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La littérature arthurienne

MessagePosté: Jeu 22 Avr, 2004 18:14
de Fergus
LA LITTERATURE ARTHURIENNE



La littérature arthurienne comprend de nombreux textes disparates aussi bien au point de vue du genre littéraire que du contexte social, historique et culturel auquel ils appartiennent. Elle s'inscrit principalement dans le contexte de la fin du XII° et du début du XIII° siècle, dont elle exprime les valeurs et les préoccupations, mais ses racines sont anciennes, les influences qu'elle a reçues sont nombreuses, et sa postérité est d'une grande richesse.

Elle est fondée à la fois sur le souvenir déformé d'évènements historiques anciens, sur un substrat légendaire transmis oralement par des conteurs et des bardes, et sur des motifs folkloriques bien identifiés. Au XII° siècle, des auteurs s'emparent de cette matière pour créer des oeuvres littéraires qui seront sans cesse reprises, amplifiées et complétées, tout en faisant l'objet d'une réinterprétation dans un sens chrétien, dans le contexte de la réforme cistercienne entreprise par saint Bernard de Clairvaux.

C'est ce métissage de souvenirs historiques bretons, de motifs mythiques d'origine celtique, de thème folkloriques, d'idéologie chevaleresque et d'amour courtois, et d'interprétation chrétienne qu'on appelle "littérature arthurienne", "romans de la Table Ronde" ou "Matière de Bretagne".

Les précurseurs

Le nom du roi Arthur est mentionné pour la première fois vers l'an 600 dans une élégie galloise, le Gododdin, et vers 700 dans la Vie de saint Columba. Puis, au début du IX° siècle, Nennius parle, dans son Historia Brittonum, des douze victoires d'un dux bellorum nommé Arthur contre les Saxons. En outre, le nom d'Arthur est mentionné à deux reprises dans les Annales Cambriae, qui furent mises par écrit après 950.

Autour de l'an mil, la poésie galloise fait également allusion au roi Arthur, par exemple dans un poème attribué au barde Taliesin, Preiddann Annwfn (le Sac de l'Au-Delà). Arthur y dirige une expédition contre l'Au-Delà afin d'en rapporter un chaudron magique.
Les vies des saints des XI° et XII° siècles mentionnent parfois le nom d'Arthur. A cette époque, on voit se répandre dans la noblesse les prénoms arthuriens : Tristan, Gauvain, Perceval, Arthur, et on sait que des troubadours citent le nom de Tristan.
Il semble que des conteurs bretons bilingues aient répandu la légende arthurienne auprès des cours féodales françaises.

Au XII° siècle, le personnage d'Arthur est invoqué par la dynastie anglo-normande des Plantagenêt pour asseoir leur pouvoir. Ils en font un héros dynastique, équivalent au Charlemagne des Capétiens. En 1191, on "découvrira", sur ordre d'Henri II, les tombes d'Arthur et de Guenièvre à l'abbaye de Glastonbury.
Entre 1100 et 1125, Guillaume de Malmesbury écrit une Gesta Regum Anglorum où Arthur est un roi puissant et glorieux, champion du christianisme contre les païens.

A la cour d'Henri II Plantagenêt, Geoffroy de Monmouth produit avant 1135 les Prophetiae Merlini, puis, en 1138, l'Historia regum Brittaniae, écrite en latin. Il y raconte l'histoire de la dynastie, sensée descendre de Brutus, arrière-petit-fils d'Enée fuyant Troie en flammes. Le centre de cette chronique concerne l'histoire d'Arthur.

