements d’interlocuteurs étaient indiqués par un trait horizontal placé au début du vers ou par un comma, sources de nombreuses erreurs.
Le but des érudits alexandrins fut de rassembler des copies de l’ensemble de la littérature grecque antique connue.

2. A l’époque romaine, le grec fut une langue étrangère pour la plupart des lecteurs. […]

Rien n’autorise à croire que les premiers chrétiens se livrèrent dans l’Empire romain d’Orient (de langue grecque) à la destruction systématique de la littérature grecque. Les ouvrages classiques restèrent le fondement de tout système éducatif, chrétien comme païen, en l’absence de textes chrétiens susceptibles de les remplacer.

Dictionnaire de l’Antiquité
M.C. Howatson, Editions Robert Laffont, 1993.

Aristote au Lycée
http://www.infoscience.fr/histoire/port ... stote.html

http://agora.qc.ca/mot.nsf/Dossiers/Aristote

e.

Biblion

MessagePosté: Jeu 15 Sep, 2005 10:01
de ejds
Les Bibliothèques Mythiques

Avec l’écriture sont apparus les textes, en rouleaux puis en livres. Avec ces textes l’idée que l’on pouvait conserver et transmettre le savoir d’une génération à la suivante. Puis qu’il était possible de rassembler grâce à eux tout le savoir du monde. L’idée de bibliothèque était née : :shock::shock:

La bibliothèque d’Alexandrie

http://www.notrefamille.com/v2/editoria ... hiques.asp

Bibliothèque vient du grec, de biblion (des livres) et théke (dépôt). La plus mythique de toutes reste celle d’Alexandrie, à la fois parce qu’elle était la première et parce qu’elle avait une vocation universelle. Instituée par les Ptolémée quatre siècles avant JC, elle voulait rassembler "les livres de tous les peuples de la terre". Ptolémée rédigea une lettre "à tous les souverains et gouvernants de la terre" leur demandant d’envoyer les œuvres des "poètes et prosateurs, rhéteurs et sophistes, médecins et devins, historiens, et tous les autres encore". Il donna même l’ordre de recopier tous les livres trouvés sur les navires faisant escale dans le port d’Alexandrie : les originaux étaient gardés dans la bibliothèque, les bateaux repartant avec les copies. Chaque livre devait être recopié dans sa langue d’origine mais aussi traduit en grec. À son apogée, la bibliothèque comporta jusqu’à 700 000 rouleaux, un chiffre incroyable si l’on se souvient que l’imprimerie n’existait pas et que toute œuvre ne pouvait qu’être recopiée à la main pour être diffusée ou conservée. L’Égypte devenait le centre du savoir.

D’autres bibliothèques universelles
Deux siècles plus tard, Pergame se lança aussi dans la chasse aux livres avec les mêmes méthodes qu’Alexandrie. La concurrence devint telle, que l’Égypte choisit contre elle une arme radicale : interrompre l’exportation de papyrus ! Comment les copistes de Pergame pourraient-ils poursuivre leur œuvre s’ils étaient privés du matériel d’écriture le plus courant ? Pergame réagit en perfectionnant la technique orientale de traitement des peaux, transformées en parchemin (un mot dont la forme originelle, pergamênai, rappelle la ville). À Athènes, Pisistrate fut le premier à créer une bibliothèque. Une initiative qui incita beaucoup d’autres rois ou tyrans à construire des bibliothèques s’efforçant de rassembler tous les livres.

Un univers fragile
L’irréparable incendie de la bibliothèque d’Alexandrie est attribué aussi bien à Jules César (qui n’aurait en fait brûlé qu’un dépôt de livres près du port) qu’au conflit entre Zénobie et Aurélien (280 ap. JC), ou qu’à l’émir Amrou Ben Al-As (640 ap. JC). Toutes les autres bibliothèques placées au centre du pouvoir périrent ainsi par le feu. Les livres anciens qui ont survécu jusqu’à nous ne proviennent que de couvents et de collections privées. Le livre a en effet une place à part dans l’exercice du pouvoir. Au IIème siècle av. JC par exemple, le roi Séléucos décidait " de faire brûler tous les livres du monde pour que l’on commençât à compter le temps à partir de lui ". Chrétiens et musulmans ont tous brûlé, à un moment de leur histoire, les livres qui n’allaient pas dans leur sens. Plus près de nous, les communistes en ont fait autant. Cette idée de savoirs interdits est reprise par Bradbury dans son Fahrenheit 421, où les bibliothèques brûlent sur ordre de l’État.

