Muskull a écrit:Ma remarque sur la culture romaine est une réalité tellement banale que je ne commenterai pas.
Quant à la violence des Romains, elle était certainement égale à celle de tous les peuples de cette période. La seule différence est qu'ils ont pu la mettre en oeuvre avec des moyens supérieurs et sur une plus grande échelle.
Cette remarque ne vaut pas profession de foi mais il faut faire attention à ce que l'on écrit. Elle justifie tous les colonialismes, les oppressions, l'esclavage, les pogroms, etc...
Alors, si cette "réalité banale" que la meilleure culture conduit au droit du plus fort, sommes-nous dans la culture ?
Je dois m’être mal exprimé, car je ne vois pas la raison de cette attaque
Je suis intervenu plusieurs centaines de fois sur d’autres forums, sur le sujet des civilisations celtes ou de la violence des Celtes, à chaque fois pour répondre à des affirmations qualifiant les Celtes de non civilisés et/ou de « barbares violents », à chaque fois pour montrer que la civilisation des Celtes était réelle et que les Romains avaient malheureusement à leur actif des actes d’une violence extrême. C’est donc la 1ère fois que je me trouve à défendre un point de vue différent (mais non contraire).
Quand je défends la civilisation celte, je dis toujours que, sans atteindre (globalement) le niveau de la civilisation romaine, la civilisation celte était sur certains points égale, voire supérieure à celle des Romains. Je ne pense pas que des historiens soutiennent autre chose.
Quand des sujets abordaient la violence des Celtes, et notamment les sacrifices humains, je rappelais qu’un bon nombre de sacrifices humains sont attestés chez les Romains.
Si on lie ces 2 points, et que l’on considère la violence, et notamment les sacrifices humains, comme révélateur d’une civilisation peu avancée, cela amène à dire que sur ce point les Romains en étaient au même point que les Celtes. Cela ne gomme pas tous les autres aspects sur lesquels les Romains étaient plus avancés.
Et je ne vois vraiment pas en quoi cette constatation de faits avérés « justifie tous les colonialismes,… ».
Et je ne vois vraiment pas la liaison entre la meilleure culture et le droit du plus fort.
Si nous revenons à la capacité des druides à fédérer les autres peuples, je ferais les commentaires suivants :
- Je ne doute évidemment pas de la capacité des druides à influencer les autres responsables gaulois : dans toute civilisation, les prêtres ont une influence certaine.
- Ils ont sans doute, comme tout responsable, la capacité de fédérer les autres peuples. Mais ce que je voulais dire, c’est que nous n’avons aucune attestation d’action d’un ou de plusieurs druides à fédérer les peuples gaulois.
Muskull , les deux textes que tu cites montrent la capacité d’influence des druides, mais :
- Concernant César, nous n’avons dans son texte aucun exemple concret de druides intervenant pour fédérer ces peuples. Et Diviciacus, le seul que nous connaissons (même si César ne le qualifie pas de druide), n’intervient jamais en ce sens. Il défend les peuples alliés des Eduens et accepte d’aider César à attaquer les peuples non alliés. Ce n’est pas la marque d’un fédérateur.
- Quant au texte de Dion Chrysostome, il faut rappeler qu’il est né en 30 ap.J.-C. Il a écrit son texte à la fin du 1er siècle et il n’a donc pas connu l’époque des druides (il n’est d’ailleurs jamais allé en Gaule). Il est intéressant de lire son discours 49 en entier. Il y fait l’apologie des philosophes (un peu intéressé
), et cite les mages perses, les prêtres égyptiens, les brahmanes indiens, et les druides celtes. Il dit que dans tous ces cas (ces 4 cas), « les rois étaient leurs serviteurs et ministres de leurs volontés ». Je ne commenterai pas l’exactitude de cette affirmation très appuyée, mais il faut noter que les druides sont « englobés » dans l’ensemble de ces sages et que cette affirmation (qui me paraît un tantinet exagérée) apparaît plus comme une affirmation de philosophe que d’historien.
[La référence aux Celtes tient sur 2,5 lignes, sur les 200 lignes que contient son discours 49]
Quant à JL Brunaux, je n’en suis pas un fan. Mais sa remarque sur l’absence complète et étonnante des druides dans le texte de César expliquée comme une baisse de leur influence mérite quand même considération.
Quel intérêt avait César de ne pas en parler concrètement ? (j’exclue évidemment l’ex-cursus du chapitre VI, attribué à Poseidonios, et qui tombe un peu comme des cheveux dans le garum)
Pourquoi n’a-t-il rien fait pour les supprimer, s’il les craignait tant ?