C'est précisément après 469 que se crée la divergence d'avec Fleuriot.
Car Ambroise Aurèle, alias Riothame, après avoir été défait par Euric à Déols, rentre en Ile de Bretagne ... pour se faire empoisonner par les fidèles du clan de Vortigern, qui n'avaient pas oublié l'élimination de celui-ci dix ans auparavant, et qui n'attendaient qu'Ambroise se trouve en difficulté pour tenter de prendre leur revanche. Chose faite vers 470.
Donc, il ne peut y avoir confusion entre Ambroise Aurèle et Arthur, qui sont en fait oncle et neveu.
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L'histoire est formelle concernant l'attitude des Wisigoths.
Ceux-ci, obtenant le
foedus avec un territoire allant de Toulouse à la Loire, ont, à plusieurs reprises, rompu ce
foedus pour s'emparer progressivement des cités voisines, pour vouloir reconstituer sous leur loi l'ensemble de l'Aquitaine. Et à chaque fois, le pouvoir central, mis devant le fait accompli et devant son impuissance à y résister, a entériné les progressions territoriales des Wisigoths en accordant un nouveau foedus à chaque fois.
Ce qui n'empêchait pas l'Empire et les Wisigoths de s'entendre comme larrons en foire, tantôt du même côté, comme aux champs catalauniques, tantôt en se faisant la guerre, comme à Déols.
Et après avoir pris Bourges, leurs visées portaient désormais sur l'Auvergne, jusqu'au Rhône, et sur le nord de la Loire.
Mais sur le Rhône, ils se sont frottés aux Burgondes, et sur la Loire, ils se sont frottés aux Gaulois armoricains, aux Britto-romains installés là depuis le
Tractus aremoricus, et aux Francs installés en Gaule belgique.
En fait, c'étaient des luttes d'influence entre forces composant l'échiquier politico-militaire de cet empire décadent du milieu du Vè siècle.
Et c'est pourquoi le cas de Ponce Antoine est explicite : une riche famille gallo-romaine d'Aquitaine, soumise, dans le cadre du
foedus, à l'autorité des rois wisigoths, leurs suzerains de droit mis en place par le pouvoir central lui-même.
C'est pourquoi il y avait des "Romains" (en fait des Gallo-romains d'Aquitaine) dans les rangs wisigoths.
Il y avait aussi des Suèves et des Alamani, qui avaient été également absorbés par les Wisigoths. c'est pourquoi on trouve des
"Allemands" dans les rangs des wisigoths, et que l'on parle de Matham de Souabe, déchu, déplacé et assigné à domicile sur ordre d'Euric à Montpellier.
Du reste, le cas de Sidoine Apollinaire est éloquent à ce propos.
Alors qu'il a vaillamment défendu Clermont contre les entreprises d'Euric, il a tout de même été livré, avec le reste de l'Auvergne, à Euric, par Jules NEPOS, alors
auguste, dans le cadre du traité honteux de 475.
Et c'est là qu'on appprend qu'il a été contraint par Euric, son ennemi et désormais suzerain, de faire anti-chambre, chez ses amis les Pontii de Bourg sur Gironde, riches propriétaires fonciers, avant d'être reçu à Toulouse.
Et pire encore, c'est le propre fils de Sidoine qui commandait l'aile gallo-romaine de l'armée wisigothe à Vouillé, contre les Francs de Clovis.
Si on veut comprendre quelque chose à cette époque, il est impératif de lire les textes de Sidoine Apollinaire.
D'ailleurs, Sidoine parle du cas d'un jeune Aquitain, originaire de Clermont, se trouvant dans les lignes wisigothes, et "
contraint malgré lui de tirer sur sa ville".
JCE