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MessagePosté: Mer 08 Avr, 2009 11:37
de ejds
Séléné.C a écrit:J'avais, une fois, dans un article sur le thème de Lancelot ("Histoire Médiévale", je pense, mais faudrait retrouver lequel) trouvé une étymologie basée sur "ancel" = "serviteur" (diminutif "petit serviteur, jeune serviteur). Lancelot n'étant qu'un surnom (pas précisé dans les romans de Chrétien de Troyes, je crois, mais expliqué par ses successeurs XIII°). Le sens étant alors à rapprocher de sa fidélité à Guenièvre.

Un mot qui chancelle, cancelle l’autre. Par recoupement, et en cherchant un peu, chacun y trouve son petit bonheur, l'obscur objet de ses désirs, le bouclier de son cœur…

Le latin ancile = bouclier ovale ; ancilla = servante, esclave ; ancillariolus = coureur de servantes ; ancillor = être esclave de, servir.

Le texte d'Alfred Anscombe, consultable sur le net, propose d'autres versions sur le nom du sieur Lancelot : :?

A. Anscombe a écrit: ------------------------------------------- NOTE

--------------------------The Name of Sir Lancelot du Lake

--- The name of Lancelot is sometimes found in French romances in the decapitated form of Ancelot, and this, of course, is a diminutive, like 'Jacquelot' and 'Michelot.' It is clear that those authors who wrote Ancelot supposed that they were dealing with a diminutive of the Old French word ancel (Latin, ancilla), and that L was the definite article, and therefore negligible at will. It was with these ideas in mind that the Viscount Hersart de la Villemarqué proceeded to identify Sir Lancelot du Lake with a Somersetshire prince named Maelwas.

---Villemarqué gave two reasons for this identification :—

-------1. Maelwas, like Lancelot, abducted King Arthur's wife.
-------2. 'Maelwas' = mael + gwas, and means 'young servant,' i.e. Ancelot.

---The Welsh representative of Irish mael, 'a tonsured slave,' is not 'mael,' however, but moel. The Welsh 'mael' in proper names represents Maglo, and that means a prince, or hero : compare the name of Magilos, the Gaulish king who opposed Hannibal, according to Polybius, III. xliv. Hence Maelwas < Maglouas = 'young prince,' or 'young hero,' and not 'jeune serviteur.' Consequently the opinions of the nineteenth-century savant, and of the twelfth-century French romance writers, are equally unreliable.

---The name of Lancelot is Germanic in origin. Its deuterotheme is really -loth, but that had to be accommodated to French pronunciation, in the same way as the names Loth > Lot, and Goth > Ghot. The prototheme Lance- was a dissyllable, and it corresponds with the first part of the name of Lancing, a village in Sussex, which is connected with Wlencing, the youngest son of Ælle, the first recorded king of that province. 'Wlencing' presents an infected form of wlanc, 'proud '; cf. wlenceo, 'pride.' The same root appears as prototheme in many Germanic personal names, e.g. Wlancbeorht, Wlanc-heard, Wlanc-thegn. Among names which rejected the initial w before l are Lanc-fer, Lanc-pertus and Lancino; and an intermediate form between wl and l, namely hl, appears in Hlanc-wulf, the name of a moneyer under Edward the Confessor.

---The deuterotheme is the same as that in 'Vinoviloth,' a Gothic name recorded in the Getica of Jordanes (scr. c. 560). The use of this deuterotheme was exceptionally rare among the Anglo-Saxons, and the only instances in insular writings that are known to me are 'Unlot' and 'Guingelot.' Both names come to us through Norman-French writers. 'Unlot' represents Huniloth, and it occurs in Domesday Book, v. Ellis, General Introduction to Domesday Book, Index B. 'Guingelot' represents Winge-loth (cf. Winge, Winge-drud, Wing-beald), and is the name given to Wade's boat by Walter Map (c. 1175); v. 'De Nugis Curialium,' ed. Wright, 1850, ii. 17. Various meanings are assigned in early glossaries to the Old English 'loða' ; sc. lacerna, paludamentum, sagulumi 'a (military) cloak'; it is also equated with Latin lōdix, 'a blanket,' and with Anglian scēte, 'a sheet.'