Un univers mystérieux
Les bibliothèques entretiennent un rapport mystérieux non seulement avec le savoir et le pouvoir, mais aussi avec l’interdit et le sacré. Chez les Hébreux, la bibliothèque de l’Ancien Testament, détruite par les Chaldéens, fut refaite par le scribe Esdras, qui répartit définitivement l’Ancien Testament tout entier en vingt-deux livres, de telle manière que le nombre des livres corresponde au nombre des lettres d’alors. Comme si les mots, les lettres et les nombres se répondaient mystérieusement pour constituer un second niveau de savoir accessible aux seuls initiés. Tout cet univers secret a merveilleusement été repris par Jorge Luis Borges dans La bibliothèque de Babel. L’idée d’universalité et de rassemblement de savoirs y est poussée à l’extrême. Les rayonnages ont envahi l’univers tout entier : "La Bibliothèque est totale et ses étagères consignent toutes les combinaisons possibles des vingt et quelques symboles orthographiques, écrit-il, c’est-à-dire tout ce qu’il est possible d’exprimer, dans toutes les langues. Tout : l’histoire minutieuse de l’avenir, les autobiographies des archanges, le catalogue fidèle de la Bibliothèque, des milliers et des milliers de catalogues mensongers, la démonstration de la fausseté de ces catalogues, la démonstration de la fausseté du catalogue véritable, l’évangile gnostique de Basilide, le commentaire de cet évangile, le récit véridique de ta mort, la traduction de chaque livre en toutes les langues, les interpolations de chaque livre dans tous les livres. " Cet univers de signe entretient pour Borges un rapport avec le sacré. Comme si la lecture devenait une façon de donner un sens à sa vie ou de chercher Dieu. Comme dans cette autre nouvelle (Le miracle secret) :"Un bibliothécaire aux lunettes noires lui demanda : — Que cherchez-vous ? Hladik répliqua : — Je cherche Dieu. Le bibliothécaire lui dit : Dieu est l’une des lettres de l’une des pages de l’un des quatre cent mille tomes du Clementinum. Mes parents et les parents de mes parents ont cherché cette lettre ; je suis devenu aveugle à force de la chercher. "

L’utopie n’est pas morte…
Le vieux rêve d’Alexandrie renaît de ses cendres. Avec Internet réapparaît l’idée de bibliothèque universelle : tous les livres, tous les savoirs du monde entier accessibles en un clic. Les lecteurs pourront bientôt sillonner le net aussi inlassablement et infiniment que ceux de Borges les rayonnages hexagonaux de sa Bibliothèque de Babel…

http://www.notrefamille.com/v2/editoria ... hiques.asp

Texte : Marie-Odile Mergnac

Pergame
Je replante ici la bibliothèque de Pergame : :shock: :?

http://forum.arbre-celtique.com/viewtop ... 9134#19134

Capitale d’un royaume né vers 280 et qui prit de l’importance, car son roi et son peuple défendirent vaillamment l’hellénisme contre les hordes celtiques qui envahirent l’Asie Mineure au milieu du IIIè siècle av JC.
L’apparition des peuplades celtes ou gauloises dans ce continent était le fait d’une grande phase d’expansionnisme et d’aboutissement des grandes migrations celtiques. Après avoir atteint la Macédoine puis la Grèce et franchi l’Hellespont (détroit des Dardanelles en Turquie) en nombre toujours croissant, ces peuplades passèrent au centre de l’Asie Mineure où elles s’installèrent.
Contenues dans cette région surtout grâce au roi de Pergame, Attale I et à ses descendants les Attalides, ces tribus celtes furent appelées: Galates. Elles prendront également par le biais des alliances et métissages de population le nom d'Helléno-galates.
Ce pays auquel fut donné le nom de Galatie, fut annexé par les Romains en 25 av JC. Et ses habitants deviendront aussi connus par Paul dans son épître ou lettre aux Galates.

