Aliénor a écrit:Adiù,
Pour revenir à la question de base, pouvait-il s'agir d'une organisation matriarcale?
Bonjour, non, pas de matriarcat chez les Celtes,
mais des exemples montrent que les femmes pouvaient être influentes. Ci-dessous un copier-coller d’une synthèse des travaux de Pierre Grimal :
« Ce qui apparaît avec sûreté à la lecture des différents auteurs antiques, c'est que les Celtes ne connaissait pas la même structure sociale que les Grecs ou les Romains. Chez les Celtes, la femme est consultée sur les questions qui sont du plus haut intérêt et cela comprend les problèmes politiques. Polyen rapporte même comme elles devinrent les arbitres de conflits importants. Il signale aussi leur présence lors des assemblées.
Plusieurs textes nous montrent également que la femme gauloise pouvait se trouver à la tête d'une tribu. La Dame de Vix semble bien avoir été une reine.
On voit également chez Tacite l'influence que pouvait une femme comme Véléda.
Mais l'exemple de la reine Boudicca au Ier s. de notre ère, nous montre que certaines traditions celtiques ont pu se conserver au fil du temps. Nous voyons chez Tacite et Dion Cassius qu'une femme pouvait être reine, exercer directement le pouvoir suprême, et conduire une armée lors des combats.
Le trait que tous les auteurs anciens soulignent le plus volontiers est celui du courage des femmes. Loin de se tenir loin des combats, les femmes sont prêtes à se lancer dans la mêlée pour venir au secours des hommes ! Le combat des femmes contre les troupes de Marius est à la fois « héroïque et effrayant » selon le mot de P. Grimal. Il apparaît comme l'image qui deviendra traditionnelle de la femme gauloise « échevelée », véritable furie. On remarquera que c'est, bien évidemment, un trait de barbarie que soulignent alors les auteurs anciens...
Il est intéressant de noter que Plutarque s'attache tout particulièrement à présenter la vertu des femmes gauloises.
Il nous en donne quatre exemples qui révèlent :
- l'indépendance de la femme dans le cercle familial : c'est l'un des traits les plus sûrs que tous les auteurs ont souligné.
- la préminence du groupe (femmes / hommes) sur la famille de type romain (dirigée par un paterfamilias).
- le courage des femmes gauloises.
- leur violence aussi : on n'oublira pas que les Celtes ornaient leurs portes des têtes des ennemis qu'ils avaient tués au combat : le geste de Chiomare rappelle cette tradition ».
Pour mieux souligner la différence entre les femmes barbares et les femmes grecques, nous pouvons voir comment Élien rapproche les femmes de Marseille des citoyennes des cités grecques et des femmes de Rome.
Interdire le vin aux femmes est bien un signe de civilisation. Car Platon signale que les femmes celtes s'adonnaient à la boisson – comme les hommes... »