---'Lancelot,' therefore, represents Lancé-loth < Wlanci-loth.


-----------------------------------------------------------------ALFRED ANSCOMBE.


The Celtic Review, Professor Mackinnon, Mrs W. J. Watson, Volume VIII, 1912-1913, 404 page, pp. 365-6.


A. Anscombe, en traduction a écrit:------------------------------------------- NOTE

--------------------------Le nom de Sir Lancelot du Lake

---Le nom de Lancelot est parfois trouvé dans les romans français sous la forme décapitée d'Ancelot, et ceci, bien sûr, est un diminutif, comme "Jacquelot" et "Michelot". Il est clair que ces auteurs qui ont écrit Ancelot supposaient qu'ils avaient affaire à un diminutif du mot en vieux français Ancel (latin, ancilla), et que L est l'article défini, et donc négligeable à souhait. C'est avec ces idées en tête que le vicomte Hersart de la Villemarqué avait procédé pour identifier Sir Lancelot du Lac avec un prince du Somersetshire nommé Maelwas.

---Villemarqué donna deux raisons pour cette identification: —

------1. Maelwas, comme Lancelot, a enlevé la femme du roi Arthur.
------2. "Maelwas" = mael + gwas, et signifie "jeune servant", i.e. Ancelot.

La représentation galloise de l’irlandais mael, "un esclave tonsuré", n'est pas "mael", cependant, mais moel. Le gallois "mael" dans les noms propres représente Maglo, et signifie un prince, ou héros : comparer le nom de Magilos, le roi gaulois qui répondit à Hannibal, selon Polybius, III, xliv. Ainsi Maelwas < Maglouas = "jeune prince" ou "jeune héros", et non pas "jeune serviteur". Par conséquence, les opinions du savant du dix-neuvième siècle, et des écrivains français des romans du douzième siècle, sont également peu fiables.

---Le nom de Lancelot est d'origine germanique. Son deutérothème est vraiment -loth, mais qui avait dû être accommodé à la prononciation française, de la même manière que les noms Loth > Lot et Goth > Ghot. Le protothème Lance- était une dissyllabe, et il correspond avec la première partie du nom de Lancing, un village dans le Sussex, qui est lié avec Wlencing, le plus jeune fils de Ælle, le premier roi connu de cette province. "Wlencing" présente une forme de contamination de wlanc, "fier", cf. wlenceo, "fierté". Le même racine apparaît comme protothème dans de nombreux noms de personnes germaniques, e.g., Wlanc-beorht, Wlanc-heard, Wlanc-thegn. Parmi les noms qui ont rejeté le w initial devant le l sont Lanc-fer, Lanc-pertus et Lancino ; et une forme intermédiaire entre wl et l, à savoir hl, apparaît dans Hlanc-Wulf, le nom d'un monnayeur sous Edward le Confesseur.

---Le deutérothème est le même que dans "Vinoviloth", un nom gothique enregistré dans le Getica de Jordanes (scr. c. 560). L'utilisation de ce deutérothème a été exceptionnellement rare chez les Anglo-Saxons, et les seuls occurences dans les écrits insulaires qui me sont connus sont "Unlot" et "Guingelot". Ces deux noms viennent à nous par le biais d’écrivains normands-français. "Unlot" représente Huniloth, et il apparaît dans le Domesday Book, v. Ellis, General Introduction to Domesday Book, Index B. "Guingelot" représente Winge-loth (cf. Winge, Winge-drud, Wing-beald), et est le nom donné au bateau de Wade, par Walter Map (c. 1175), v. "De Nugis Curialium", ed. Wright, 1850, ii. 17. Diverses significations sont attribuées dans les plus anciens glossaires en vieil anglais "loða" ; sc. lacerna, paludamentum, sagulum, "un manteau (militaire)" ; il est également assimilé au latin lōdix, "couverture", et avec l’anglian scēte, "feuille".

---"Lancelot", donc, représente Lancé-loth < Wlanci-Loth.

-----------------------------------------------------------------ALFRED ANSCOMBE.