La bibliothèque de Pergame
Le nom de Pergame survit dans le mot parchemin. Autrefois le plus important article d’exportation de cette ville, on le fabriquait en travaillant selon une méthode spécifique, à partir de peaux de bêtes (surtout de moutons et de chèvres). Sa résistance a sauvé de la destruction, mais pas du feu, de nombreux livres et documents précieux.
La capitale n’était pas seulement le plus important centre commercial d’Asie mineure, mais aussi un grand centre culturel, artistique et scientifique. Très courue des intellectuels et érudits, puisqu’elle accueillit la deuxième plus grande bibliothèque de l’Antiquité (200 000 volumes) après celle de Ptolémée à Alexandrie:

http://jfbradu.free.fr/GRECEANTIQUE/tur ... game06.htm

Cette bibliothèque bordait tout un côté de l'aire sacrée ou temenos du temple d'Athéna construit au IIIè siècle av JC, on y érigeait des sculptures à cette grande déesse de la guerre et protectrice du peuple, dont celle commémorant la victoire d'Attale I sur les Gaulois ou Celto-galates. Comme exemple la tragédie du célèbre groupe (remarquable de nudité de pauvres mais courageux envahisseurs) de Galates blessés entourant un guerrier qui préfère se donner la mort, tout en soutenant sa femme mourante.

Conservées à Rome, des répliques confirment la renommée de cette œuvre attribuée à Epigonos:

http://jfbradu.free.fr/GRECEANTIQUE/tur ... game05.htm

e.

MessagePosté: Mer 09 Nov, 2005 10:32
de ejds
Livres de Parole

Les trois grands livres « monothéistes » ont la parole : :shock: :shock:

"Torah, Bible, Coran": exposition à Paris autour des "livres de Parole"
08-11

La Bibliothèque nationale de France (BNF) propose à partir de mercredi une exposition autour des "livres de Parole" fondateurs des trois monothéismes, intitulée "Torah, Bible, Coran".

L'exposition invite à "lire ou à relire" ces textes, à "réentendre et confronter bibles et corans, à saisir leur enchevêtrement particulier dans la profondeur de leurs filiations comme dans l'intensité de leurs ruptures".

Elle entend "explorer une histoire vieille de 3.000 ans à travers les témoins privilégiés que constituent les livres".

Une centaine de documents sont exposés, parmi lesquels des fragments bibliques de la Mer morte, des bibles illustrées du Moyen Age, des bibles polyglottes, des calligraphies coraniques, des objets rituels, des images de piété.

Une fresque historique et une carte géographique situent dans le temps et dans l'espace les contextes de naissance des trois monothéismes (christianisme, islam, judaïsme), leurs acteurs et les principaux événements qui permettent de préciser les grandes étapes de leurs textes fondateurs, Bible hébraïque, Nouveau Testament, Coran.

L'exposition doit s'achever le 30 avril.

© AFP.


Le site BNF : :shock::shock:

http://expositions.bnf.fr/parole/index.htm

e.

MessagePosté: Jeu 19 Jan, 2006 20:51
de Taliesin
Je viens de terminer le livre de Bernard Guenée, "Histoire et culture historique dans l'Occident médiéval"

quelques morceaux choisis :

auto-censure morale :

"L’histoire est donc étroitement liée à la morale et à la rhétorique, et l’historiographie médiévale fourmille d’exemples, de traits rhétoriques et moralisateurs tirés de la Bible ou des auteurs antiques. Mais la morale conduisait l’historien à omettre des faits peu convenables et à s’écarter de la vérité."

pressions politiques :

