Page 3 sur 5

MessagePosté: Dim 03 Déc, 2006 20:47
de gérard
5 milles = environ 7400m. A 7,4 km du Mas d'Agenais, il y a un St-Germain, et un Montjoie, un peu plus proche, sur la rive gauche de la Garonne, en face de Tonneins; 600m environ entre St-Germain et Montjoie. A tout hasard. Qui pourrait enquêter?
Que disent historiens et archéologues sur ce secteur?
Je pense au Puy de Gaudy de la Creuse ("oppidum").

Jéjé

MessagePosté: Dim 03 Déc, 2006 22:52
de DT
Salut Taliesin
Je tente une traduction approximative.
Je ne prétends pas être un bon latiniste, et toute correction (contresens ou faute grammaticale dans la compréhension) est la bienvenue.
Je n’ai pas cherché non plus à faire du bon français pour respecter au mieux les idées.

« Ainsi à travers le seuil (par les, à partir des portes ?) de ce temple même, pratiquement là où par son signe (volonté) se trouve agissante (acquiesçante, est présente) la divinité, ou comme on devrait le dire vraiment, où est demeurante le daemon (génie, esprit, démon), il était d'usage de précipiter une roue cerclée de flammes ; cela du haut d'une colline abrupte dans la gorge (la vallée ?) d'un cours d'eau coulant tout près, et celle-ci poussée en avant, parcourant et roulant rapidement vers le bas, puis revenant en arrière, du fleuve à l’aedes du temple (la partie la plus reculée), tourne en déviant, incendiée mais revenant sans raison à son origine. »
A noter le mot « vernens » à la fin de la citation, assez intraduisible en latin : idée de printemps, de renouvellement, de jeunesse, d’origine.
A+

MessagePosté: Lun 04 Déc, 2006 13:48
de Matrix
Bj Marcheg

Ton Arnemetia doit correspondre à : Are-nemeton = Arlemptes (Hte-Loire) mais contrairement à la traduction de ton site "En face/près de/Contre le sanctuaire= cf Smith), Delamarre y voit plutôt "le sanctuaire de l'Est", à moins qu'il ne faille y voir "la rivière près du sanctuaire = aquae Arnemetia)
Delamarre (+ autres) fournit à peu près toutes les villes avec Nemet-


* Agnemeton ? : Le Crest = Grand sanctuaire pour Ad-nemeton ?
* Arenemeton : Arlemptes (Hte-Loire) = Sanctuaire de l’est
* Augustonemeton : Clermont-Ferrand = Le sanctuaire d’Auguste (mai aussi le Grand sanctuaire, avec ancien nom Nemossos)
* Drunemeton : Localisé en Galatie = Forêt de chênes sacrés
* Medionemeton : Localisée en Ecosse = Sanctuaire central
* ? Mendionemeton : Non localisée = Sanctuaire central (que j'ai repris sur ton site Marcheg)
* Nemetakum/Nemetokenna : Arras = le sanctuaire éloigné ?
* -( ? )Nemetis : Arlende/Arne = Le sanctuaire
* Nemetobriga : Espagne = Le sanctuaire sur la colline fortifiée
* Nemetodurum : La forteresse sanctuaire = identifiées à Nanterre (Calvados/Ht de Seine/Loiret)
* Nemetolugos : Lugosh (Hongrie) = Le sanctuaire du dieu Lug
* Nemeton : Le sanctuaire identifié à Nemy (Hainaut/Poitou), Nemeden (Allemagne)
* Mezunemusus : Localisée en Italie = Le sanctuaire central
* Nouionemeton : Le nouveau sanctuaire= Nonant (Calvados/Orne)
* Senonemeton : Le vieux sanctuaire = Senantes (Eure et Loire/Oise)
* Tasinemetum : Localisée en Norique = ?
* Uernemeta : Vernantes (Maine et Loire) = Le grand sanctuaire
* Uernemetum : Le grand sanctuaire = Localisée près d’Agen et en GB

il doit y en avoir quelques autres encore... comme
* Nîmes = Nemausos/Namausos = divinité thermale de la ville
* Nemeto-staitio = North Tawton (Devon – GB)

Question sur la racine Nem-
Si Nemausos est le dieu tutélaire/thermal de la ville de Nîmes comment le nommer = le consacré/le céleste ?
Je ne vois pas le rapport entre la racine Nem- (sacré/céleste ?) et l'élément aquatique (cf aquae Arnemetia citée plus haut = eau sacrée ?)
Le site Gallois donne Nema pour Don/Cadeau (IE Nem- < distribuer et Latin Numerus < Nombreux) < Nemausos = Le dispenseur ? Le généreux ?

Si Nemausos est en relation avec Nemet- quelles sont les attributs de ce Nemausos svp ?

MessagePosté: Lun 04 Déc, 2006 14:33
de Patrice
Salut,

De mon côté, j'ai ça:

Nonant (14) : Nonant (1050-1066). Beaurepaire, 1969. Composé de Novio : « nouveau » et nemetum.
Nonant-le-Pin (61) : Nonant (v. 1050). Beaurepaire, 1969
Nonant, c. de Villiers-sous-Mortagne (61). Insee Orne
Nonantel, c. de Saint-Loyer-des-Champs (61). Beaurepaire, 1969. Novionemetum + diminutif.
Nonantel, c. de Villiers-sous-Mortagne (61). Insee Orne.

On peut probablement y ajouter Méthamis (Vaucluse): Nometameis, 1380; Nometana, 1206.