The Celtic Review, Professor Mackinnon, Mrs W. J. Watson, Volume VIII, 1912-1913, 404 page, pp. 365-6.

:ogam-th:

MessagePosté: Mer 08 Avr, 2009 12:04
de Séléné.C
Ca a l'air bien argumenté, mais il faudra que j'y revienne (du mal à me concentrer, pour cause environnement sonore extérieur)

MessagePosté: Jeu 23 Avr, 2009 1:12
de jakes
Bonjour Ejds,

Admettons l'hypothèse ( séduisante) d' Anscombe:

Anscombe ne l'évoque pas mais l'onomastisque anglo saxone est très prégnante à la fin de l'Historia Regum Britaniae, 1136:

Le dernier chapitre de L'HRB se contruit sur la confusion entre le Breton Cadwalladr fils de Cadwallo et le roi west saxon Caedwalla décédé a Rome en 689 en odeur de sainteté.

Une ethymologie anglo-saxone "fier Manteau"( Wlanci-loth>Lancelot ) d'un surnom de Caedwalla- Cadwalladr ne contredirait pas l'assertion de Geoffroy de Monmouth sur ce" fils de la soeur de Peanda, de la noble ligné des Gewissei".

Ce n'est qu'une hypothèse..

So British..

MessagePosté: Sam 02 Mai, 2009 16:41
de Séléné.C
Wlanci = ça se prononce comment, ce truc ?

Sinon, ça m'interpelle bien...

Re: Lancelot

MessagePosté: Mer 15 Juil, 2009 18:24
de Aeruuan
Bonjour,

J'aurais bien voulus relancer meme si c'est pas le sujet Mr Bourges sur st eflamm et l'article de bernard sergent qui demontre qu'arthur est tout sauf un "balourd" qui peut meme pas tuer des dragons...si c'est pas triste ca!
Il y a un fil qui est consacré à ce theme?

A jakez, par chez moi un ruz botou (ruza: trainer) ca veut dire un traine savate à ne pas confondre avec reuz "ravage". Donc ca marche pas trop en ce qui concerne les "confrontations" erudites de A Y Bourges et Taliesin.

Voilà excusez moi pour cette intervention, c'est un peu pour la ramener car je fais partie des lecteurs muets ou presque, passionné par la lecture de ce topic. Merci à vous tous.

Erwan SEURE-LE BIHAN

Re: Lancelot

MessagePosté: Mer 15 Juil, 2009 22:40
de André-Yves Bourgès
Aeruuan a écrit:J'aurais bien voulus relancer meme si c'est pas le sujet Mr Bourges sur st eflamm et l'article de bernard sergent qui demontre qu'arthur est tout sauf un "balourd" qui peut meme pas tuer des dragons...si c'est pas triste ca!
Il y a un fil qui est consacré à ce theme?



Bonsoir Erwan,

pas à ma connaissance : comme je l'ai précédemment signalé, je me suis efforcé à l'occasion d'un épisode bien connu de la vita de saint Efflam, de dégager une strate trégoroise du mythe arthurien ; mais si vous ouvrez une telle discussion, je serai heureux d'y participer...

En ce qui concerne les circonstances de la composition de la vita de saint Efflam, je me permets de renvoyer à l'article intitulé "La production hagiographique du scriptorium de Tréguier au XIe siècle : Des miracula de saint Cunwal aux vitae des saints Tugdual, Maudez et Efflam", paru dans Britannia monastica, n°9 (2005), p. 55-80, accessible en ligne ici et qui me semble constituer le dernier état de la question.

Je pense que le verbe démontrer dans votre référence à l'article de B. Sergent devrait être accompagné de guillemets ! Ou bien alors c'est que le sens de ce verbe m'échappe...

Bien cordialement,

André-Yves Bourgès

Re: Lancelot

MessagePosté: Mer 15 Juil, 2009 23:32
de Aeruuan
Ah!
Il est vrai qu'il faut presenter les choses avec des pincettes des que nous avons des angles de vues differents sur un sujet commun. Donc je met des guillemets à la demonstration de Bernard Sergent pour ne froisser personne, et je vais aller ouvrir les "hostilités" avec ce nouveau topic, J'en salive d'avance.

