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MessagePosté: Jeu 22 Avr, 2004 17:24
de mikhail
Le Professeur Guyonvarc'h et Madame m'ont assuré avoir poussé très fort, l'un comme l'autre, à la publication de cette thèse de troisième cycle auprès de l'auteur, Madame Véronique Guibert de la Vaissière.
M. Guyonvarc'h a été l'un des juges de la thèse. Il la connaît donc assez bien ; de plus il a "corrigé" le "manuscrit" du livre.

Cela ne vous oblige pas à acheter ce livre, mais il vient en complément --si l'on veut-- du livre de Guyonvarc'h sur "Les fêtes celtiques", éditions Ouest France Université, Rennes 1995.
En fait le livre de Mme Guibert est tout autre chose : cette dernière a appris le gaélique, en plus de l'anglais, et elle est allée "sur le terrain" pendant dix ans, recueillant les matériaux. Elle les a ensuite comparés à ce qui existait du même genre sur le continent.
Ce livre est unique, et en français. Même en Irlande, il n'y a pas de correspondant !

C'est une thèse, certes récrite, mais il faut s'accrocher pour la lire. Je conseille aux débutants d'attendre d'être plus aguerris.

Pour ceux qui voudraient l'acheter :
Les quatre fêtes d'ouverture de saison de l'Irlande ancienne
Editions Armeline, Crozon 2003, 622 pages 15 x 22,5 cm.
ISBN 2-910878-15-5
Il coûte 40 euros.

mikhail

MessagePosté: Ven 23 Avr, 2004 15:19
de Patrice
Merci d'avoir donné la référence complète. Je m'en vais commander ça vite fait!

:D

A+

Patrice

MessagePosté: Dim 25 Avr, 2004 9:54
de Tectosage
Muskull a écrit:Pour Tectosage :)

Mais je ne suis pas bien la relation ici, entre cette "idée" et la conception tripartie I.E.


L'idée est qu'au plus haut niveau de la société celtique "le druide parle avant le roi". Le druide dans sa fonction idéale connaît les lois de l'autre monde et les transmet au roi pour que l'équilibre se fasse.

Dans la mythologie celtique la notion de cet "équilibre" est primordiale, ...


Bonjour,
Je me retrouve là devant une incompréhension de ce que l'on veut faire dire à l'IE. Ma perception me fait accepter :
- Tout ce que les linguiste nous apprennent sur les traces IE et de là les parentés lointaines entre certains peuples (IE).
- L'Emergeance de cette idéologie de tripartition avec cependant un doute quant à sa stricite spécificité IE.

Ensuite je ne comprend pas ces spéculations qui proposent tant de détails sur ce que seraient les croyances IE. Les arguments avancés s'appuient sur des mouvement de civilisation comme ce -7500 ans qui supputent un héritage entre les chasseurs et les éleveurs.
Autre incompréhension de ma part : Beaucoup de tenants IE s'apuient sur le celtisme irlandais pour établir une théorie sur les Celtes continentaux. Cela me parait beaucoup trop ambitieux. Qu'il y ait des influences de part et d'autres bien évidemment, mais les héritages irlandais devraient, à mon avis, être pris avec beaucoup plus de distances.
Cette assertion "du Druide qui parle avant le roi", moi je veux bien qu'en Irlande on retrouve cette spécificité, mais ne lui faisons pas dire trop de choses. D'ailleurs était-ce vrai sur le continent ?

etc.
Cordialement

MessagePosté: Dim 25 Avr, 2004 10:21
de Fergus
La frilosité à l'égard des données irlandaises me laisse toujours perplexe. Il ne s'agit pas, bien sûr, de prendre pour argent comptant les textes irlandais et de les transposer tels quels dans la Gaule laténienne. Mais de là à rejeter a priori l'Irlande comme trop éloignée, et refuser de s'en servir pour tenter de comprendre les données continentales, il y a un monde.
Dans les secteurs qu'on connaît à la fois dans l'Irlande ancienne (par les textes comme la Tain) et dans l'époque laténienne continentale, les données sont très proches (organisation sociale, techniques guerrières par exemple). Pourquoi voudrait-on que ce qu'on ignore sur le continent (la mythologie, par exemple) ait été radicalement différent de ce qu'on sait en Irlande ? D'autant que les rares études comparatives existantes ont toutes permis des rapprochements entre les deux systèmes, malgré la diversité des sources. Par exemple, tout ce que dit César sur la religion ou sur le droit trouve des parallèles dans l'Irlande (mythique et non historique) des anciens textes.
En revanche, j'attends toujours qu'on montre, preuve à l'appui, une dissemblance importante (et pas sur des détails) entre les deux civilisations.

MessagePosté: Jeu 09 Mar, 2006 11:51
de ejds
castille a écrit:Le 20/11/2003 à 13:10 par castille

http://forum.arbre-celtique.com/viewtop ... 5335#15335

Chers amis, voici un sujet de recherche que j'ai proposé aux adhérents de la société de mythologie française Ile-de-France (lettre 47 juillet-août-septembre). Cet article ne comprend pas les développements ultérieurs, ce n'était en quelque sorte qu'un "avis de recherche".