Arthur, fils d'Uter Pendragon et d'Igerne, reine de Cornouailles, est élevé loin de la cour par Merlin. Après la mort d'Uter, il s'impose en retirant l'épée Caliburnus de la pierre où elle était fichée. Il s'allie aux Bretons d'Armorique conduits par Hoël, et met en déroute les Saxons, après douze victoires. Il épouse Guenhuara puis conquiert la Gaule et, refusant de payer tribut à l'empereur, marche sur Rome. Il confie alors le royaume à son neveu Mordred.
Au terme d'une campagne difficile, pendant laquelle il terrasse un dragon au Mont-Saint-Michel et vainc l'empereur Lucius Iberius, Arthur doit faire face à la rébellion de Mordred, qui veut épouser Guenhuara. La bataille finale a lieu en Cornouailles : Mordred est tué mais Arthur, blessé à mort, se fait porter dans l'île magique d'Avalon et Guenièvre se retire au couvent. (Th. Delcourt, La littérature arthurienne, PUF, Que Sais-Je ? n° 3578, p.12)


L'Historia regum Brittaniae sera traduite en anglo-normand par Wace.

Vers 1148, Geoffroy de Monmouth écrit la Vita Merlini. Merlin y est un homme sauvage, ancien roi des Démètes vivant dans les bois avec sa femme Guendeloena. C'est un astrologue, un magicien et un poète, ambigu et secret.

C'est vers 1155 que Wace, chanoine de Bayeux, publie le Roman de Brut, dédié à Aliénor d'Aquitaine, qui vient dépouser Henri II. Wace s'inspire de Geoffroy de Monmouth mais le modifie profondément.

Arthur, qu'il décrit comme courageux, généreux, humain, est un souverain idéal, guerrier, chrétien et libéral, l'égal de Charlemagne et d'Alexandre, et sans doute un modèle pour Henri II : cette image majestueuse ne se retrouvera guère dans les romans ultérieurs en vers.
Il est le premier à mentionner la table Ronde et la légende selon laquelle Arthur, demeuré en Avalon, reviendra un jour libérer son peuple. Dans son oeuvre suivante, le Roman de Rou, il fera allusion à la forêt de Brocéliande. (Delcourt, p. 13)


Sur la Table Ronde, notons ce passage : " Pour ses nobles seigneurs dont chacun s'estimait le meilleur, dont nul ne savait qui était le moins bon, Arthur fit faire la Table Ronde dont les Bretons racontent bien des récits. Les seigneurs y prennent place, tous chevaliers, tous égaux. Ils avaient à la table une place égale et étaient servis de la même manière. Aucun d'eux ne pouvait se vanter d'être assis plus haut que son égal. "

C'est ainsi à la cour d'Henri II et d'Aliénor, puis autour des deux filles d'Aliénor, Marie de Champagne et Alix de Blois, que la légende arthurienne prend son essor littéraire. Ces cours et leurs alliés de toute l'Europe seront le milieu où des mécènes permettront aux auteurs de produire les textes de la Matière de Bretagne.