Re: Lancelot

MessagePosté: Jeu 16 Juil, 2009 0:04
de André-Yves Bourgès
Aeruuan a écrit:Ah!
Il est vrai qu'il faut presenter les choses avec des pincettes des que nous avons des angles de vues differents sur un sujet commun. Donc je met des guillemets à la demonstration de Bernard Sergent pour ne froisser personne, et je vais aller ouvrir les "hostilités" avec ce nouveau topic, J'en salive d'avance.


La comparaison avec les pincettes est bonne, si l'on considère qu'il s'agit de pincettes de laboratoire ; par ailleurs les "démonstrations" dans le domaine "mythologique/mythographique" me paraissent souvent assez peu "démonstratives"... Voilà, comme ça c'est moi qui ai ouvert les "hostilités" ! :D

Bien cordialement,

AYB

Re: Lancelot

MessagePosté: Jeu 16 Juil, 2009 0:24
de Aeruuan
j'en attendais pas moins...^^
Les disciplines se confrontent, à quand de vrais ponts entre tout ce beau monde?

Re: Lancelot

MessagePosté: Lun 03 Aoû, 2009 0:06
de jakes
Bonjour Aeruuan,

Pour repondre à ton message du 15 juillet, le ruz boutou:
" Chez nous", pour nos vieux, c'était plutot une allusion perfide au beau pas trainant du tango et du paso doble.
La danse en couple peut etre un dialogue passionel qui exclus les autres .
Et ne dit on pas de deux bagareurs qu'ils se mettent en piste?

C'est pourquoi je me proposais (c'etait le 4 mars 2007 ! à 22 h18, l'heure du bal ) de quitter provisoirement cette piste, car les deux protagonistes semblaient bien se connaître.

Avec tout le respect que je dois à tous, Jakes.

Re: Lancelot

MessagePosté: Lun 03 Aoû, 2009 20:56
de Sigul
Et si nous reprenions cette question intéressante à partir du premier message, en évitant de nous étendre les messages d'auto-glassefiktion et nombrilisme dont on nous a abreuvés récemment , et de plus en plus loin du sujet :

Agraes a écrit:S'il est bien un personnage que je n'aime pas dans le Mythe Arthurien, c'est bien Lancelot, que je considére à tout point de vue comme un usurpateur, aussi bien dans un contexte intérieur qu'extérieur, puisqu'il gagne la place de "Meilleur chevalier" au détriment d'autres héros, comme Gauvain.

Il semblerait que Chrétien de Troyes soit celui qui ai permis à Lancelot de se hisser au-dessus des autres personnages. Alors que d'autres héros de Chrétien ont des origines plus ou moins historiques, comme Owein/Yvain, Gereint/Erec, Perceval/Peredur, Lancelot, excepté d'un point de vue symbolique, ne semble avoir d'origine historique ni de présence dans le légendaire gallois.
J'avais eu vent d'un sujet le concernant sur le forum, qui partait d'une francisation abusive du nom d'Angus ou quelque chose dans ce gout là, qui aurait été un prince Picte.

Je m'interroge également sur la possibilité que Lancelot dérive du personnage de Llenlleawc le Gaël, l'un des premiers à rejoindre la troupe d'Arthur : d'après mes sources, c'est lui qui révèle à Arthur l'existence de l'île où trouver Kaledfwch et le Chaudron d'Abondance (c'est là qu'Arthur rencontre Modron, mère de Mabon, qui lui permet d'accomplir sa quête et lui fait jurer de retrouver et délivrer son fils). Ce qui m'a frappé, c'est la condition d'étranger de Llenlleawc : il vient d'Irlande, même s'il existait de nombreux établissements irlandais sur les côtes britonniques ; et la ressemblance, relative il est vrai, de son nom avec celui de Lancelot : c'est peut-être un poil exagéré, mais je vois un passage de Llenlleawc le Gaël à Lancelot "le gaulois"...
Qu'en pensez vous ?


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Sigul

Re: Lancelot

MessagePosté: Lun 03 Aoû, 2009 23:28
de Sedullos
Salut à tous,
Agraes a écrit:mais je vois un passage de Llenlleawc le Gaël à Lancelot "le gaulois"...
Qu'en pensez vous ?


