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MessagePosté: Sam 02 Fév, 2008 20:11
de Muskull
Pierre a écrit:Salut Muskull,
Les bas-fourneaux (et non les hauts) pouvaient très bien avoir un système de ventilation mécanique ou naturelle, voire mixte. Il existe plusieurs types de bas-fourneaux, certains sont réutilisables. Les tuyères font en genérale de 3 à 5 cm de diamètre, elles ne fonctionnent donc pas en fonction du vent, mais avec l'effet cheminée :wink:
@+Pierre

Tu as des docs pour les celtes ?
J'ai "épluché" le sujet sur Arémorica et presque tous les liens sont morts. :(

Alexandre, j'ai cliqué sur visionner mais rien, il faut être abonné ?

MessagePosté: Sam 02 Fév, 2008 20:28
de Pierre
Salut Muskull,

Nous en avons parlé, il y a peu :wink:

http://www.arbre-celtique.com/encyclope ... n-2947.htm

Excellent ouvrage. Qui te permettrais de comprendre toute la magie du processus de réduction, qui n'est pas aussi simple que le simple fait de faire fondre le fer... C'est incroyable tout ce qui ce passe à l'intérieur d'un bas-fourneaux 8)

Pour les liens d'Alexandre, il suffit de cliquer sur "visionner", ce qui est payant est le téléchargement et son utilisation :wink:


@+Pierre

Re: L'Etain : question et hypothèse

MessagePosté: Sam 27 Juin, 2009 12:56
de Muskull
Bonjour,
Je réveille ce fil amplement documenté par ejds suite à la proposition d'André-Yves concernant les routes commerciales de l'étain. :wink:

Re: L'Etain : question et hypothèse

MessagePosté: Sam 27 Juin, 2009 14:59
de André-Yves Bourgès
Merci Muskull.

Je souhaitais effectivement évoquer la route de l'étain, pour laquelle nous disposons d'un témoignage tardif mais plus explicite que les commentaires de Diodore de Sicile, Hérodote ou Strabon sur les Cassitérides : il s'agit de la vita sancti Joannis Eleemosynarii, composée en 641-642 par Léonce de Neopolis (*), qui fait le récit d'un échange commercial entre du blé, amené par bateau depuis Alexandrie jusqu'aux iles de Bretagne (in insulis Britanniae) et dont le fret retour est constitué pour moitié par de l'étain (voir col. 346D-347C).

Que les "îles de Bretagne" en question soient les Scilly ou l'archipel du Morbihan reste discuté ; mais, dans les deux cas, la Bretagne continentale n'était donc pas très loin des grandes routes commerciales de l'Antiquité...

Cordialement,

AYB

PS: Ce texte a été traduit du grec en latin vers le milieu du IXe siècle par Anastase le Bibliothécaire, nouveau témoignage à verser au dossier de la connaissance de la langue grecque à cette époque par les clercs occidentaux, dont il faut reconnaître l'évidente disparité de niveaux : depuis de véritables maîtres, comme Anastase justement ou encore l’Irlandais Jean Scot Erigène, jusqu’à des traducteurs incontestablement plus besogneux, comme Hilduin de Saint-Denis. Je me suis efforcé ailleurs de faire le point sur ce que nous savons de la culture hellénique des hagiographes bretons de l’époque carolingienne : un bon exemple m'a paru être celui de l’auteur des Gesta sanctorum Rotonensium [BHL 1945] parce que cet ouvrage, à l’avis des meilleurs experts — l’abbé Duine hier, F. Kerlouégan, P. Riché et B. Merdrignac aujourd’hui, sans oublier le dernier éditeur du texte, Mme C. Brett — est d’une latinité très correcte, sans la recherche stylistique excessive qui caractérise les productions de la Bretagne occidentale ; cette absence de maniérisme permet à coup sûr d’écarter l’éventuelle influence de la littérature hispérique, dont on s’efforce, sans toujours de succès, de retrouver les traces dans les textes hagiographiques bretons. En outre, la vita sancti Benedictus Maceracensis [BHL 1145] nous apprend que Benoît (Euloge ?) était originaire de Patras (Grèce) et qu’aux temps carolingiens, il s’était établi à Massérac, à proximité immédiate de Redon, en compagnie de sa sœur et de neuf autres compagnons.

Re: L'Etain : question et hypothèse

MessagePosté: Sam 27 Juin, 2009 18:32
de Muskull
Effectivement cher André-Yves, vers - 2000 BC nous sommes aux prémisses de la culture Wessex-Armorique, celle des "princes du bronze" héritée d'Unétice.
L'Armorique péninsulaire est encore riche de minerai d'étain mais il s'épuisera ou deviendra trop couteux d'extraction et au premier millénaire l'on préfèrera celui des îles. C'est dire aussi la sophistication des techniques navales tant en construction qu'en navigation dès cette époque.
Mais le commerce avec le domaine méditerranéen devait être réduit car l'autre culture du bronze, celle d'el Agar (près d'Alméria) en 'Espagne' est lointain et surtout la remontée en cabotage le long de la côte espagnole est encore très difficile maintenant pour un voilier. Cela se faisait donc à la rame...
Il faudrait privilégier une voie terrestre moins coûteuse vers la Garonne.
En fait le domaine commercial de l'Armorique à cette époque privilégie la Manche et la mer du Nord, ce qui est confirmé par l'extension des la pratique mortuaire des champs d'urnes ou "campaniforme atlantique".

C'est bien plus tard, par le commerce du vin initié par les étrusques, développé par les grecs puis monopolisé par les romains que les productions de l'Est méditerranéen parviendront en Armorique et dans les îles bretonnes (vins, huile, céréales).