Ressources :
Le Gododdin est disponible en anglais (The Gododdin, Welsh Classics, Aneirin, trad. A.O.H. Jarman, éd. Gomer Press, ISBN: 0863833543, prix Amazon £15,95) et sur le Net, trad. Joseph Clancy : http://www.missgien.net/celtic/gododdin/
La Vie de Columba est disponible en anglais (Life of St.Columba (Oxford Medieval Texts) St Adamnan, Marjorie Ogilvie Anderson (Editor), éd. Clarendon Press, 1991, ISBN: 0198202156, prix Amazon £62,50) et sur le Net : http://www.fordham.edu/halsall/basis/columba-e.html
L'Historia Britonnum de Nennius est disponible en français (Historia Brittonum, de Nennius, éd. Bes Editions, 2003, ISBN : 2847330178, prix éditeur 30,00 euros ; et aussi Historia Brittonum, Histoire des Bretons, de Nennius, éd. Pontig Du, 1999, ISBN : 2951031068, prix éditeur 14,48 euros) et sur le Net en latin : http://www.thelatinlibrary.com/histbrit.html et aussi : http://historicaltextarchive.com/sectio ... e&artid=69 et en anglais : http://www.fordham.edu/halsall/basis/nennius-full.html
Les Annales Cambriae existent en anglais mais ne sont pas disponibles en librairie (Welsh Latin Chronicles: "Annales Cambriae" and Related Texts, Kathleen Hughes, British Academy, ISBN: 0856720925 ; et aussi Annales Cambriae (444-1288), John Williams, Periodicals Service Co, 1972, ISBN: 0811510263). En revanche, on les trouve en anglais sur le Net : http://www.fordham.edu/halsall/source/a ... briae.html
Le Preiddeu Annwfn est disponible en bilingue gallois-anglais sur le Net : http://camelot.celtic-twilight.com/poet ... esin11.htm
La Vie de Saint Gildas, par Caradoc of Llangarfan, est disponible en anglais sur le Net : http://www.fordham.edu/halsall/basis/11 ... ildas.html
Gesta Regum Anglorum est disponible en anglais (Gesta Regum Anglorum: The History of the English Kings (Oxford Medieval Texts), R.A.B. Mynors editor, éd. Clarendon Press, 1998, 2 volumes, ISBN: 019820678X, prix Amazon : $230,00 ; et : Kings Before the Norman Conquest, de William of Malmesbury, Joseph Stevenson translator, éd. Llanerch Press, 1989, ISBN: 0947992324, prix Amazon : £12,00)
L'Historia regum Brittaniae existe en français (Histoire des Rois de Bretagne, par Geoffrey de Monmouth, Laurence Mathey-Maille, éd. Belles Lettres, 1992, ISBN : 2251339175, actuellement indisponible) Elle est disponible en anglais (The History of the Kings of Britain, éd. Penguin Books, Classics, 1968, ISBN 0140441700). Les passages concernant Arthur sont disponibles en anglais sur le Net : http://www.caerleon.net/history/geoffrey/.
La Vita Merlini est disponible en français (La Vie de Merlin, de Geoffrey de Monmouth, Isabelle Jourdan, éd. Climats, 1996, ISBN : 2841580350, prix éditeur 9,15 euros). Elle est également disponible en anglais sur le Net : http://www.geocities.com/branwaedd/merlini.html
Le Roman de Brut a été publié en français en 1938, à la Société des Anciens Textes Français. Cette édition est indisponible. On trouve en revanche des extraits dans Arthur dans le roman de Brut de Wace, éd. Klincksieck, ISBN : 2252034017, prix éditeur : 15,50 euros. Le Roman de Brut est disponible en anglais (Wace's Roman De Brut, a History of the British: Text and Translation (Exeter Mediaeval English Texts & Studies), Judith Weiss editor, University of Exeter Press, 2002, ISBN: 0859897346, prix Amazon : £16,99). On trouve deux passages arthuriens du Roman de Brut en ancien français sur le Net : http://www.uottawa.ca/academic/arts/lfa ... tpres.html

(à suivre...)

MessagePosté: Mar 11 Jan, 2005 13:54
de Gwalchafed
Salut à tous,
je me lance (à mon rythme) dans un recensement des textes arthuriens, que je mettrai sur mon site une fois mon provider remis d'aplomb.

je vous livre ici le premier :

VIème Siècle : Gildas le Sage

En fait, celui qui aurait dû être le premier auteur arthurien est Gildas Sapiens, le Sage, qui écrit au sixième siècle.
Moine et saint, on lui attribue entres autres une Lorica, un Pénitentiel, et surtout le texte De la Décadence de la Bretagne, qui est constitué d’une introduction, d’une histoire de la Bretagne, d’une admonestation aux Rois de Bretagne, et d’une autre destinée à l’Eglise de Bretagne.
C’est dans la partie histoire que se trouvent les éléments les plus intéressants. Première constatation : Gildas ne cite que très peu de noms. En fait, pour le Vème Siècle, deux seulement : Agitius ( sans doute Aetius ) et Ambrosius Aurelianus. Pas la moindre trace d’Arthur. Or, Gildas parle de la bataille du Mons Badonicus, le mont Badon, qui aurait eu lieu l’année de sa naissance (et qui fut par la suite associée à Arthur), et dit ensuite « les guerres extérieures ont bien cessé », ce qui correspond à ce que disent les textes plus tardifs.

Le seul texte avéré d’un contemporain du Roi Arthur n’en fait donc pas mention…

MessagePosté: Mar 11 Jan, 2005 14:35
de Marc'heg an Avel
Tu es au coeur même du tourment de la tragédie de l'histoire 'nationale' bretonne de cette époque : l'effondrement d'une histoire, l'effondrement d'une illusion, l'image de la défaite et de l'effacement d'une nation.