"dans les cours médiévales proliférèrent des généalogies et des histoires où la politique était partout présente et qui justifiaient une cause et défendaient une idéologie. Dans cette littérature de « propagande » soumise aux intérêts des patrons, dans cette production mercenaire sensible aux profits des auteurs, la vérité n’est guère à l’aise."

appât du gain :

"A Antioche, en 1096, Arnaud de Guines avait eu une remarquable conduite, et pourtant l’histoire n’en garde pas trace. L’auteur de la « Chanson d’Antioche », nous dit Lambert d’Ardres, s’était vu refuser une paire de chaussure écarlates par Arnaud de Guines, du coup, il n’avait pas fait mention de lui."

Ne pas confondre vérité et authenticité :

"Le critère fondamental à partir duquel les historiens établissent la hiérarchie de leurs sources est marqué par le mot « authentique ». Est authentique un écrit ou une personne pleins d’autorité, à l’autorité desquels on peut croire. Est authentique une œuvre dont l’auteur est connu, ou qui est approuvée par l’autorité commune (écrits des docteurs de l’église). Des œuvres plus récentes exigeaient pour être authentique, d’être cautionnées par une autorité plus précise, le pape, l’empereur, un évêque, un prince.
suivant le poids de l’autorité, certains textes ou certains témoignages étaient plus authentiques que d’autres. Avec les progrès de l’Etat, on appela authentique ce qui était garanti et approuvé par une autorité publique. « Appouvé » devient synonyme d’ « authentique »
le contraire est « apocryphe », c'est-à-dire un récit qui n’a pas reçu la caution d’une autorité.
La démarche critique des historiens partait donc naturellement de la distinction fondamentale entre les sources qui avaient de l’autorité, et celles qui n’en avaient pas, entre les sources authentiques et les sources apocryphes.
les historiens eurent le souci de plus en plus vif de s’abriter sous l’autorité des jeunes Etats, pour que leur œuvre, incapable à elle seule d’entraîner la conviction du lecteur, devint elle aussi authentique, par le secours même de ces autorités.
Pour être vraiment digne de foi, une œuvre historique doit donc être authentique et approuvée par une autorité publique. L’important est donc de connaître l’autorité qui cautionne le chroniqueur.
si la critique moderne a pour premier souci de distinguer les documents et les faits vrais des documents et des faits faux, la critique médiévale avait pour premier souci de distinguer les auteurs et les textes authentiques des auteurs et des textes apocryphes. Le problème du vrai et du faux n’a pas au moyen-âge la même importance qu’aujourd’hui, il n’intervient pas au même moment de la démarche critique. L’opposition fondamentale est entre l’authentique et l’apocryphe. Or, si un acte faux ne peut devenir vrai, un texte apocryphe peut devenir authentique et digne de foi : il lui suffit d’être approuvé par une autorité."

on n'a rien sans rien :

"les puissants s’entourèrent de clercs et de laïcs dont le destin dépendait étroitement d’eux et qui durent totalement plier leur histoire aux vœux de leurs patrons. Attentifs à leur plaire, ils abandonnèrent le latin pour les langues vulgaires ; ils passèrent du vers à la prose. Ils traitèrent les thèmes à la mode. Ils glorifièrent le lignage de leurs maîtres et justifièrent les droits auxquels ils prétendaient. En compensation de quoi, les auteurs gagnaient un certain confort, et leurs œuvres un certain succès."

faiseurs d'histoires :

"pour répondre aux désirs de son temps, l’historien au moyen-âge n’eut pas simplement le pouvoir de réinterpréter le passé, il eut celui de le réinventer. S’adressant à un public dont la culture historique était des plus limitées, et à des confrères qui n’avaient que de faibles moyens pour vérifier et critiquer ses dires, il était maître d’un passé singulièrement flexible, où les mêmes faits surgissaient, nouveaux, en liberté. (ex : généalogie forgée des Carolingiens qui les liaient aux Mérovingiens, histoire de Charlemagne revue par Saint-Denis)
le passé, au moyen-âge, était aussi complaisant qu’il était respecté, aussi malléable qu’il était prestigieux."

