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MessagePosté: Jeu 19 Avr, 2007 15:26
de Sedullos
Patrice a écrit:Salut,

Euh... Fut un temps où j'aurais pu te retourner le compliment.

Sinon, tu as cité La Mort peut danser de Jean-Marc Ligny. J'ai lu ce livre quand il est sorti, et quand Dead Can Dance pouvait encore prétendre être un grand groupe.
Intéressant, comme concept. La partie historique m'avait semblée bien plus solide et construite que la partie "actuelle". Bref, j'en étais ressorti avec une impression mitigée, alors que j'adorais DCD et j'aimais beaucoup le style de Ligny.

A+

Patrice


J'ai découvert Dead can dance grâce au roman de Ligny, comme quoi !

C'est un exercice quand même très casse gueule de vouloir faire quelque chose qui a une base historique crédible.


On peut aussi jouer avec un mythe, une légende comme Abraham Merritt, dans Rampe, ombre, rampe = Creep, Shadow, Creep avec la légende de la ville d'Ys transposée aux Etats Unis dans les années 30 ou le American Gods de Neil Gaiman où l'auteur convoque toutes les mythologies pour dresser un portrait au vitriol de l'Amérique et de l'histoire de l'humanité. Il arrive à raconter l'essentiel de la tragédie de la traite des Noirs en moins de dix pages.

MessagePosté: Jeu 19 Avr, 2007 18:04
de Muskull
On n'est pas obligé de placer la barre de la "réalité historique" trop haut, Sena ne veut pas écrire une thèse. :wink:
Depuis Merrit il y en a de très bons Sed, comme O.S. Card dans sa saga "Mains rouges" ou John Crowley qui superpose un monde féérique dans l'esprit du songe d'une nuit d'été à l'apparente banalité quotidienne.
Un procédé de romancier serait, dans le sens de cette lignée familliale, de faire vivre le récit au III° siécle before avec le contemporain, par des rêves par exemple ou des visions qui incite à des actes dans le présent.
La simple opposition de la vision magique du monde avec le matérialisme contemporain est suffisant ; pas besoin des druides dont l'on connaît fort peu.
J'ai tenté la chose, ben voui :D , il ne manque que le dernier tiers du roman en suspend depuis 3 ans. :wink:

P.S. Terremer d'U. Le Guin est pas mal non plus dans le genre, très beaucoup plus mieux que Bradley. :wink:

MessagePosté: Jeu 19 Avr, 2007 18:26
de Sedullos
Muskull, je sais bien qu' il y a eu depuis Merritt de bons auteurs et de bon textes et romans de sf, fantasy... Neil Gaiman est un écrivain contemporain et je recommande tout particulièrement son Stardust sur le thème des fées. C'est une vraie merveille.

"Un procédé de romancier serait, dans le sens de cette lignée familliale, de faire vivre le récit au III° siécle before avec le contemporain, par des rêves par exemple ou des visions qui incite à des actes dans le présent. "

Ce que tu expliques est justement ce qu'a fait Merritt dans Rampe, Ombre, Rampe. mais en traitant aussi de questions sociales, pendant la crise de 29, les pauvres qui disparaissent des asiles pour finir dans le pressoir...

MessagePosté: Ven 20 Avr, 2007 11:08
de Sena
Et bien que de passion ! :D

Je rejoins Muskull, j'écris un roman, donc par définition une fiction. Les recherches que j'ai entreprises ont pour but de ne pas raconter n'importe quoi dans les passages où seront évoqués les aspects de cette fonction de druidesse, par la druidesse elle-même, quand elle en présentera l'histoire au deuxième personnage féminin. Le fond du roman réside dans le fait qu'il n'y a plus de fille après elle, elle n'a qu'un petit fils, sa fille est morte en couches.

Pour répondre sur un autre thème, j'ai situé l'action en Bretagne non pas pour respecter les clichés :wink: mais parce que j'étais partie sur tout autre chose au départ, à savoir que le petit fils de la femme dont j'ai fait une druidesse maintenant était (est) sauveteur en mer. J'ai déjà abattu pas mal de boulot niveau recherches avec le concours de la SNSM de Quimper, et je ne réecrirai pas cette partie là qui est quasiment bouclée et à mon sens hyper bien étayée, grâce au directeur du centre de formation SNSM de Quimper.

L'aspect druidique du roman ne m'est venu qu'après, parce que c'est quelque chose qui revenait souvent quand j'ai démarré les recherches sur les phares de l'île de Sein, et donc l'histoire de l'île. Même chose à terre, Quimper, Douarnenez et beaucoup de petits villages dont les offices de tourisme ont vite répondu présents et m'ont bombardée de documents fourmillent de références au monde celtique, et aux légendes celtes, ce qui fait que j'en suis à la troisième réecriture de l'intrigue. Parce que je ne pouvais pas passer à côté d'une telle opportunité.

