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FILM : Les Amours d'Astrée et de Céladon

MessagePosté: Ven 23 Juin, 2006 9:03
de ejds
Rohmer tourne Les Amours d'Astrée et de Céladon : :shock::?

"Auprès de l'ancienne ville de Lyon, du côté du soleil couchant, il y a un pays nommé Forez, qui en sa petitesse contient ce qu'il y a de plus rare au reste des Gaules ... "

Synthèse des grands mythes fondateurs européens (la célébration pastorale, l'Amour courtois, la quête du Graal), l’histoire se déroule dans une forêt merveilleuse, dans la Gaule des druides du Ve siècle.

Cineuropa a écrit:synopsis

Dans une forêt merveilleuse, au temps des druides, le berger Céladon et la bergère Astrée s'aiment d'amour pur. Trompée par un prétendant, Astrée congédie Céladon qui, de désespoir, se jette dans une rivière. Elle le croit mort, mais il est secrètement sauvé par des nymphes. Fidèle à sa promesse de ne pas réapparaître aux yeux de sa belle, Céladon devra surmonter les épreuves pour briser la malédiction. Fou d'amour et de désespoir, convoité par les nymphes, entouré de rivaux, contraint de se déguiser en femme pour côtoyer celle qu'il aime, saura-t-il se faire reconnaître sans briser son serment ? Une carte du tendre semée de doutes, d'embûches, et de délicieuses tentations.

Le film est une adaptation de L’Astrée, un roman fleuve de 5399 pages du XVIIe siècle signé par Honoré d'Urfé (1567-1625) : :shock:

. . . . . . . Image
. . . . . . . Une édition de L'Astrée du XVIIe siècle

e.

MessagePosté: Mer 28 Juin, 2006 10:51
de Sogoln yg Ysca
Suis-je le seul à être mort d'ennui devant 10 minutes de son Perceval le Gallois ?

Peut-être suis-je tombé sur les 10 pires minutes du film... Je n'ai pas eu le courage de vérifier.

MessagePosté: Mer 28 Juin, 2006 16:41
de Patrice
Tous les films de ce réalisateur sont d'excellents remèdes contre l'insomnie.

A+

Patrice

MessagePosté: Mer 28 Juin, 2006 22:34
de Guillaume
Salut,

Pour rester poli, moi aussi je me suis royalement ... devant ce film ! :roll:

MessagePosté: Ven 30 Juin, 2006 11:51
de ejds
. . . . Image

Effectivement, cela ne vaut peut-être pas un coup de Rhom.. de le dire, il faut être averti et dans l'humeur de regarder ce film de 1978, — à première vue quelque peu nièvre et édulcoré aux couleurs menthe à l’eau de rose —, plombé par un improbable Luchini dans le beau rôle débitant son texte comme une scie son son.

Pourtant à voir au ciné ou à la téloche, tous les goûts sont dans la nature. Les subtilités critiques et les appréciations cinglantes aussi.

Ainsi en comparaison, pour : :?

unevieenmusique.com a écrit:Perceval

Bien que j’adore le cinéma, j’en parle rarement de cinéma dans mon blogue — à moins, bien sûr, que je trouve un rapport quelconque entre le film dont j’ai envie de parler et la musique. C’est le cas aujourd’hui, alors tout va bien.

Remarquez, je ne m’attendais pas à entendre autant de musique dans un film d’Éric Rohmer, mais Perceval le Gallois n’est pas du tout le type de film auquel le cinéaste français nous a habitués. Une adaptation à la foi fidèle et très personnelle de l’oeuvre de Chrétien de Troyes, Perceval est un film tout à fait étonnant, qui ne ressemble à rien de ce que j’ai vu. Tout d’abord, Rohmer a « traduit » le texte afin qu’ils soient compréhensible, mais en conservant le mètre et la rime et en préservant une saveur médiévale. Ça pourrait être terriblement éprouvant, mais c’est un délice pour les oreilles. Ensuite, tout est filmé sur un plateau intérieur avec des décors de théâtre stylisés et des paysages peints d’une grande beauté. Il y a même une très courte scène en dessin animé. Si on ajoute les costumes, les couleurs et les compositions, le résultat est un véritable ravissement pour l’oeil.