Les passages de la mythologie irlandaise au légendaire gallois et à la littérature arthurienne pourraient bien être très nombreux.

Jean-Paul Persigout dans la nouvelle édition de son Dictionnaire de mythologie celtique.- Imago, 2009, préfacé par Bernard Sergent, donne plusieurs personnages gallois qui seraient des correspondants ou des équivalents des dieux irlandais Lug et Nuada ou des personnages portant les mêmes attributs comme la Main d'argent : Llew Llaw Gyffes, Ludd Llaw Ereint, Llwch, Llud.

Je pense que "Llenlleawc le Gaël" pourrait s'inscrire dans le même processus qui conduirait au Lancelot français, plutôt que gaulois.

Re: Lancelot

MessagePosté: Jeu 20 Aoû, 2009 13:28
de tai_gong_wang
Sedullos,
Lleanwac le Gaël, fait partie des hommes d'Arthur au sein du Mabinogion :wink: . Mais de là a le voir donner naissance à Lancelot pourquoi pas, mais je suis plutôt circonspect à cette idée.
Il ne faut pas oublier que Lancelot est une création de Chrétien de Troyes et donc pas forcément un personnage réel, c'est une création littéraire, même s'il y a eu des personnes ayant pu l'inspirer, mais lesquelles :?: .
Ce Gaël est le portrait du mercenaire offrant ses services aux plus offrants. Et le plus offrant dans ces comptes est Arthur. :roll:
Je ne te parlerai pas de la thèse Lancelot = Alain du Lot trop tiré par les cheveux.
Mais tu raisonnement tient très bien. :D
Merci !

Re: Lancelot

MessagePosté: Jeu 20 Aoû, 2009 19:48
de Sedullos
Salut, tai_gong_wang,

C'était juste une idée comme ça : je ne suis pas un spécialiste des questions arthuriennes et je mesure la fragilité du fait de m'inspirer du dico de Persigout qui contient autantde bonnes choses :D que de choses à jeter ! :roll:

Re: Lancelot

MessagePosté: Mer 26 Aoû, 2009 2:15
de jakes
Bonjours à tous, pour une suite j’espère…

Geoffrey Gaimar a écrit vers 1136-37, donc très peu de temps après l’HRB (en latin) de G de Monmouth une « Estoire des Engleis » qu’il dédicace à Constance, épouse de Ralph Fitzgilbert, grand seigneur du Lincolnshire, en langue anglo-normande.
Cette histoire est remarquable (l’usage écrit précoce d'une certaine forme du français) et Gaimar nous le livre en vers octosyllabins, métrique qu’on retrouve chez Wace 18 ans plus tard.

Gaimar déclare donner ainsi suite à son « histoire des bretons », texte perdu, qu’on peut supposer être écrite dans la même langue et dans la même forme.
Dans la conclusion de son Estoire des Engleis, il nous livre ses sources : Ce sont les mêmes que celles de G de monmouth.
On peut raisonnablement penser que cette histoire des Bretons, 1137, perdue, de Gaimar est le prototype du Brut de Wace 1154.

Le Brut de Wace suit de très près la trame de l’HRB de G de Monmouth :
On doit supposer que le texte perdu de Geoffrey Gaimar collait parfaitement à son modèle (ou qu’il en était un doublet).

Je m’interroge sur un passage précis de l’Estoire des Engleis de Gaimar qui, s’il a certainement connu les Gewissei de G de Monmouth, n’a pas fait le lien avec Gewis fils de Wig, éponyme des Gewissae de Cerdic , chroniques anglo-saxonnes, sa principale source dans cette seconde histoire.

Les Gewissae (pourtant connu des textes latins, anglo saxons, gallois, irlandais+) ne sont jamais apparus dans la littérature anglo normande après 1136.
A l’exception ? des Genewis (du roi Pant, le père de Lanzelet en 1194, à l’origine de Ban de Benoÿch),



+Asser: Gegwis. Annales cambria: Albrit rex Giuoys. Brut y Tywysogion: Alvryt brenhin Iwys. Annales d'Ulster: Aralt ri Giuais moritur.