Bien entendu, je suis consciente que la religion telle qu'elle a pu être pratiquée par les druides n'existe plus ou sous une forme réellement trés édulcorée aujourd'hui (et c'est peut-être pas plus mal vu certains rites barbares, je pense notamment à la fâcheuse habitude rappelée ici qu'avaient les gaulois d'attacher les têtes de leurs ennemis à leurs chevaux) et que peu de traditions auraient pu traverser une période si longue de l'histoire indemne. (Mon historien de mari est là pour me le seriner, vous bilez pas :roll: )

Mais au risque de me répèter et j'espère que personne n'en sera froissé même si je vois bien que le roman que je prépare ne sera pas parmi vos préférés :oops: il s'agit d'un divertissement, que je veux connaitre tout ce que je peux de la réelle histoire avant de pouvoir prendre quelques libertés avec.

Et que c'est pour cela que j'ai annoncé la couleur d'entrée de jeu. Tout m'intéresse, (merci au fait Sedullos pour tes liens :) je ne manquerai pas de les visiter) mais mon maitre reste mon intrigue et le déroulement logique et harmonieux du bouquin.

Muskull, pourquoi laisser ton livre inachevé depuis tout ce temps ? Tu sais parfois il suffit de s'y remettre un peu et ça revient trés vite.

Personnellement je fonctionne un peu comme ça. Sur un gros cahier, je jette la trame sans aucune recherche ni souci de la vérité, de la crédibilité. Je laisse beaucoup de passages inachevés surtout lorsqu'il s'agit de la description de lieux dont j'ignore tout. Au maximum, j'en ai pour deux à trois semaines d'écriture.

Ensuite quand la trame est bouclée, je lance mes recherches sur tous les points que je ne maitrise pas, et je me documente à fond. ça, ça me prend selon les thèmes de deux à 4mois. Je n'écris rien pendant ce temps là, je prends juste ce qui m'intéresse, j'imprime beaucoup, je stabilote, je bachotte, j'amasse le max d'infos.

Une fois que j'ai toutes les réponses et que je me sens bétonnée, je reprends la réecriture sur bécane cette fois, et j'y intègre au fur et à mesure les passages corrigés par mes nouvelles connaissances, qui viennent alors naturellement s'imbriquer là où j'en ai besoin. C'est le travail le plus long en fait, environ 3 à 6 mois, parce que certains passages nécessitent qu'on travaille la mise en forme plusieurs fois pour donner l'authenticité sans alourdir le livre.

Ensuite, je reprends du début, le texte imprimé et avec un gros feutre, je barre, rature, modifie, paraphe et note les index. Environ 1 mois.

Je retape le tout, et je l'envoie. Le travail de correction avec le lecteur ça c'est environ un mois et demi maxi, je fais peu de fautes, mais beaucoup de tournures de phrases méritent souvent d'être allégées, ce qu'on ne voit pas forcément quand on a le nez dessus.

Bon j'arrête là mon cours, parce que du coup, c'est moi qui suis hors sujet :lol:

Patrice, même si tu ne l'aimes pas, souhaite moi d'avoir le tirage de Dan Brown, j'apprécierai :P . Ne te fâches pas ce n'est qu'une boutade, même si mon banquier lui, aimerait sûrement beaucoup aussi :roll:

MessagePosté: Ven 20 Avr, 2007 14:18
de Patrice
Salut,

Patrice, même si tu ne l'aimes pas, souhaite moi d'avoir le tirage de Dan Brown, j'apprécierai Razz .


Mais je souhaite à tout écrivain d'avoir ce tirage... du moment que c'est mérité! :wink: Pour Dan Brown, c'est raté...

A+

Patrice

MessagePosté: Ven 20 Avr, 2007 14:35
de Sedullos
Sena, la coutume des têtes coupées tient plus d'un "rite" guerrier que druidique, puisqu'elle a probablement survécu au druidisme, notamment en Ecosse. Et pour ceux qui ont vu la série Rome, la tête de Pompée que l'on remet à César, croyant lui faire plaisir, montre bien que ce genre de trophée n'est pas l'apanage des Celtes.

Pour un prochain roman "lorrain", deux anecdotes.

Naix septembre 2005, une pluie diluvienne a considérablement augmenté le nombre d'auditeurs à une double conférence sous chapiteau sur l'oppidum de Noviolle et la Nasium gallo-romaine. Un des conférenciers raconte que les Leuques ont procuré du blé à César pendant la guerre des Gaules. Leukirix, qui pourrait bien être le descendant des gars qui ont vendu du blé aux Romains, est assis juste derrière les Ambiani et les Lémovices. Ceux-ci entendant cette terrible révélation se retournent tous et pointent un regard accusateur sur Leukirix :twisted: :twisted:

Le soir, alors que la pluie continue à tomber, déversant tous les égoûts du ciel sur nos têtes, la bière vient à manquer... :twisted: :twisted: :twisted:

MessagePosté: Ven 20 Avr, 2007 16:47
de Muskull
Sedullos a écrit:Sena, la coutume des têtes coupées tient plus d'un "rite" guerrier que druidique, puisqu'elle a probablement survécu au druidisme, notamment en Ecosse. Et pour ceux qui ont vu la série Rome, la tête de Pompée que l'on remet à César, croyant lui faire plaisir, montre bien que ce genre de trophée n'est pas l'apanage des Celtes.

Certes non, se souvenir de Salomée qui demande la tête de Jean le Baptiste et qui l'obtient, sur un plateau.
C'est universel je crois, dès avant le néolithique la tête est représentative du pouvoir de l'individu, c'est lui qui voit, qui entend, qui sent et qui parle...