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Re: Déplacements de groupes, tribus, peuples....

MessagePosté: Sam 19 Nov, 2011 17:30
de Matrix
C'est César lui-même qui a détourné les Helvètes vers les territoires de ces peuples
ah oui je viens de comprendre...
en fait César détourne volontairement les Helvètes vers les peuples alliés des Romains afin que ceux ci (ne pouvant pas se défendre contre cette marabounta) viennent le soliciter afin de motiver son intervention dans les affaires Gauloises !!!

César et ses arts à semer la zizanie !

ps : c'est une bonne lecture de la situation ?

Re: Déplacements de groupes, tribus, peuples....

MessagePosté: Sam 19 Nov, 2011 20:10
de Kambonemos
Je n'ai pas voulu dire que César fût à ce point machiavélique (il aurait versé dans un anachronisme sans borne) ; je dis ce que l'intéressé proclame de lui-même à ses contemporains : il est chanceux. Car quoi, les Helvètes à "qui ils ne restaient plus qu'une route", traversent le territoire des Séquanes "sans dommages ni violences", puis arrivés chez les Eduens sèment la pagaille (normal puisqu'ils n'étaient attendus que par Dumnorix et ses complices), ce qui permet fort heureusement de révèler au grand jour le complot ourdit en secret depuis trois longues années, par des personnages assoiffés de pouvoir qui veulent se rendre maîtres de la Gaule entière... Si mauvaise lecture il y a, c'est plutôt à ce point du récit, et surtout parce que César est tendancieux. Les trois personnages importants susnommés qui veulent unir leurs forces, le font sans doute dans le but de libérer la Gaule de la double pression des Romains et des Germains. Donc dans un récit fort bien maîtrisé et rès habile, César n'hésite pas à nous présenter Orgétorix, Dumnorix et Casticos, initiateurs de cette migration, comme des conspirateurs ou des traîtes animés par leur seule ambition personnelle, état d'esprit à mille lieues de César qui n'agit jamais que pour défendre les intérêts de Rome et de ses alliés...

@+

Re: Déplacements de groupes, tribus, peuples....

MessagePosté: Dim 20 Nov, 2011 22:15
de morricq
Serait-il alors possible d'admettre que, finalement, il ne pouvait y avoir que de grandes migrations ?
Car en fait, si on réfléchit bien, seul un très grand groupe peut se permettre de passer à travers les terres d'autres tribus.
De gré ou de force.
Et seul un très grand groupe peut se donner les moyens de cette puissance, soit par des troupes armées, soit au moyen d'argent.
Du coup, j'ai du mal à concevoir l'idée d'un petit groupe migratoire. En effet, comment pourrait-il négocier et/ou imposer le passage à travers des villages installés ?
Ou comment pourrait-il simplement s'y installer ?

Re: Déplacements de groupes, tribus, peuples....

MessagePosté: Dim 20 Nov, 2011 22:26
de Alexandre
morricq a écrit:Et seul un très grand groupe peut se donner les moyens de cette puissance, soit par des troupes armées, soit au moyen d'argent.

C'est négliger le rôle de la population traversée. Un rapport de forces est un rapport - une comparaison entre la force du groupe migrant et celle du groupe sédentaire.
L'Empire Romain s'est écroulé par suite de l'introduction de groupes de populations numériquement réduits, surtout en comparaison des populations de l'Empire impliquées.

Re: Déplacements de groupes, tribus, peuples....

MessagePosté: Ven 18 Mai, 2012 20:29
de Kambonemos
Bonjour,

Je me permets de revenir un court instant sur la "migration" des Helvètes qui après avoir détruit tout ce qu'ils possédaient (jamais _ jusqu'à preuve du contraire _ confirmé par l'archéologie), se sont rués sur la Gaule chevelue, à la population pusillanime et décadente... Fait primordial puisqu'à l'origine de la guerre des Gaules, mais suivant que nous voyons notre verre à moitié plein ou à moitié vide : cette migration est-elle un demi-échec ou un demi-succès ? Si nous reprenons les chiffres énoncés par César et que les historiens tiennent pour vraisemblables (César est de ce point de vue cohérent), nous pouvons noter que les combattants représentent exactement le quart des effectifs recensés sur les fameuses tablettes, soit 92 000 hommes. Les combats furent très rudes et violents même si les "phalanges" helvètes offraient des cibles idéales pour les armes de jet et l'artillerie romaines ; nous pouvons estimer _ les spécialistes mettront leur grain de sel _ que les pertes des "migrants hostiles" durent avoisiner les 10 %, soit grosso modo dans les 10 000 tués. Or, César nous révèle que 110 000 de ces candidats à l'émigration furent contraints de retourner chez eux, avec mission de tout remettre en état (pour faire barrage aux Germains) : 368 000 - 10 000 - 110 000 = 248 000 âmes restantes. Nous pouvons retrancher de ce sous-total les 6 000 personnes du canton Verbigénus qui après la soumission générale, et étant novices dans l'art de filer à l'anglaise (prématuré à cette époque) se firent reprendre, et finirent misérablement dans une arène ou lamentablement dans une carrière ou une mine [notons au passage que ces inconscients comptaient se réfugier en ...Germanie (!)]... Ensuite les quelques 31 000 Boïens (32 000 personnes - 10 % de pertes au combat) qui furent accueillis les bras ouverts par les Eduens qui peu de temps auparavant se plaignaient auprès des Romains de leur turbulente survenue. Reste 1+1+1+etc, : environ 210 000 Helvètes, Tulinges, Latobices, Rauraques qui obéissant aux lois de la guerre en usage, et exonérés de toute peine par un Jules César compatissant, se sont évaporés dans la nature... :?: (se rappeler de ne pas prendre pour argent comptant tout ce que dit César)

Cordialement

@+