Et puis, il y a la musique.

De longs passages du film sont chantés sur des airs médiévaux connus, joués sur des instruments d’époque. Si vous voulez, Perceval le Gallois est une sorte de… comédie musicale médiévale. C’est une façon un peu vulgaire de voir la chose, mais après tout, pourquoi pas ? La musique est donc omniprésente et contribue largement au charme de ce film unique. Si vous aimez la musique médiévale, vous serez enchantés.

Marc et moi sommes tombés sous le charme dès les premières minutes. Après environ une demi-heure, je me suis exclamé : « C’est un des plus jolis films que j’ai vu ! » Marc, lui, était bouche bée. Les images, toutes aussi éblouissantes les unes que les autres, défilaient sous nos yeux ébahis (la scène du roi pêcheur, avec le Graal illuminé, est magnifique). Et la musique nous a donné envie de chanter nos conversations pour le reste de la soirée. Ce n’est pas rien !

[…]

Contre : :(

dumbledore a écrit:Perceval le gallois

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Après la Marquise d'O, Eric Rohmer se relance dans l'exercice de l'adaptation littéraire et du film en costumes avec Perceval le gallois.

On ne peut reprocher à Eric Rohmer de manquer de respect au texte de Chrétien de Troyes. Seulement, son film ennuie. Les décors sont réduits au minimum : presque des fonds blancs ou des arbres purement stylisés, symboliques. La lumière est crue et directe. Les dialogues écrits par Eric Rohmer sont du néo-ancien-français monocorde et théâtral. Même les deux comédiens, André Dussolier et Fabrice Luchini (déjà poussif) ne sont pas à l'aise ni dans le texte ni dans les costumes.

Le tout sonne faux. Du moins artificiel. Les choix de mises en scène sont évidentes, tape à l'oeil et pas forcément sensé (ne faisant pas de sens particulier). Eric Rohmer oppose ainsi le vivant (les personnages avec leurs costumes ultra-réalistes, des chevaux bien vivants, etc) avec un monde inanimé totalement factice (sol, décor, etc). De cette mise en scène, n'en sort aucun sens. Un hommage au théâtre? Dire que Chrétien de Troyes relève plus du théâtre qu'autre chose? A part que cela est faux, ce n'est pas évident dans le film.

Ou simple idée comme ça, en passant...

En tous cas, ça ne marche pas.

Non, décidément, on a beau aimer Eric Rohmer , Perceval le gallois ne séduit pas.

A réserver aux fans purs et durs


Au moins nous voilà avertis, Les Amours d'Astrée et de Céladon un remake historique du même tonneau ?! :?

e.

MessagePosté: Jeu 01 Mar, 2007 12:13
de ejds
La sortie du film de Rohmer, qui est prévu en juin 2007, coïncide avec le 400ème anniversaire de la parution de L'Astrée.

Réinterprétation ou dénaturalisation du fonds même gaulois du livre et de la forêt du temps des druides, le colloque suivant se détourne et offre une large part médiévistée ou futurisée. :?

Pour résumer : :shock:

fabula.org a écrit:Information publiée le mercredi 28 février 2007 par Alexandre Gefen

L'Astrée dans tous ses états

Colloque international à l'occasion du 400ème anniversaire de la parution de L'Astrée

http://www.fabula.org/actualites/article17606.php

Du 12 au 14 juillet 2007

Château de Goutelas - Centre culturel - Loire - France


Responsable universitaire : Prof. Dr. Reinhard Krüger - Romanistik I - Universität Stuttgart



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Programme

I. Eléments d'une préhistoire du rêve d'Honoré d'Urfé
. De la bucolique grecque (Théocrite et Longus) à L'Astrée. Essai de comparaison.
. La naissance de l'entité forézienne : du pagus de Lyon au comté de Forez.
. Géo-politique d'un pays arcadien : Le Forez des Urfé.