" La Ruine de la Bretagne".

Certains osent affronter l'Histoire en la prenant pour ce qu'elle est.

Je suis de ceux là.

D'autres préfèrent s'enivrer ( = s'extasier / se droguer) de 'légende' pour ne pas affronter l'Histoire dans sa réalité.

Car, avec Arthur, nous sommes à la fin d'une époque, qui finit mal.

On attribue à Arthur de grandes victoires ! certes !

Mais on oublie pieusement que c'est lui qui a perdu Cair Went / Winchester, Cair Lundem / Londres, Cair Goloun / Colchester, Cair Leir / Leicester, et Lengolun / Lincoln, entre autres capitales.

C'est un désastre !

Et il est évident qu'aucune nation au monde pourrait être fière d'un tel désastre.

Jean-Claude EVEN, Breton de Bretagne armoricaine.

MessagePosté: Mar 11 Jan, 2005 15:52
de Agraes
Et pourtant, Gildas ne se prive pas d'injurier ses "tyrans"...

Hypothèse courante basée sur le De Exidio et sur la Vie de St Gildas, ce dernier aurait eu des démélés de famille avec Arthur qui aurait fait exiler son père Kaw, roi de Strathclyde, et assassiner son frère Hueil... 2 guerriers qui font partie de la suite d'Arthur dans Kulhwch et Olwen.

MessagePosté: Mar 11 Jan, 2005 16:04
de Marc'heg an Avel
" ... Arthur qui aurait fait exiler son père Kaw, roi de Strathclyde, et assassiner son frère Hueil"

Et une guerre civile, à ton avis, ça ressemble à quoi ?

C'est tout simplement le Pourquoi de l'effondrement de la Britannia Romania (de G-B).

Et c'est de l'Histoire, avec un gand H, et tu as raison de t'y référer.

JCE :)

MessagePosté: Mar 11 Jan, 2005 20:13
de Gwalchafed
Agraes a écrit:Et pourtant, Gildas ne se prive pas d'injurier ses "tyrans"...

Hypothèse courante basée sur le De Exidio et sur la Vie de St Gildas, ce dernier aurait eu des démélés de famille avec Arthur qui aurait fait exiler son père Kaw, roi de Strathclyde, et assassiner son frère Hueil... 2 guerriers qui font partie de la suite d'Arthur dans Kulhwch et Olwen.


Cet aspect des Vies de Gildas est souvent évoqué pour argumenter en faveur de l'"oubli" d'Arthur par Gildas...
dans la plupart des vies de Saints, Arthur est colérique, tyrannique voire...païen.

MessagePosté: Mar 11 Jan, 2005 20:21
de Gwalchafed
Au prochain numéro : Les poèmes gallois ou Bede...ou Nennius...j'hésite

MessagePosté: Mar 11 Jan, 2005 20:26
de Hadañ drailh
Gwalchafed a écrit:dans la plupart des vies de Saints, Arthur est colérique, tyrannique voire...païen.


Et dans tout les livres sérieux (Markale et Zimmer-Bradley :wink: ) que j'ai lu, Arthur est toujours montré comme le point de focalisation du conflit paganisme/christianisme. C'est le cas dans les textes originels aussi?

MessagePosté: Mar 11 Jan, 2005 20:29
de Gwalchafed
Qu'appeles tu point de focalisation?

MessagePosté: Mar 11 Jan, 2005 20:53
de Taliesin
Annales de Cambrie :

516 : Bataille de Badon où Arthur a porté sur ses épaules la Croix de Notre Seigneur Jésus-Christ pendant trois jours et trois nuits et où les Bretons furent vainqueurs.

J'ai lu quelque part, mais je ne me rappelle plus où, qu'il y a eu une confusion à l'origine entre "épaule" et "bouclier, écu" deux mots très proches en breton ("skoaz", "skoed"). Sur ses épaules ou sur son bouclier, peu importe, Arthur portait la croix chrétienne contre les paiens saxons.

