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L'Ossétie, berceau du mythe arthurien ?

MessagePosté: Ven 15 Aoû, 2008 8:53
de Jacques
Selon cet article, les Sarmates, autrement appelés Scythes ou Alains, et lointains ancêtres des Ossètes mis en lumière par l'actualité, auraient apporté une contribution non négligeable à l'élaboration du mythe d'Arthur, et à certains de ses éléments constitutifs.

MessagePosté: Ven 15 Aoû, 2008 9:20
de Jacques
Quelques précisions sur les Sarmates qui, comme les Alains, ont laissé en toponymie des traces de leur installation en Gaule (une dizaine de lieux pour les Sarmates et presqu'autant pour les Alains)

Re: L'Ossétie, berceau du mythe arthurien ?

MessagePosté: Ven 15 Aoû, 2008 9:35
de André-Yves Bourgès
Jacques a écrit:Selon cet article, les Sarmates, autrement appelés Scythes ou Alains, et lointains ancêtres des Ossètes mis en lumière par l'actualité, auraient apporté une contribution non négligeable à l'élaboration du mythe d'Arthur, et à certains de ses éléments constitutifs.


Bonjour Jacques,

voir aussi ici.

Merci de corriger mon lapsus à propos du qualificatif "brito-romain" appliqué par distraction à Lucius Artorius Castus, au lieu d' "alano-romain".

Bien cordialement,

André-Yves Bourgès

MessagePosté: Lun 18 Aoû, 2008 12:59
de Agraes
Je ne crois personnellement que très peu à une véritable influence alano-sarmate sur la genèse du mythe arthurien.

Que l'expédition de Lucius Artorius Castus en Armorique ait inspiré la légende, aux côtés des épopées de Maximus, Constantin III et Riothamus, c'est possible. Qu'Artorius Castus soit l'un des nombreux personnages ayant contribué à la création de l'Arthur du mythe, je ne l'écarte pas. Qu'il ait commandé à des auxiliaires ou numeri iazyges déportés (c'est le terme exact, et pas une exception puisque de nombreux Bretons se sont retrouvés établis sur le limes rhénan et dans les Champs Décumates) en Britannia au IIe siècle c'est probable.

Mais la grande majorité des thèmes imputables à une tradition steppique dans le mythe arthurien le sont de manière beaucoup plus naturelle aux Celtes. On retrouve ainsi de nombreux éléments dans la tradition irlandaise comparable à l'univers arthurien : le roi et ses compagnons (Fianna ou Branche Rouge), l'épée (Caladbolg et Caledfwch ayant même signification), le chaudron (qui apparaît tel quel dans le mythe arthurien "archaïque"), la pierre donnant la royauté (le Fal Lia, mais les pierres dans lesquelles le souverain devait placer son pied au sacrement sont largement attestées archéologiquement par exemple à Dunadd ou Tintagel). Donc pourquoi aller chercher chez les Sarmates des éléments qui sont amplement attestés chez les Celtes insulaires ?

Quand à une tradition martiale d'utilisation de la cavalerie par les Bretons, elle existait déjà avant la conquête et servira les intérêts de Rome. Dans l'Antiquité Tardive, la cavalerie prend une place de plus en plus importante, et même si les peuples des steppes y sont pour quelque chose l'effet peut être tout à fait indirect via les Romains. La Notitia Dignitatum, document des alentours de l'an 400, répertoire par exemple la Secunda Britannica sous les ordres du Magister Equitum per Gallia.
Même chose pour le draco, possible inspiration du drapeau national moderne du Pays de Galles encore attesté sur le champ de bataille de Hastings à la fin du XIe siècle (voir tapisserie de Bayeux). Le draco, qui est donc un manche à air reproduisant un dragon, vient de Thrace et des steppes, mais est adopté par l'armée romaine. A l'époque tardive, il équipe non seulement la cavalerie mais l'ensemble des unités romaines et devient l'enseigne de la cohorte.

Impact des Iazyges sur les Bretons insulaires, puis des Alains sur les Bretons continentaux ? Certes ces peuples furent en contact. Malgré leur nombre important, les Iazyges furent certainement assimilés à la population bretonne au cours des siècles, et il est je pense assez peu probable que leurs descendants conservaient encore une identité distincte à la fin de l'empire.
Quant aux Alains, ils furent en contact avec les Bretons sur la Loire, et Aetius les employa pour réprimer la bagaude armoricaine vers 440. Le fait est qu'on n'entend plus parler des Alains en Occident après la bataille de Campus Mauricius, où Attila fut stoppé. Leurs pertes furent probablement trop importantes pour permettre aux survivants de conserver une identité propre.

La campagne de Riothamus contre les Goths se déroulant presque 30 ans après l'extermination des guerriers alains, je doute qu'ils aient eu l'occasion de rencontrer des Iazyges installés en Britannia depuis le IIe siècle - soit 300 ans d'assimilation...

MessagePosté: Mar 19 Aoû, 2008 18:21
de Muskull
Agraes a écrit:Je ne crois personnellement que très peu à une véritable influence alano-sarmate sur la genèse du mythe arthurien.

Je penche également en ce sens :wink:
Car après tout, les auxiliaires sarmates devaient parler leur langue, leurs officiers un peu le latin, mais le breton ?
Or pour impacter le substrat mythologique d'une culture il faut quelque chose de puissant comme Rome et plus tard le christianisme (toujours Rome d'ailleurs).
C'est bien connu que l'archétype du graal englobe un vaste espace culturel (voir la coupe de Jamshid en Perse) et ces cratères comme celui de Vix qui centralisait le "sacrifice partage" en libations mais cela existe en de multiples cultures où l'ivresse avait une approche sacrée avant que profane.
Je pense que s'il y a une influence 'iranienne" sur les mythes celtiques elle vient par les grecs et par les romains sur le long terme eux-même influencés comme dans les mythes christiques par exemple...