Mais s'il y a des "nouveaux sanctuaires", il doit bien y avoir des "anciens sanctuaires". Or je n'ai pas le souvenir d'avoir croisé de Vetus Nemetus.

A suivre.

A+

Patrice

MessagePosté: Lun 04 Déc, 2006 15:15
de Jacques
Il y a aussi Nampont, dans la Somme, cité par Dauzat et Rostaing comme venant de nemeto- et pons (curieusement Mittispons au IXème siècle, mais plus logiquement Nempons en 1095).

MessagePosté: Lun 04 Déc, 2006 15:16
de Sedullos
Salut à tous,

Je viens de lire la traduction de DT (merci :) du passage cité par Taliesin.
La roue de flammes qu'on jette du haut d'une colline, Van Gennep en parle dans son "Manuel de folklore français contemporain" , réédité chez Laffont, collection Bouquins, sous le titre de Le Folklore français., 4 vol. mais, uniquement enfin me semble-t-il, pour l'Alsace et la Lorraine. Or le texte concerne l'Aquitaine :!:

MessagePosté: Lun 04 Déc, 2006 17:12
de Jacques
Patrice a écrit:Mais s'il y a des "nouveaux sanctuaires", il doit bien y avoir des "anciens sanctuaires". Or je n'ai pas le souvenir d'avoir croisé de Vetus Nemetus.
Vetus, c'est latin. Il faudrait plutôt chercher du côté de cottos ou senos.

MessagePosté: Lun 04 Déc, 2006 17:42
de Jacques
Il y a un Senantes dans l'Eure-et-Loir, pour lequel l'explication de Dauzat et Rostaing pourrait coller (senos+nantos, avec les formes senone vallis en 774 et senantae en 1028) : Senantes est situé dans la vallée de la Maltorne, affluent de l'Eure, à proximité de Nogent-le-Roi.
Le Senantes de l'Oise ne semble pas se trouver dans une vallée, ce qui laisserait la porte ouverte à un *Seno-nemeton.
Mais il faudrait rediriger ce fil vers la linguistique et la toponymie.

MessagePosté: Lun 04 Déc, 2006 17:43
de Patrice
Marrant. La base toponymique de l'IGN donne un bosquet de Senant et un bois de Sénantes.

A+

Patrice

MessagePosté: Lun 04 Déc, 2006 17:46
de Jacques
Patrice a écrit:Marrant. La base toponymique de l'IGN donne un bosquet de Senant et un bois de Sénantes.
As-tu une localisation de ces sites ?

MessagePosté: Lun 04 Déc, 2006 17:55
de Jacques
Jacques a écrit:Le Senantes de l'Oise ne semble pas se trouver dans une vallée, ce qui laisserait la porte ouverte à un *Seno-nemeton.
J'ai des doutes : altitude mini 93 m, altitude maxi 218 m. L'absence de rivière sur la carte ne permet pas de conclure à une absence de vallée (je suis bien placé pour le savoir, moi qui suis né dans la vallée - sèche - de Montmorency, au nord de Paris). Il faudrait aller voir sur place ou sur une carte au 1/25000ème.

MessagePosté: Lun 04 Déc, 2006 17:58
de Patrice
Salut,

Il faudrait reprendre au cas par cas la dizaine de "senant" mentionnée dans cette base.

Vois sur www.ign.fr

A+

Patrice

MessagePosté: Lun 04 Déc, 2006 20:27
de Jacques
Les bosquets de Senant se trouvent à Nueil-sur-Layon, dans mon département : j'irai y faire un tour.
Le Vau Senant est un vallon de la commune de Villiers-saint-Benoît, dans l'Yonne. Le nom parle de lui-même : vau est la traduction de -nant < nantos. On a donc probablement affaire à un *seno-nantos.
Senant, dans l'Allier, est un hameau ou une ferme isolée qui se trouve au bord d'une petite rivière, le Douzenan, ou de l'un de ses affluents : là encore, le *seno-nantos est possible.

MessagePosté: Mar 05 Déc, 2006 12:42
de DT
Salut,
à propos de ce rituel de la roue emflammée, il y a le thème récurrent chez les auteurs gréco-latins de la chute de Phaéton et du char du soleil au "pays des Celtes".
par exemple :
PAUSANIAS
DESCRIPTION DE L'HELLADE.
I. Attiques.
IV. 1. - Ces Galates habitent aux extrémités de l'Europe, près d'une vaste mer dont les navires ne peuvent atteindre les limites : elle présente un reflux, des brisants, et des monstres qui ne ressemblent en rien à ceux qu'on voit dans le reste des mers. À travers leur pays coule l’Éridan, près duquel on croit que les filles du Soleil gémissent sur le malheur de Phaéton, leur frère. C'est assez tard que la dénomination de Galates (Galli) a prévalu. Celtes est le nom que ces peuples se donnaient anciennement eux-mêmes et que les autres leur donnaient aussi.
Que ce soit aux sources du Pô ou celles du Rhin, l'explication de l'origine du commerce de l'ambre est privilégiée.
C'est juste, mais ne peut-on y rattacher la fréquence du motif solaire, de Hallstatt à Jupiter (taranis) à la roue ?
A+

MessagePosté: Mer 06 Déc, 2006 14:35
de Taliesin
Merci DT pour la traduc

intéressant cette histoire de roue enflammée jusqu'au 5ème siècle au bord de la Garonne.
J'y reviendrais plus tard