Mais il apparaît sous un jour beaucoup moins religieux dans "Culhwch ac Olwen"

MessagePosté: Mar 11 Jan, 2005 21:21
de Agraes
Je vais surement devancer Jean-Claude mais malgré tout ce que certains ont raconté, un Arthur historique n'est pratiquement envisageable que de confession chrétienne. Le druidisme est pratiquement mort à l'époque, et des cultes importés par les Romains, le Christianisme supplante largement les autres (Mithra...). Arthur, qu'il fut chef de guerre, roi ou empereur, était un homme puissant, et posséder un tel pouvoir tout en contestant la foi chrétienne à l'époque n'était probablement pas possible.
Petite nuance : Arthur, comme de nombreux ri bretons ou irlandais, a pu contesté le pouvoir grandissant de l'église et s'y opposer d'une certaine façon (je pense à notre Marc/Conomore armoricain, ou à Logaire haut-roi d'Irlande...), et de ce fait ne pas être très apprécié du clergé, d'où une étiquette "païenne".

MessagePosté: Mar 11 Jan, 2005 21:55
de Hadañ drailh
Gwalchafed a écrit:Qu'appeles tu point de focalisation?

C'est à dire que dans les séries que j'ai lu, les auteurs en font un peu le symbole de l'âme celte à cette époque (maintenant ça vaut ce que ça vaut, bien sûr), une âme torturée entre l'appel païen de sa soeur Morgane, et l'appel chrétien de sa femme Guenièvre. Le conflit intérieur qui le ronge représente un peu les tourments propre à une époque (probablement antérieure à celle de l'Arthur historique, s'il a existé).

MessagePosté: Mar 11 Jan, 2005 22:11
de Taliesin
Attention aussi au mot "tyrannus" dans les Vies de saints, c'est le terme habituel pour rendre le vieux-breton "tiern" : chef, seigneur, et les tiern n'étaient pas forcément tous des tyrans. Mais ce jeu de mot "tyrannus/tiern" a sûrement été employé par les rédacteurs bilingues des Vies de saints pour discréditer les chefs bretons dans le cadre d'un conflit politique entre le pouvoir des abbés-évêques, fondateurs de paroisses et de monastères, et le pouvoir civil des tiern, comme l'a indiqué Agraes dans le cas de Conomor.

MessagePosté: Mar 11 Jan, 2005 22:25
de Marc'heg an Avel
Ce fil me plait parce qu'il touche à l'intime de la question bretonne.

Je confirme :wink: pour l'instant le propos de Taliesin sur le fait que le nom même de Vortigern, 'dux' des Britto-romains des années 425-450, se traduit par : Superbo Tyranno, (*vir-us *tigern-us / tiern) ce qui signifie, après traduction et interprétation, quelque chose comme : Grand chef respecté.

En breton, ça donne même Saint Gurthiern.

JCE :)

MessagePosté: Mer 12 Jan, 2005 0:05
de Gwalchafed
TALIESIN a écrit:Attention aussi au mot "tyrannus" dans les Vies de saints, c'est le terme habituel pour rendre le vieux-breton "tiern" : chef, seigneur, et les tiern n'étaient pas forcément tous des tyrans. Mais ce jeu de mot "tyrannus/tiern" a sûrement été employé par les rédacteurs bilingues des Vies de saints pour discréditer les chefs bretons dans le cadre d'un conflit politique entre le pouvoir des abbés-évêques, fondateurs de paroisses et de monastères, et le pouvoir civil des tiern, comme l'a indiqué Agraes dans le cas de Conomor.


Mais Arthur n'est pas forcément traité de tyran ; c'est son comportement qui semble cristalliser de nombreux défauts. Mais cela n'enlève rien à tes arguments suivants...

Hadan > Dur de répondre à la question. Ceci dit, si Arthur est réellement un dirigeant historique, il est probable que lui et ses parents ont dû être confronté à ce dilemme qui a heurté de front Clovis et Gondebaud à la même époque : la foi. Certains en ont d'ailleurs fait plutôt une guerre entre romains et pélagiens...

> J'aime ce sujet....on pourrais le poursuivre sur un fil?