II. L'Astrée et la musique
. L'Astrée et le genre pastoral dans la musique de la Renaissance tardive.
. Concert « Les musiques de L'Astrée » par l'ensemble de musique baroque Faenza.

III. L'Astrée : Rêveries poétiques du berger forézien
. Une Astrée dynamique : Additions et soustractions dans le livre 2 de la première partie de L'Astrée.
. La mise en scène de la communication dans L'Astrée. À propos de l'anthropologie implicite chez Honoré d'Urfé.
. L'Astrée et le sonnet.
. Amour courtois, amour de cour et amour pastoral.
. L'intrigue sentimentale multiple dans L'Astrée : Formes et enjeux.

IV. La réception de L'Astrée
. Les Traductions allemandes de L'Astrée.
. Arcadie en Allemagne.
. L'Astrée et la poésie lyrique des bergers en Allemagne au XVIIe siècle.
. La découverte de la solitude dans la littérature de bergerie.
. L'Astrée et la tradition des cultes des druides dans la littérature et l'art de la Renaissance tardive.

V. L'Astrée et les arts plastiques
. L'Arcadie pastorale : Un genre pictural.
. Les larmes des bergers.
. La nature comme scène. Jardins arcadiques dans l'art de la Renaissance tardive.

VI. L'Astrée et les temps modernes
. Présences virtuelles : La dissémination des noms d'Arcadie, d'Astrée et de Céladon dans les sociétés contemporaines.

VII. Leçons de clôture
. L'Astrée et la tradition romanesque en France au XVIIe siècle.
. L'idée de la liberté dans L'Astrée d'Honoré d'Urfé.


L'Astrée (1607-1627) roman majeur de la littérature française, écrit par Honoré d'Urfé (1567-1625) est intimement lié au territoire du Forez. Honoré d'Urfé en a fait une Arcadie, un lieu où règne l'harmonie entre les hommes et la nature. Ce mythe arcadien, largement répandu en son temps par L'Astrée, nourrit encore aujourd'hui l'imaginaire des pays européens.

Le projet « L'Arcadie : un rêve européen ancien et porteur d'avenir » associe, dans le cadre du programme Culture 2000, la Communauté de Communes du Pays d'Astrée, la municipalité de Tégée en Grèce et la fondation culturelle du classicisme de Weimar en Allemagne.

Célébrer le 400ème anniversaire de la première parution de L'Astrée est un projet de territoire pour la Communauté de Communes du Pays d'Astrée, les Pays du Forez et le Département de la Loire.

C'est dans ce cadre, que vous est proposé ce colloque, fruit de la coopération entre la Communauté de Communes du Pays d'Astrée et l'Université de Stuttgart ayant déjà permis la numérisation de L'Astrée.

Les communications seront traduites simultanément en français ou en allemand.

Responsable : sabine@cheramy.net.

Url de référence : http://www.astreeforez.fr

e.

MessagePosté: Mer 19 Sep, 2007 10:40
de ejds
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Un berger et une bergère s’aimaient d’amour tendre … :55:

D’un Rohmer qui avoue ne pas s’être égaré dans la fastidieuse lecture des 6 volumes consacrés à L’Astrée, l’œuvre d’Honoré d’Urfé, mais qui a accompli le tour de force de retenir et transposer quelques chapitres en un film de moins de 2 heures.

Vision froissée ou bien distorsion coupée-décalée que l’on peut avoir de représenter et de rapprocher dans une époque et décors qui plaisent une Gaule du Vè siècle du temps des druides, les fantaisies surréalistes et caprices délurés que peut se permettre un réalisateur de renom se succèdent.

Au calme univers des sous-bois chahutés du bruissement tourmenté du vent dans la cime des arbres, répondent le rapide clapotis des cours d’eaux et la perpétuelle cacophonie d’oiseaux qui peuplent la forêt (gazouillis, hululements, croassements…). Les textes simplets et expressions en vieux francois sont ânonnés d’une manière candide.