en conclusion :

"l’histoire, pendant la Renaissance comme au moyen-âge, restait une science qui ne gagnait son audience qu’à servir des passions."

est-ce que cela a vraiment changé ? :roll:

MessagePosté: Jeu 09 Fév, 2006 11:51
de ejds
terra.antiqua.free.fr, a écrit:
Sources antiques

Les auteurs littéraires de la période impériale romaine qui évoquent le paysage sont évidemment très nombreux et de tous types (historiens, encyclopédistes, géographes, poètes, romanciers); plus rares sont ceux qui choisissent la description à but géographique à proprement dit.

On peut donc étudier d'une part des textes ayant pour sujet une description géographique ou chorographique, et d'autre part des allusions ponctuelles dans le cadre de récits, de description poétique ou de mythes. Ces allusions ou digressions nous permettent en effet de voir la diffusion des connaissances géographiques, avec en particulier la constitution de stéréotypes littéraires (les topoi) et la récupération de modèles de représentation du monde ou d'éléments du paysage.

Ainsi Artémidore le géographe (Ie siècle avant JC) :

TURIN (© AFP), le 2006-02-08, a écrit:
Turin expose le papyrus d'Artémidore, la carte occidentale la plus ancienne

Le papyrus d'Artémidore, considéré comme la carte géographique la plus ancienne qui nous soit parvenue de l'âge classique, est exposé pour la première fois au grand public depuis mercredi au Palazzo Bricherasio de Turin (nord).

Artémidore d'Ephèse, célèbre géographe grec du premier siècle avant Jésus-Christ, voyagea dans tout le bassin méditerranéen, notamment en Espagne, en Egypte et en Italie où il fut ambassadeur à Rome. Il tira de ces périples une vaste géographie en onze volumes, considérée comme la carte la plus ancienne du monde occidental.

Un grand fragment de ce précieux travail, qui avait servi à emmailloter une momie il y a 1.800 ans, a été retrouvé par des archéologues dans les années 1990. Le papyrus a été acheté par un collectionneur égyptien et est passé par plusieurs mains avant que la Compagnie de San Paolo, une fondation privée, n'en devienne l'acquéreur pour la somme de 2,7 millions d'euros.

Long de 2,70 mètres, le papyrus est assez endommagé, mais les quelque 50 grands lambeaux jaunes qui le composent laissent encore apparaître très distinctement, recto et verso, les tracés de contours de pays. Sont également bien visibles des esquisses d'animaux réels et fantastiques à la façon d'un bestiaire imaginaire, ainsi que des dessins de visages, de mains et de pieds.

"Ce papyrus est unique car il restitue la carte géographique la plus ancienne de toute l'histoire occidentale et nous a permis de reconstituer certains épisodes de l'histoire de l'art classique. Les dessins rassemblés sur cette oeuvre sont plus importants que l'ensemble de ceux que nous possédions déjà", ont indiqué les professeurs Claudio Gallazzi et Salvatore Settis lors de la présentation de l'exposition.

L'exposition intitulée "les trois vies du papyrus d'Artémidore" présente parallèlement, jusqu'au 7 mai au Palazzo Bricherasio de Turin, 140 autres grandes oeuvres provenant d'une trentaine de musées européens et américains qui donnent au visiteur des clés pour comprendre l'époque, ses us et coutumes, comme par exemple les étapes de fabrication d'un papyrus.

Le papyrus d'Artémidore sera exposé dans plusieurs musées du monde avant de rejoindre, d'ici deux ou trois ans, sa place définitive au musée égyptien de Turin.

LES TROIS VIES DU PAPYRUS D’ARTÉMIDORE D’EPHESE
Voix et regards de l’Egypte gréco-romaine (version française du Palazzo Bricherasio) :

palazzobricherasio.it a écrit:
vite del papiro di Artemidoro.