LE UN EN TROIS CHEZ LES CELTES.

L’unité en trois chez les celtes a été signalée à maintes reprises par des auteurs comme Loth, Déchélettes, Renel ou Vendryes qui étudièrent les littératures celtiques au sein de l’illustre Académie des Inscriptions et Belles-Lettres. Je porte à la connaissance de nos membres la communication donnée par Vendryes à la séance du 5 juillet 1935 devant la dite académie qui portait sur l’unité en trois personnes chez les Celtes.
Après un long préliminaire sur l’importance du nombre trois dans de nombreux pays et plus particulièrement en Irlande au travers des textes et autres récits de l’épopée irlandaise, Vendryes se penche, pour terminer sa communication sur les traditions et les légendes de la Gaule dans lesquelles le vieux thème du personnage tricéphale revient fréquemment et dont l’iconographie de la Gaule recèle bien des représentations.
La religion des Gaulois a depuis longtemps retenu plus particulièrement toute l’attention des archéologues et nombre de monuments figurés se retrouvent dans des répertoires comme celui dressé par Espérandieu dont les volumes II, III, IV, V, VI, et IX sont particulièrement illustrés des trouvailles archéologiques.
Il semble que la région de Reims détienne le record des découvertes du dieu tricéphale.

Les monuments à trois visages présentent tantôt trois faces complètes autour d’un même bloc, tantôt une face centrale à laquelle sont juxtaposées deux moitiés de faces, chacun des deux yeux centraux faisant paire avec un autre œil situé sur le côté, ce qui est le cas du monument retrouvé à Reims représenté ci-dessus.
Les monuments à trois têtes se subdivisent en deux séries, la première un dieu à trois visages partant d’un même cou et la seconde dont la tête centrale est figurée avec deux plus petites têtes collées à la hauteur des oreilles, à niveau égal ou différent.
Il ne semble pas qu’il y ait de différence entre les représentations dans leur conception mythique, tout au plus une approche différente dans l’exécution du monument.

Certains érudits ont contesté une origine celtique à ces curieux monuments, d’autres sont convaincus du caractère indigène de ceux-ci. Ce caractère indigène se trouve renforcé par le simple fait que ces représentations existent dans certaines régions de la Gaule et pas ou très peu dans d’autres. La plupart sont de provenance septentrionale et une bonne quinzaine de ces dieux tricéphales a pour origine le territoire des Rémi. L’étude de ces dernières permet de dire que ce sont là des représentations archaïques du dieu tricéphale.
Pour Joseph Vendryes « il est impossible de dire si la figure tricéphale représente une même divinité honorée chez divers peuples de la Gaule, ou si plusieurs dieux différents se cachent sous une même représentation » car parfois la figure est tantôt imberbe, tantôt barbue.
« Une chose est certaine, ajoute Vendryes, c’est qu’un dieu tricéphale était chez les Rémi en particulier honneur ».
Deux stèles retrouvées à Metz et à Trèves offrent une disposition contraire. En effet le monument tricéphale chez les Treueri montre une opposition de culte. Le personnage tricéphale est en effet foulé aux pieds par les Matres de Trèves où leur culte était à l’honneur. Je pense qu’il devait exister une sorte de rivalité cultuelle entre les deux tribus.
Ces éléments que nous venons de survoler permettent de croire, que ce soit au travers des représentations figurées ou au travers des textes irlandais « à l’existence chez les Celtes, d’une conception mythique suivant laquelle un même être, unissant trois individus en sa personne, était en même temps le dieu protecteur, peut-être le chef ou en tout cas le symbole de la tribu » (Vendryes).

Pour la petite histoire rappelons que le dieu tricéphale se retrouve dans l’Inde védique ainsi que dans l’art chrétien. Somme toute une universalité du symbole.
Et Vendryes de conclure « que ce personnage se laisse interpréter comme l’incarnation de l’être triple en un, qui a été reconnu comme appartenant au vieux fonds de la mythologie celtique ».

Omnia solus et ter unus.

Chers amis celtisants voilà une recherche à approfondir en n’oubliant pas l’importance du nombre trois chez les Celtes, alors à vos plumes et autres calames.

Etude 2003 CASTILLE Daniel

Omnia solus et ter unus, Epigrammata, V, 24 de Martial sur Hermès :
"seul il est tout et trois fois unique" ».

L’ensemble, et la suite du remarquable travail de recherche, effectués par Castille : :shock::?

LE UN EN TROIS CHEZ LES CELTES.

http://www.esonews.com/auteurs/un-trois-celtes.asp

Il n’est pas inutile de rappeler que ce type de monument figuré se retrouve dans l’art religieux et pas seulement sous le marteau des compagnons livrés à leurs fantaisies. Les moines pouvaient laisser le compagnon exprimer sa conception de Dieu, pas les chanoines pour qui la collégiale était un lieu de prière.

[...]

e.