On découvrira aussi un ahuri de gaulois, bien campé sous son casque à ailettes, gardant d’une main ferme à la fois sa hallebarde et la porte d’un château Louis XII. Ou, ce prince des druides à la barbichette et tout de blanc vêtu, tentant d’expliquer à Céladon le berger et caser en une seule périphrase l’unicité divine, la trinité et la multiplicité des dieux. Et, dans une autre scène, officiant lors d’une assemblée de collègues druides à une cérémonie du gui au printemps …

Les puristes qui penseraient retrouver une Gaule d’époque, la musique, les dialogues, les costumes, les habitations, les faits et gestes …, en seront pour leurs frais. Pour public averti seulement ! A moindre coût, une pièce de théâtre sur les grands boulevards et animé par quelques acteurs débutants aurait très bien suffit.

Mais y a pas ! Chapeau bas ! Rohmer est poète enchanteur des choses et des mots. Ébéniste des images et ciseleur du bruit, à la fois finaud et badin en amour comme en humour, concédons-lui d'être entré comme par hasard à petits pas feutrés dans le monde endormi d'Urfé. Et, en hommage, un poème qui lui sied : :?

Cadou a écrit: Celui qui entre par hasard

René-Guy Cadou

Celui qui entre par hasard dans la demeure d'un poète
Ne sait pas que les meubles ont pouvoir sur lui
Que chaque nœud du bois renferme davantage
De cris d'oiseaux que tout le cœur de la forêt
II suffit qu'une lampe pose son cou de femme
A la tombée du soir contre un angle verni
Pour délivrer soudain mille peuples d'abeilles
Et l'odeur de pain frais des cerisiers fleuris
Car tel est le bonheur de cette solitude
Qu'une caresse toute plate de la main
Redonne à ces grands meubles noirs et taciturnes
La légèreté d'un arbre dans le matin.


Mais est-ce le succès littéraire de L’Astrée, qui déclenchera vers le règne d'Henri IV ou de Louis XIII, la prolifération des œuvres traitant de la Gaule ?

A retenir parmi les nombreux postes sur le Net : :shock:

Les amours d'Astrée et Céladon : arguties bergères

http://www.zerodeconduite.net/blog/inde ... emid=18447

[…] On mettra en tout cas au crédit de cet ovni filmique son absolu décalage avec la production cinématographique actuelle, et on reconnaîtra à tout le moins ses qualités littéraires. L’enseignant, qu’il soit sincèrement passionné par la problématique de l'adaptation cinématographique du roman précieux, ou cherche à créer en cette rentrée un choc psychologique chez ses élèves, pourra y trouver quelques os à ronger :

— L’art de la "dissert" : la "battle" entre Lycidas, champion de la constance défendant une conception de l’amour toute platonicienne et Hylas, chantre de l’inconstance et de l’amour sensuel, est un bréviaire où chacun puisera non seulement matière à disserter, mais l’art et la manière.

— La lecture de l’image : entre Ekphrasis ("description d’une œuvre d’art") et critique, le film ne cesse de commenter, à travers la pédagogique voix du druide, diverses représentations de l’amour, comme le jugement de Pâris.

— L’étude des mouvements littéraires : le druide (l’action se situe au Vème Siècle après Jésus-Christ) trouve des accents presque cartésiens pour initier Céladon aux mystères du monothéisme, tandis que le travestissement de Céladon en fille renvoie aux mécanismes usuels de la comédie baroque (cf La Nuit des rois de Shakespeare).

Qu'en tous cas ceux qui à travers l'adaptation d'Eric Rohmer se seront découverts fans de L'Astrée se réjouissent : le 400ème anniversaire de la parution de la première partie devrait donner lieu à de multiples publications, dont une édition critique intégrale, sur papier et en ligne (voir également cette interview de la spécialiste Delphine Denis par le journal Libération et de Jean-Marc Chatelain par Le Monde). Les autres se diront qu'ils auront enrichi à bon compte (1h50 de film contre 5000 pages de roman) leur culture générale.


Posté dans Dans les sallespar comtessa le 06.09.07 à 13:10

e.