Voci e sguardi dall'Egitto greco-romano

Le Papyrus d’Artémidore d’Ephèse réapparaît après 2000 ans d’oubli. Le public pourra désormais découvrir cette remarquable pièce de l’époque ptolémaïque grâce à la Fondazione per l’arte della Compagnia di San Paolo que, après avoir acquis et restauré le papyrus, a décidé d’organiser dans les salles du Palazzo Bricherasio, en collaboration avec la Fondazione Museo delle Antichità Egizie, cette exposition exceptionnelle.
Vous pourrez ainsi admirer non seulement une grande partie d’un texte perdu du géographe Artémidore d’Ephèse, jusque là connu d’aprés Strabon, mais aussi trois couches d’images distinctes: la carte géographique la plus antique de l’âge classique connue jusqu’à présent, un répertoire d’animaux réels et fantastiques, et enfin un carnet avec des dessins de figure qui proviennent probablement des ateliers d’artistes.

Le papyrus a été rédigé vers la moitié du Ier siècle av. J.C. (c’est à dire peu de décennies après la mort d’Artémidore d’Ephèse). A noter que toutes les phases de la vie du papyrus se sont déroulées à partir de cette époque jusqu’à la fin du Ier siècle ap. J.C. En suite, le papyrus a été utilisé comme papier mâché avec des autres documents (une vingtaine de lettres, en partie reliées à l’administration romaine de l’Egypte) pour la fabrication du cartonnage d’une momie.

L’exposition, réalisée par le Professeur Claudio Gallazzi et le Professeur Salvatore Settis, se promet d’illustrer le Papyrus d’Artémidore d’Ephèse sous ses divers aspects, créant autour de celui-ci un contexte de savoir, de visages et de cultures qui permettent d’expliquer son origine et son grand intérêt dans notre culture actuelle.

Le papyrus, pièce maîtresse de cette exposition, sera accompagné de dessins qui pourront aider la lecture du papyrus et permettent d’intégrer certaines pièces manquantes recomposées grâce à l’emprunte laissée par l’encre lorsque le papyrus a été enroulé. Au fil du parcours savamment projeté autour du Papyrus, vous pourrez acquérir une connaissance riche et stimulante.

La première section de l’exposition offre un aperçu de la naissance des rouleaux de papyrus antiques, de leur utilisation aux fins d’écriture et de lecture, et des matériaux de papyrus destinés à être transformés en cartonnage.
Le contexte historique riche, base de la vie du Papyrus, est donc évoqué à partir d’une série de « visages de l’Egypte gréco-romaine » en premier temps, puis tout de suite après, par une série de « visages de la Bétique » (la zone de territoire espagnol représentée sur la carte géographique).
En suite, serait illustrée l’histoire de la cartographie antique et de ses reflets dans les manuscrits médiévaux, tentatives de « cartes du monde » et les reconstructions de la Cartographie de Tolomée, par peux exemples significatives.
Cette partie est enrichie d’instruments de mesure et de relevé cartographique d’époque.
Le répertoire animalier qui décore le verso du papyrus est illustré par une série de précieuses représentations d’animaux en mosaïque, en sculpture sur tissus, argenteries et céramiques, alors que la série de dessins de figures de statues est commentée par des portraits et des statues de divinités, quelques peintures et autres objets.

L’atelier de l’artiste de l’époque sera exposée grâce à une série de représentations rares, de la célèbre coupe du “Peintre de la Fonderie” de Berlin (480 av. J.C.), aux instruments de peintres et sculpteurs, ainsi que certains moulages de Baia (Naples), les moulages de sculptures classiques les plus antiques en plâtre.

Le deux dernières sections offrent, à l’aide d’exemples représentatifs de qualité, une vue plongeante sur l’illustration des livres dans l’antiquité et recueillent une sélection parmi les fragments conservés les plus représentatifs d’albums de l’âge classique, témoins de la survie de cette pratique artistique jusqu’à la “renaissance de l’antiquité” du XVème siècle.

Au terme de ce parcours, le caractère unique du Papyrus d’Artémidore d’Ephèse et les raisons de son extraordinaire importance seront totalement dévoilés.

MessagePosté: Jeu 02 Nov, 2006 17:37
de ejds
Voici le passage d'un livre apportant quelques lueurs sur saint Patrick qui aurait fait disparaître dans les flammes les tractatus des doctrines écrites par les druides ou mages irlandais : :?

Les anciens Européens


LES CELTES

[…] M.F. Cusack, dans A History of the Irish Nation (« Histoire de la nation irlandaise 42»), parle également d’une très ancienne civilisation qui avait existé en Innis Fail (ancien nom de l’Irlande) longtemps avant que les missionnaires chrétiens ne viennent au Ve siècle. L’ancien système d’éducation et d’enseignement traditionnel permit aux monastères irlandais de ne pas tomber aussi rapidement que ceux du continent dans l’ignorance du Moyen Âge.

Au cours de la période druidique, les lettrés chargés des anciens documents étaient appelés des Ollamh. Cusack indique qu’ils n’obtenaient ce titre qu’après avoir suivi un enseignement collégial qui découragerait plus d’un postulant à la carrière universitaire moderne. Comme les lois bretonnes le prescrivaient, cet enseignement durait douze ans. Ces études comprenaient la philosophie, le droit ainsi que la connaissance théorique et pratique des secrets druidiques.

---A l’arrivée des missionnaires, beaucoup des anciens livres furent brûlés ou réécrits. Selon Dudley Firbisse, professeur d’histoire antique : « Cent quatre-vingts manuscrits traitant de la doctrine des Druides, ou mages, furent condamnés aux flammes à l’époque de saint Patrick. » Malgré tout, certaines sagas, véhiculant des idées de la renaissance, purent survivre…]

---42. Kenmore. Irlande: Kenmore Publications Office, 1877, p. 53-55.

Le livre de la réincarnation, Joseph Head, S.L. Cranston, Le livre de poche, 1991, p. 311.

Dudley Firbisse (1585-1670), aussi connu en tant que Duald MacFirbis, est un historien qui compila un glossaire des Brehon laws et un dictionnaire biographique des écrivains irlandais dont aucune trace n’a été retrouvée. Il serait décédé des suites de blessures en voulant protéger une jeune femme dans une auberge irlandaise.


Mary Frances Cusack (1830-1899) le cite dans son An Illustrated History of Ireland from AD 400 to 1800, paru en 1868 :

gutenberg.org a écrit:Image

[160] Writing. — "Finally, Dudley Firbisse, hereditary professor of the antiquities of his country, mentions in a letter [to me] a fact collected from the monuments of his ancestors, that one hundred and eighty tracts [tractatus] of the doctrine of the druids or magi, were condemned to the flames in the time of St. Patrick." — Ogygia, iii. 30, p. 219.

A writer in the Ulster Arch. Journal mentions a "Cosmography," printed at "Lipsiæ, 1854." It appears to be a Latin version or epitome of a Greek work. The writer of this Cosmography was born in 103. He mentions having "examined the volumes" of the Irish, whom he visited. If this authority is reliable, it would at once settle the question. — See Ulster Arch. Journal, vol. ii. p. 281.

e.

MessagePosté: Jeu 02 Nov, 2006 19:23
de Jacques
ejds a écrit:Dudley Firbisse[/url] (1585-1670)
Euh... le texte auquel renvoie le lien dit qu'il est né vers la fin du XVIème siècle
Décédé à l’âge de 95 ans des suites de blessures en voulant protéger une jeune femme dans une auberge irlandaise, Mary Frances Cusack (1830-1899)
qui est décédé à 95 ans ? Mary Frances Cusack ? 1899-1830 = 69. Non, ça doit pas être ça. Dudley Firbisse alors ? 1670-1585 = 85. ça ne marche pas non plus. De toutes façons le texte cité ne donne pas l'âge « This eminent scribe died in 1670, at an advanced age »
http://medievalsourcesbibliography.org/ ... dauth.html donne environ 1585 pour sa naissance.

MessagePosté: Dim 19 Avr, 2009 11:39
de ejds
Bien vu Jacques ! :oops: Rectification effectuée.

Dudley Firbisse serait donc né à une date indéterminée et décéda "à un âge avancé". Son meurtrier aurait quant à lui, à l'issu de son procés, bénéficié des lacunes existantes dans les lois en vigueur à l’époque.

A voir un reportage des plus magnificents. Au mois d'août 79 après J.-C., la cité d'Herculanum, non loin de Pompéi, est ensevelie à la suite de la tragique éruption du Vésuve.

Anciennement propriété du beau-père de Jules César, Lucius Calpurnius Piso, adversaire de Cicéron, la villa des papyrus (la plupart rédigés en grec, quelques-uns en latin), la philosophie épicurienne, Sapho… :

arte.tv a écrit:
Herculanum, une bibliothèque sous les cendres

Comment des scientifiques déchiffrent les papyrus d'une bibliothèque antique découverte sous les cendres du Vésuve.

En 1752, une bibliothèque antique est découverte à Herculanum. Enfouie sous les cendres du Vésuve, elle recèle près de 2 000 rouleaux de papyrus carbonisés.

Contre toute attente, une grande partie d'entre eux sont encore lisibles, même si certains ressemblent à des morceaux de charbon ! Ce film retrace les efforts entrepris depuis deux cent cinquante ans pour dérouler et déchiffrer ces précieux manuscrits - les techniques d'imagerie modernes permettant même de déchiffrer les fragments les plus abîmés. Si les textes ayant trait à la philosophie ont été publiés depuis longtemps, un grand nombre de papyrus attendent encore d'être lus. Or, certains scientifiques font remarquer que le site n'a jamais été fouillé intégralement : il est possible que d'autres rouleaux, non encore découverts, soient enterrés à proximité. Une perspective qui excite les experts du monde entier...

dimanche, 19 avril 2009 à 14:00
(Etats-Unis, 2003, 57mn)
ARTE F
Réalisateur: Julie Walker

Le musée J. Paul Getty a reproduit à l'identique la villa des papyrus à Malibu, en Californie.

MessagePosté: Lun 04 Fév, 2013 10:53
de ejds
mbaq.fr a écrit:
Histoire, histoires

Image

Cette exposition donne l’occasion de réfléchir à la notion d’histoire en histoire de l’art, à la véracité des peintures historiques, au regard subjectif des peintres et aux contextes des créations. Quelques peintures, dont certaines extraites des réserves où elles sont le plus souvent conservées par manque de place, démontrent l’originalité de la peinture d’histoire qui est à cent lieues du photojournalisme.

Ces toiles, souvent de grand format, affichent une technique académique qui donne l’illusion du réel. L’accumulation de détails, qui rendent vraisemblable le propos, font de ces œuvres des témoignages impressionnants pour nombre de visiteurs. Le spectateur doit pourtant se méfier de ce qu’il voit. Rarement le peintre est le témoin des événements qu’il peint. Le plus souvent le peintre représente les faits avec des décennies d’écart, voire des siècles. Le peintre n’est pas un historien ! Le contexte dans lequel il peint, ses opinions, sa situation personnelle jouent un rôle. Les commandes incitent à peindre dans le sens désiré par le pouvoir…

Hormis quelques exceptions dans l’Antiquité, la peinture d’histoire apparait dans l’art occidental à la Renaissance. Détrônant la peinture religieuse, elle occupe à partir du XVIIe siècle une place majeure. A cette époque, selon la «hiérarchie des genres», chère à l’enseignement académique, elle est à la première place et appartient au «grand genre» aux côtés de la peinture à sujet religieux ou mythologique. Jusqu’au début du XIXe siècle, le goût pour l’histoire antique prédomine et culmine avec le néoclassicisme. Puis, les regards s’intéressent au passé national, en particulier au Moyen Age, et à l’histoire des provinces françaises. La Révolution fournit bon nombre de sujets plus liés à l’actualité politique. Le XXe siècle a peu favorisé la peinture d’histoire.

En savoir plus